Rejoindre l’aéroport de Saint-Pétersbourg à vélo

L'aéroport Pukovo de Saint-Pétersbourg

L’aéroport Pulkovo de Saint-Pétersbourg (source : Dmitry Avdeev)

Lors de notre récent voyage d’un mois « Objectif Russie », nous avions choisi de ne pas réserver notre avion à l’avance, pour garder de la liberté.

Nous avions ainsi réservé notre vol retour une dizaine de jours avant la fin du voyage.

Le vol le plus pratique et intéressant financièrement nous faisait partir le vendredi 29 septembre (2016) à 5h30. Aussi, nous avions décidé de rejoindre l’aéroport la veille au soir et de passer la nuit dans celui-ci.

Dans ce dernier carnet de voyage, nous livrons notre bilan sur le trajet à vélo entre le centre-ville de Saint-Pétersbourg et son aéroport Pulkovo !

L’accident

Ainsi, vers 20h30 le jeudi nous déclenchions le GPS en mode « voiture » (pas de mode vélo sur Google Maps en Russie) en direction de l’aéroport. Comme je l’ai écrit dans l’article sur Saint-Pétersbourg, le trafic dans cette ville est dense, un peu anarchique, pas du tout adapté pour les vélos, et donc dangereux.

Vers 21 heures, sur un immense axe de la ville (deux fois quatre voies), une Porsche Cayenne me double rapidement puis pile violemment. J’essaie de l’éviter en freinant et en passant sur la gauche. Mon guidon touche légèrement l’arrière de sa voiture, je passe par-dessus mon vélo et m’étale sur la route.

Alors qu’Alexandre s’est mis derrière moi pour empêcher les voitures de la voie de m’écraser. La conductrice sort, se met à me crier dessus en russe puis en anglais, puis accoure à l’arrière de sa Porsche pour regarder les éventuels dégâts sur la carrosserie. Il y a un accroc d’environ deux millimètres.

Trafic routier Saint-Pétersbourg

Le trafic routier au cœur de Saint-Pétersbourg (source : Wikimedia Commons)

Je me relève, heureusement je n’ai rien de sérieux, juste une petite douleur à la cuisse. Sans considération pour cela, la conductrice nous crie que ses feux stops étaient allumés. Nous lui répondons sur le même ton qu’elle m’a doublé puis a pilé violemment. Elle nous menace d’appeler la police, nous lui disons de le faire.

S’ensuit une attente de 45 minutes dans le froid et la pluie… enfin pour nous. La conductrice est au chaud dans sa voiture qu’elle n’a pas déplacé de la voie, sans doute pour montrer les lieux du « crime ». Elle se fait d’ailleurs lourdement klaxonner plusieurs fois pour cela.

Finalement, deux policiers arrivent, ne parlant pas un mot d’anglais. La conductrice leur montre le minuscule impact et ils sourient en voyant l’importance des dégâts. Je leur montre ensuite ma blessure à la cuisse et la déchirure de la mousse de mon guidon. L’air gêné de la conductrice laisse penser qu’elle perd l’avantage qu’elle croyait avoir.

Après avoir échangé en russe avec les policiers, elle nous demande si nous connaissons quelqu’un parlant russe ici. Nous lui disons que non et que nous prenons l’avion dans quelques heures. Elle nous demande ensuite si nous comptons revenir en Russie…

Finalement, après avoir dialogué avec les policiers, elle nous fait comprendre que chacun va repartir dans sa direction. Cela nous va tout à fait. Même si nous sommes persuadés qu’elle est en tort, nous avons juste envie de prendre notre avion. Elle nous dit cependant qu’on lui a causé des problèmes… Nous résistons à l’envie de lui répondre. Les policiers prennent en photo nos visa, puis nous reprenons la route.

GPS en mode « piéton » : mauvaise idée !

Un peu sonnés par cet évènement, nous préférons rouler doucement sur les trottoirs plutôt que sur la route. Nous mettons ainsi le GPS en mode « piéton ». En chemin, nous trouvons un magasin encore ouvert dans lequel nous achetons quatre rouleaux de 30 m x 30 cm de cellophane de cuisine, pour emballer les vélos à l’aéroport.

Nous suivons la route qui nous fait prendre d’étranges détours, et qui finit par nous demander de passer par-dessus l’autoroute. Pour cela, nous devons monter sur un pont par d’interminables escaliers, heureusement équipés de rampes. Après être montés, puis descendus, une pluie commence à tomber.

L'escalier du pont traversant l'autoroute

L’escalier du pont traversant l’autoroute (source : En Echappée)

Nous suivons toujours notre cap, sentant que l’aéroport est proche. Le GPS nous guide maintenant sur une route de terre, pleine de trous remplis d’eau par une pluie toujours plus forte. De plus, le vent est maintenant de la partie. Allez, encore quelques kilomètres sur cette horrible route… Nous retrouvons enfin l’asphalte, complètement trempés et salis.

Après plusieurs kilomètres, nous arrivons devant une clôture. Le GPS en mode « piéton » veut nous faire longer, par un chemin de terre, la clôture barbelée de l’aéroport, de nuit, pendant plusieurs kilomètres. Refusant cette solution, il ne nous en reste plus qu’une seule : 10 kilomètres d’autoroute pour rejoindre le terminal…

Nous nous engageons alors, le plus prudemment possible, sur l’autoroute et pédalons le long de la bande d’arrêt d’urgence. La chaussée est trempée bien que la pluie se soit arrêtée. Cependant, nous réalisons tous deux que nos patins de freins sont sérieusement usés, ce qui rend le freinage très peu réactif. Pour moi cela va encore grâce à mon frein arrière en rétