[Vidéo] Préparer son voyage sur la Vélodyssée – le témoignage de Yoann

Il y a quelques semaines nous avons lancé sur Facebook et sur notre newsletter un appel à témoignage de voyageurs à vélo. Yoann est la première personne que nous avons interviewé !

Débutant, Yoann a voyagé à deux reprises sur la Vélodyssée, entre Arcachon et Royan, et entre Nantes et Royan. Il nous partage ses préparatifs d’itinéraires et de matériel et donne de nombreux conseils à ceux qui veulent suivre ses traces !

L’article et la vidéo sont longs, n’hésitez pas si besoin à utiliser le sommaire ci-dessous pour aller directement à ce qui vous intéresse !

Ce dont on parle dans cet interview :

Présentation de Yoann

Maxime : Bonjour à tous, je suis avec Yoann qui va nous présenter ses voyages à vélo. Il est de retour de deux voyages sur la Vélodyssée. Yoan, peux-tu te présenter ?

Yoann : Je m’appelle Yoann, j’ai 24 ans. Je suis agent de circulation à la SNCF. J’habite en Corrèze, c’est pas loin de l’Auvergne. J’ai décidé au mois de mai et au mois de juin de partir sur la Vélodyssée. Je l’ai fait en deux tronçons, j’ai commencé par Arcachon-Royan, notamment pour apprendre à utiliser mon matériel, monter la toile de tente, tester tout ça, avant de partir sur la Vélodyssée entre Nantes et Royan. Là je suis parti plus longtemps et avec un matériel un peu plus adapté à mes besoins. Cette fois je suis parti plus longtemps et j’ai bien fait de faire des modifications.

M : Ah oui ?

Y : Oui, des petites modifications comme par exemple un truc tout bête : un filet. Un filet qui permet de mettre des sacoches, de pouvoir attacher son pain sur le sac à dos, des petites bêtises qui peuvent te changer la vie, qui vont pouvoir te faire gagner du temps, te donner un accès plus rapide par exemple si tu as du mauvais temps ou autre.

M : D’accord ! J’aurais voulu savoir ce qui t’as motivé, ce qui t’as donné envie de faire des voyages à vélo.

Y : Alors le voyage à vélo, je ne connaissais pas trop. Je suis un ancien militaire donc j’ai toujours aimé partir en camping, dormir dehors, tout ça. Et puis dans ma vie personnelle, des choses se sont passées, je me suis séparé de ma copine et j’ai voulu retrouver un peu ce goût de l’aventure et chercher quelque chose qui pouvait m’aider à retrouver ce goût de l’aventure, à retrouver aussi un peu confiance en moi. Et j’ai décidé de partir à vélo. Avant je ne connaissais pas donc en cherchant sur les sites comme Cyclo-campeur sur Facebook, et en voyant la Vélodyssée, tout ça m’a donné envie d’essayer. C’est pour ça que j’ai décidé de partir.

La liberté et l’évasion du voyage à vélo

M : D’accord ! Et qu’est-ce que tu as ressenti sur la route, est-ce que l’aventure que tu cherchais tu l’as trouvée ?

Y : C’est la liberté franchement. J’ai retrouvé la liberté… Moi j’aime bien dans ma vie quotidienne – je pratique la méditation – pouvoir vivre le moment présent et effectivement ce qui s’est passé, il y a quelque chose qui est cool, c’est que je ne savais jamais l’heure qu’il était. J’avais perdu la notion du temps ! Le seul guide que j’avais c’était le soleil, le soleil me guidait par rapport à mes journées, je savais à peu près à quelle heure je devais manger, à quelle heure j’allais dormir, mais à aucun moment je ne savais l’heure qu’il était, à aucun moment je ne savais quel jour il était. On perd la notion du temps, on perd vraiment la notion du temps !

Coucher de soleil sur la Vélodyssée

Le soleil comme horloge (source : Yoann Jallageas)

M : Ah oui, tu n’avais pas de montre ni de compteur alors ?

Y : Si j’avais le compteur et tout, mais… On regarde mais on ne fait pas attention. Et les heures défilent, on est sur le vélo à profiter du paysage, à profiter des rencontres que l’on fait… On en oublie totalement le temps. Ce qui n’est pas le cas dans notre vie quotidienne au final. Notre vie quotidienne est réglée : à telle heure on doit aller dormir, à telle heure on doit aller manger, à telle heure on doit aller au travail. Alors que là non, on est rythmé par le lever du soleil, on doit plier la toile de tente, on doit préparer son vélo, on doit préparer son itinéraire, partir sur le vélo. Selon les temps que l’on a, par exemple comme j’avais des fortes chaleurs, j’évitais de rouler de midi à treize heures. Selon comment je pouvais, selon les endroits que je trouvais aussi, parce que je me cherchais beaucoup d’endroits avec de l’eau, notamment pour pouvoir m’hydrater, mouiller le maillot, mouiller le… et bien j’avais quelque chose au-dessus de la tête pour éviter les insolations.

M : Ouais, d’accord, c’est super !

Y : Ouais franchement c’est un bon moment d’évasion et c’est bien la première fois que je pars en vacances comme ça et que j’ai vraiment ce sentiment de liberté.

M : Eh oui… tu vas le refaire alors ?

Y : Ouais je vais le refaire, j’ai d’autres projets en cours qui vont arriver, j’ai le matériel qui est là et je vais repartir, c’est sûr !

M : Ça marche, et tu aurais envie de repartir où alors pour les prochains voyages ?

Y : Il y a le canal des deux mers qui est entre Bordeaux et Sètes. Je vais sûrement faire Toulouse-Bordeaux en vélo, pour une petite semaine. Il y a la Normandie que je veux aller visiter, le Mont-Saint-Michel aussi qui est très beau à faire. J’ai un projet aussi peut-être, c’est de partir en Suisse, parce que la Suisse est magnifique à visiter. Après, j’irais voir mes collègues canadiens et québécois, je vais essayer d’aller les voir quand même !

M : Oui, ceux que tu as rencontrés sur la Vélodyssée.

Y : Et aller voir mon collègue espagnol aussi ! Le voyage à vélo change vraiment la façon de voir le monde. On prend plus le temps de profiter, plus que lorsque l’on est dans une voiture au final. Parce qu’en voiture, on passe d’une ville à une autre, on n’a pas le temps de profiter. Alors que là, un endroit nous plaît, on y reste, on profite. L’endroit ne nous plaît pas, peut-être que dix kilomètres plus loin, l’endroit va devenir merveilleux et on va y rester. On n’est pas bloqué au final. On n’est pas à pied non plus donc si on veut faire plus de bornes, on fait plus de bornes. À pied, c’est plus difficile, on va beaucoup moins vite, mais on profite aussi.

M : D’accord ! Je voudrais revenir un peu sur tes voyages sur la Vélodyssée : qu’est-ce que tu en as pensé des itinéraires, entre Arcachon et Royan, et entre Nantes et Royan ?

L’itinéraire de la Vélodyssée entre Arcachon et Royan

Y : Un des défauts que j’ai trouvé entre Arcachon et Royan notamment, c’est que l’on se retrouve souvent derrière la forêt, derrière les dunes. Donc au final, pas beaucoup d’accès à la mer. En plus, je suis parti à une période, au mois de mai, où beaucoup de campings étaient fermés. Donc j’ai fait plus de kilomètres que prévus dans une journée pour trouver des campings. Donc ça, c’était un défaut. Après j’ai fait des rencontres, comme mon collègue espagnol, qui ont été de supers rencontres. Avec qui j’ai pu rouler, discuter, échanger… que j’ai perdu de vue, puis que j’ai retrouvé au bac à Royan donc on a pu encore se retrouver, échanger nos numéros, c’était cool ! Après, ça m’a permis de voir la dune du Pilat, des choses que je n’avais jamais vues comme le Cap Ferret aussi, des choses qui sont vraiment des endroits merveilleux à voir. Mais après, j’ai trouvé qu’il y avait quelques difficultés à Arcachon pour se guider. Je trouve que l’itinéraire est un peu mal fléché, notamment en remontant sur Cap Ferret.

La Dune du Pilat vue du cap Ferret

La Dune du Pilat vue du cap Ferret (source : Yoann Jallageas)

L’itinéraire de la Vélodyssée entre Nantes et Royan

Alors que j’ai eu moins de souci sur la Vélodyssée en redescendant entre Nantes et Royan. C’est beaucoup plus fléché, la Vendée est très bien fléchée. Pour se perdre, à part à certains endroits où on peut se tromper… Mais il y a peu de chances de se tromper. Il y a plus d’accès à la mer, de paysages sur la mer, c’est ce que j’ai préféré.

M : Et on se disait tout à l’heure que vers Pornic, on peut se perdre dans le balisage…

Y : Oui, vers Pornic je conseille aux gens de faire attention, il y a un balisage qui est doublé avec la Vélocéan, que j’ai suivi et je me suis retrouvé à La Plaine-sur-mer. Le détour finalement vaut le coup. Après une fois que l’on reprend après une route nationale, qui n’est pas prévue pour les vélos, on arrive à se retrouver sur Pornic, et à se retrouver sur des plages magnifiques. Donc le détour en vaut le coup quand même, malgré les dix kilomètres de perdus !

La préparation de son itinéraire sur la Vélodyssée : guides, traces gpx

M : Et cet itinéraire justement, comment tu l’avais préparé ?

Y : Avant de partir en voyage, je prévois toujours mes itinéraires à l’avance, par étape. Déjà dans chaque ville où je vais passer, je cherche un camping, comme ça si l’envie m’en prend de m’arrêter, je ne suis pas bloqué. Et après, ça dépend, c’est un peu au feeling. Je sais que je roule, quand j’en ai marre, je m’arrête. J’avais des itinéraires de prévus, mais ils se sont adaptés aux chaleurs que j’ai eues. Il faisait horriblement chaud au mois de juin, on a eu de la canicule, donc j’adaptais selon la température qu’il faisait la journée. Mais au final, ça s’est à peu près coordonné avec ce que j’avais prévu. Un petit défaut, je n’ai pas eu le temps d’aller à l’île d’Oléron. J’avais prévu de le faire, mais les chaleurs étaient tellement insoutenables en journée que j’ai préféré ne pas prendre de risque et rentrer chez moi.

M : D’accord ! Peux-tu nous présenter un peu les guides que tu avais pour ton itinéraire ?

Y : Oui ! Mon premier guide, c’est le Routard de la Vélodyssée, qui permet de faire toute la Vélodyssée de Roscoff à Hendaye. Je conseille à ceux qui vont faire la Vélodyssée de l’acheter parce qu’il est très bien indiqué, qu’il permet aussi de retrouver les campings Accueil Vélo, ce qui permet d’avoir des prix. Par exemple, la plupart de mes campings, en Accueil Vélo, je les payais moins de dix euros. Pour un cyclotouriste seul, mais ça reste correct. Le guide est très bien indiqué, ils ont mis des couleurs pour différencier par exemple les voies en site propre, des routes qui sont faites pour nous : pas d’accès pour les voitures, motos… on était vraiment tranquille ; et les voies partagées où l’on peut trouver des voitures ou des piétons. Cela permet de savoir ce que l’on va trouver sur la route. Il y a aussi des étapes types qu’ils ont prévues, plus pour des familles car ce sont des étapes de 26 à 30 kilomètres, des petites étapes qui sont sympas à faire, avec un temps de référence. En tant que cyclotouriste seul, je mettais beaucoup moins de temps, aussi parce que je l’avais décidé. Le guide indique aussi des endroits à visiter, comme Noirmoutier qui est super, ou le passage du Gois. Donc ce guide je conseille à tous ceux qui veulent faire la Vélodyssée de l’acheter, je ne l’ai pas payé cher, moins de seize euros, et pour ceux qui n’ont pas de cartes ou quand on se retrouve perdu dans un endroit sans GPS, c’est pratique de l’avoir.

Le passage du Gois ouvert

Le passage du Gois ouvert (source : Yoann Jallageas)

J’ai aussi acheté un autre véloguide, celui de « L’Atlantique en roue libre » en deux exemplaires : un entre Nantes et Royan et un autre entre Royan et Hendaye. Celui-là je l’ai acheté pour pouvoir faire un mix des deux, on se retrouve parfois mieux que sur l’autre guide, mais aussi pour visiter d’autres choses, comme l’île de Ré ou l’île d’Oléron, où des cartes sont indiquées, ce qui permet de s’y retrouver, ou de changer carrément d’itinéraire par rapport à la Vélodyssée. C’est ce qui s’est passé notamment avant que j’arrive à l’île de Ré, je devais passer à Marans, et j’ai décidé plutôt de passer par la côte jusqu’à l’île de Ré. Donc j’ai lâché la Vélodyssée et j’ai suivi cet itinéraire qui est super bien, on est à cinq mètres de la falaise, tout  le temps avec un paysage de mer. Ça fait un bon détour. Je n’ai pas fait le canal de Marans, mais je ne le regrette pas car j’avais un autre paysage, et c’est ce que je recherchais donc c’était super !

Nous avons aussi testé un topoguide de la Vélodyssée : retrouvez le test de « La Côte Atlantique à vélo de Nantes à Hendaye« 

M : D’accord ! Et tu avais aussi une application avec les tracés GPS.

Y : Oui, elle s’appelle « GPX Wearview » dans laquelle j’ai pu télécharger via le site de la Vélodyssée des cartes en gpx (voir le lien ici), ce qui permet de coupler l’itinéraire de la Vélodyssée avec son point de localisation grâce au gps du portable… ce qui aide pour se retrouver quand on est perdu ! C’est gratuit et bien indiqué.

J’avais aussi une autre application qui s’appelle « Bikemap » qui permet des fois d’avoir des temps de référence ou des distances. Mais il faut trouver la ville, cela m’est arrivé de ne pas la trouver. À Noirmoutier par exemple, je n’ai pas trouvé la ville, donc je ne savais pas combien de temps j’allais mettre donc je me basais sur mes topoguides.

Le matériel de son voyage sur la Vélodyssée : vélo, sacoches, nourriture, vêtements, tente…

M : D’accord ! Maintenant j’ai envie de te parler un peu de ton matériel : qu’avais-tu comme vélo, sacoches, accessoires principaux, etc ?

Y : Je me suis équipé d’un VTT B’Twin, le Rockrider 540, qui est rouge. Je l’ai équipé de poignées en mousse, ce qui offre une meilleure sensibilité. Je l’ai aussi équipé de cornes, et d’une sacoche de guidon pour avoir accès à mon topoguide. Il était donc toujours ouvert sur ma sacoche, j’avais toujours accès à ma carte. J’ai aussi équipé mon VTT d’un porte-bagages, de signalisation à l’arrière et de sacoches Vaude Karakorum qui font 63 litres, donc bien équipé, plus un sac de 20 litres que j’avais rajouté au-dessus de mes sacoches, ce qui me permettait d’avoir ma toile de tente.

VTT Rockrider 540 en voyage à vélo

Le VTT Rockrider 540 de Yoann (source : Yoann Jallageas)

M : Niveau matériel, tu penses que tu as fait le bon choix, c’était adapté ?

Y : Oui. L’un des inconvénients c’était que tout le poids était derrière. Je n’ai pas de porte-bagages ni de sacoches avant. Mais ça fait deux fois que je fais comme ça, et ça passe très bien. Les gens s’étonnent un peu parfois… Si on lève la fourche avant, oui ça peut partir, mais bien équilibré, ça ne bouge pas. J’ai vu d’autres cyclo-campeurs faire comme moi avec que du poids derrière et ça passe.

J’ai pris du matériel de réparation, pompe, rustine, deux chambres à air, que j’ai eu la chance de ne jamais utiliser, je n’ai jamais percé. J’ai eu la chance en Vendée notamment de tomber sur des stations de gonflage, et c’était cool car on remet un coup de pression, on sait que la pression est bonne et on repart. Ensuite matelas gonflable, j’ai pris du Quechua. Sac de couchage Quechua aussi, c’est un 15°C donc au mois de mai j’ai eu un peu froid. Au mois de juin, je n’ai pas toujours eu besoin de l’utiliser par contre ! Mais j’avais prévu une petite couverture polaire et dans les campings, on peut demander à ceux qui s’en occupent de nous prêter des couvertures.

Retrouvez notre article « Survivre sous 5°C avec un sac de couchage 15°C ?« 

J’avais aussi lampe-torche, couteau, popote. J’ai une popote Optimus, où tout se met à l’intérieur avec la cartouche de gaz, deux popotes, pour pouvoir faire la soupe notamment. J’avais aussi un accessoire pour allumer le gaz sans briquet, en faisant une étincelle. J’avais acheté aussi la protection pour le vent au cas où et le trépied pour pouvoir l’adapter sur des terrains en pente, ça évitait que la bouteille de gaz ne bouge.

Matériel de cuisine voyage à vélo

Le matériel de cuisine de Yoann (source : Yoan Jallageas)

Côté vêtements, j’avais principalement des t-shirts et des shorts. J’avais acheté deux pantalons réversibles, qui passent soit en pantalon, soit en short. Donc ça te fait gagner du temps, du poids et de l’espace. Au mois de juin par exemple, j’étais principalement en pantalon et en manches longues pour éviter les coups de soleil. J’ai des tatouages et je voulais les protéger. J’avais aussi polaire, coupe-vent, j’avais aussi un coupe-vent Quechua contre la pluie que je n’ai pas utilisé du tout mais qui était présent !

Puis j’avais de l’eau et de la bouffe, principalement des pom’potes, des pâtes chinoises, de la soupe. La soupe c’est super important, ça permet d’avoir un repas chaud et de reprendre un peu des forces le soir. Le matin j’allais toujours dans les boulangeries, je prenais du pain, des croissants, des pains au chocolat. Le midi, je prenais principalement des repas chauds, donc j’essayais de trouver soit des restaurants, soit… l’autre jour je suis tombé sur un camion et j’ai mangé des crêpes bretonnes, que des trucs comme ça pour manger ! Et puis le soir, je tapais dans les réserves : pâtes chinoises, soupes, pom’potes. Et puis les magasins… À Saint-Michel-Chef-Chef, je suis tombé sur le magasin des galettes Saint-Michel donc j’ai fait une halte et j’ai acheté des gâteaux !

La boutique des galettes Saint-Michel

La boutique des galettes Saint-Michel (source : Yoann Jallageas)

M : Et ça pesait combien environ tout ton matériel ?

Y : Je pense que j’avais dans les vingt-cinq kilos à peu près, au départ pendant les dix jours, je devais être dans les vingt-cinq kilos. Et à la fin, je devais être à moins de vingt, entre quinze et vingt… Parce que je prélève dedans, j’ai passé au moins les trois premiers jours sans aller acheter. J’avais ce qu’il fallait pour passer trois jours tranquille.

Niveau matériel, j’ai adapté à ce que je faisais dans l’armée : matériel léger, pas du confort, ce que j’ai besoin et pas plus. Niveau confort j’avais… j’ai un bonnet Stitch que j’emmène pour mes balades et puis pour le délire, ça permet d’avoir des souvenirs. J’avais aussi un oreiller qui se plie. J’avais acheté un oreiller gonflable, mais ce n’est pas top. Donc j’avais acheté un oreiller qui a trois positions et c’était bien mieux pour dormir.

Arrière de vélo de voyage

Stitch en voyage (source : Yoann Jallageas)

M : Et niveau tente ?

Y : J’ai une Jamet Oural, une tente deux places qui pèse 1,9 kilos, qui loge dans mon sac 20 L acheté à Intersport, avec mon oreiller et mon petit maillet pour planter les sardines. Il y a une cyclo-campeuse qui m’a dit d’investir dans une toile autoportante. J’en ai parlé avec une autre cyclo-campeuse et je pense que c’est ce qu’il faut prendre, c’est plus simple. Par exemple, j’ai dormi à l’île de Ré ou à Once-les-Bains et effectivement, les sardines sont mortes. Le sol est tellement dur que c’est impossible de les planter.

M : Nous on a une autoportante et l’avantage aussi c’est que tu peux la planter sur la plage, par exemple.

Y : C’est ça, voilà. Et un avantage c’est que si tu veux faire une sieste sur la plage, tu peux la mettre. Moi je ne pouvais pas. Soit je mettais le matelas gonflable dans l’herbe et je faisais une sieste, soit je trouvais des bancs, ou des tables pour pouvoir manger et être à l’ombre. C’est l’avantage de l’autoportante. C’est quelque chose que je conseille et je vais investir dans une tente, par exemple la MSR.

M : Nous on a la MSR Elixir, elle est vraiment pas mal.

Y : Il y a la Elixir ou il y a la Hubba Hubba NX, il me semble.

M : Pour deux personnes c’est « Hubba ». C’est la gamme un petit peu supérieure [ndlr : par rapport à la Elixir], elle est mieux.

Y : Je pense investir dans cette tente pour être tranquille. Je ne vais pas l’utiliser qu’en cyclo-campeur car, vu que je ne suis vraiment pas loin de l’Auvergne, je vais partir faire des randonnées. Je vais donc en profiter pour avoir une meilleure tente. Mais celle là [ndlr : son actuelle Jamet] je la garde, elle est très bien quand je dois partir. Elle ne prend vraiment pas de place dans un sac de 20 litres.

Tente Jamet Oural 2 personnes

La Jamet Oural 2 places (source : Yoann Jallageas)

M : Et elle est légère !

Y : C’est très très léger. Pas d’encombrement, et elle est vite pliée, vite rangée.

Son rythme de croisière sur la Vélodyssée

M : Ok ! Et pendant ton voyage, c’était quoi ton rythme de croisière ? Combien de kilomètres tu faisais en général ?

Y : J’avais un rythme assez soutenu, ma moyenne sur les 10 jours est de 63 kilomètres par jour, à peu près. Après j’adaptais selon ce que je voulais faire et selon ce que je voulais voir, parce qu’il y avait des endroits, par exemple comme les Sables d’Olonnes, que j’ai passé assez rapidement car je n’aime pas… c’est pas que je n’aime pas le monde, mais il y avait trop de gens [rires]. C’est des villes qui grouillent de monde, donc c’est très beau à visiter mais c’est pas des endroits où j’aime vraiment rouler. J’ai préféré me retrouver dans les marais salants, dans les parcs à huîtres, où il n’y avait personne, où j’étais vraiment en pleine nature. J’aime la nature et je n’aime pas les villes [rires]. D’ailleurs je vis en campagne et c’est ce que je préfère. Et ça c’est des choses que je voulais éviter, donc c’est pour ça que par exemple j’ai fait une journée de 100 kilomètres. Ce qui est assez important dans une journée. Mais 100 kilomètres ça se fait. Et j’avais des étapes plus petites. J’ai déjà fait des 30 kilomètres, des étapes qui se passent très très bien. 30 kilomètres ça suffit aussi !

Marais Vendée Vélodyssée

Au calme dans les marais de Vendée (source : Yoann Jallageas)

M : Ça laisse le temps de profiter…

Y : Ça laisse le temps de profiter, et j’avais l’avantage d’avoir la mer pas loin, donc dès que j’avais chaud, un petit coup de baignade et c’était reparti ! Et les campings équipés en piscines ça allait aussi hein. Le soir l’important c’était d’aller à la douche et de pouvoir se reposer. J’avais un bon rythme. J’ai vu d’autres cyclo-campeurs qui me disaient qu’ils étaient partis sur trois semaines et qu’ils avaient une moyenne de 30 à 40 kilomètres par jour. Mais ils profitaient vraiment d’aller dans les villes et tout ça… Après, chacun son rythme. Il y a des avantages à partir à plusieurs, mais moi j’étais tout seul donc j’avais mon rythme, que je m’imposait aussi.

Le budget de son voyage sur la Vélodyssée

M : Ok ! Une autre question, je me demandais : ton budget en voyage… combien est-ce que tu as dépensé sur les différents voyages environ, pour donner une idée ?

Y : Pour le matériel, j’ai dû dépenser dans les 1000 euros à peu près, en comptant tout mon matériel, vélo, toile de tente, ça c’est le matériel qu’il faut de toute façon quand on est pas équipé. Parce que si vous prenez un voyage qui est prévu par une société, par exemple sur la Vélodyssée, pour une semaine de voyage il faut compter 850 euros, par contre vous avez l’avantage qu’on porte vos bagages d’un hôtel à un autre. Alors que moi j’ai mon matériel qui m’est propre et que je peux réutiliser, c’est un des avantages. Après, dans la journée, je devais être à une dizaine d’euros par camping, ce qui reste correct pour un cyclo-campeur seul. Le pain et les chocolatines ce n’est pas ce qui revient le plus cher, autant dire que c’est là que je me faisais plaisir. Et au niveau des courses ce n’est pas énorme. Avant de partir j’ai dû faire une trentaine d’euros de courses pour partir et j’ai tenu trois jours sans faire les courses. Et après on achète au fur et à mesure de ce qu’on a besoin. Sachant qu’on se fait plaisir selon les gens qu’on rencontre et ce qu’on veux manger aussi. Donc ce n’est pas un budget énorme. Si on est à 20 euros dans la journée c’est déjà un budget pas mal.

Retrouvez le budget de notre premier voyage à vélo, en Scandinavie. Notre budget équipement : 437 € chacun, avec du matériel d’occasion et bon marché.

M : Et en plus quand tu es à vélo tu n’as pas de budget essence.

Y: [Rires], oui voilà il n’y a pas de budget essence ! Et un des problèmes était l’électricité, notamment pour le portable, mais les campings sont super sympas, ils proposent de recharger les portables. Je m’étais équipé aussi en batterie de secours, donc j’étais toujours connecté et je pouvais toujours prévenir les potes, donc je n’avais pas trop de souci.

Finalement, le seul souci que j’avais souvent c’était de trouver de l’eau fraîche. Donc un des trucs que je veux m’acheter c’est une gourde isotherme. J’ai rencontré des cyclo-campeurs qui en avait et effectivement c’est un avantage.

M : Sinon, l’eau est rapidement très tiède…

Y : Voilà, très tiède, donc les conseils que j’ai à donner pour les gens qui partent et qui ont des grosses chaleurs : trouvez des villes, trouvez les Offices du Tourisme qui sont de super aides, notamment pour trouver de l’eau, les églises, parce qu’elles sont parfois pas loin de points d’eau, les cimetières, j’ai déjà été prendre de l’eau dans les cimetières. Les cimetières c’est super important parce que vous êtes sûrs d’avoir de l’eau potable et de l’eau fraîche. Donc c’est des coins où il ne faut pas hésiter à aller parce que vous êtes sûrs de trouver de l’eau. Après vous allez voir les boulangeries, les magasins… généralement quand il fait chaud, il n’y a pas de raison qu’il ne vous donne pas d’eau. Une fois je n’ai pas eu d’eau, mais bon… c’est un des rares cas où la personne n’a pas voulu, il fallait que je paye de l’eau, mais ce n’est pas grave, je suis allé à un autre endroit où on m’en a donné. Les gens, par rapport à l’eau, ne sont pas réticents à en donner. Quand vous vous arrêtez au bord d’une route et vous voyez des gens, ou devant leur maison, demandez leur.

Les rencontres et l’entraide

M : Ils voient un pauvre cycliste qui a chaud et qui est fatigué…

Y : Voilà, c’est ça ! Ils sont plus compatissants avec ce qu’on fait. Quand on leur dit d’où on vient, généralement, ils sont plus impressionnés par ce qu’on fait. Et ça fait une raison de discuter avec les gens. De créer le contact, parce que les gens sont un peu impressionnés par ce qu’on fait et ils aiment bien venir nous demander d’où on vient, ce qu’on va faire, si on a d’autres projets… Donc ça ouvre vraiment à des rencontres qu’on pourrait faire comme ça.

M : Oui, c’est une bonne façon de briser la glace finalement.

Y : Voilà, de briser la glace, de demander de l’eau, qui est une chose basique, ce n’est que de l’eau, mais ça crée quand même un contact avec une personne.

M : Ok, super ! J’ai une toute dernière question : est-ce que tu aurais un groupe, un forum, un site internet, un groupe Facebook à recommander qui t’a aidé à préparer ton voyage ? Tu me disais que tu étais pas mal sur internet pour préparer ton voyage.

Y : Déjà je tiens à vous remercier tous les deux pour votre site, En Echappée, qui m’a aidé à trouver des solutions. Par exemple, l’histoire de regarder le parcours à l’envers [ndlr : notre article « notre astuce pour ne plus se perdre sur une véloroute balisée« ], ce qui m’a servi à un endroit à retrouver mon chemin !

M : Oui, pour le balisage !

Y : Parce que l’itinéraire était tracé, à l’envers, donc c’était plus simple. Franchement, votre site c’est super pour ça ! Après il y a le site sur Facebook « Cyclo-campeur », on est un groupe de plus de 2600 personnes déjà.

M : Oui c’est pas mal ce groupe !

Y : C’est un groupe énorme qui est très très réactif. Les gens sont super sympas, on peut échanger vraiment. Après je n’ai pas de site en particulier, j’hésite à en faire un. Peut-être que j’en ferai un, ou je ferai des vidéos. J’ai fait des vidéos avec mes photos, donc j’essaierai peut-être de les partager sur Facebook. Mais bon, je tiendrai le site « Cyclo-campeur » au courant pour que, si je mets ces vidéos, que les gens puissent les retrouver sur Facebook ou sur Youtube. Là, récemment, ils ont mis des vidéos sur la Vélodyssée, on a pu les voir, ils passaient récemment ces vidéos. Et puis, après, allez voir sur internet, il y a plein de sites, des magasins. J’allais voir beaucoup de sites spécialisés, notamment en randonnée. Décathlon en fait pas mal, mais il y a Aventure Nordique qui permet d’avoir du matériel pas mal. Au Vieux Campeur. C’était vraiment des bons magasins. Ça peut être cher, mais vous êtes sûrs d’avoir de la qualité. Des fois il vaut mieux mettre 10, 20 euros ou un peu plus et être tranquille, pouvoir partir plus longtemps ou plus loin, que de regretter et d’être bloqué sur un voyage pour 7 ou 10 euros. Donc ce sont de super sites que je vous conseille d’aller voir, franchement la communauté est vraiment super sympa.

M : Ok, merci Yoann, on va arrêter sur ça. Merci, beaucoup, c’était vraiment super sympa ! Super instructif !

Y : Avec plaisir ! Et j’attends les autres témoignages des autres cyclo-campeurs pour pouvoir voir leurs partages, pour pouvoir prendre d’autres choses et pouvoir encore évoluer dans ce que je vais faire, puis faire d’autres voyages !

M : Là t’étais le tout premier de notre série d’interviews !

Y : Super, c’est cool !

M : À bientôt !

Y : À bientôt et je vous tiens au courant comme d’habitude sur votre site !

M : Salut !

Y : Bonne soirée !

Merci beaucoup à Yohann pour sa participation ! La semaine prochaine, vous retrouverez un nouveau témoignage, celui d’Amandine qui a parcouru un tour d’Europe à vélo, avec son chien !

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À bientôt !

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Maxime et Lucie En Echappée
On est tous les deux des passionnés de voyage à vélo et très curieux à ce sujet. Suivez sur ce blog nos voyages à vélo, et découvrez nos rencontres, inspirations et conseils pour préparer les vôtres ! Le blog évoluera au fil de nos découvertes cyclistes et de nos rencontres. Notre projet est de vous livrer nos expériences, mais aussi de donner de la voix aux autres voyageurs pour compléter nos avis. Alors, débutants ou confirmés, suivez-nous et partez avec nous en échappée !

2 reflexions sur “[Vidéo] Préparer son voyage sur la Vélodyssée – le témoignage de Yoann

  1. Tom Sonne

    Bonjour,
    Un petit détail qui a une grosse importance, notamment pour les voyageurs qui habitent le sud :
    on roule sur la Vélodyssée dans le sens nord-sud, à cause des vents. Dans le cas contraire (j’en ai croisé) : dur dur !
    Bons voyages

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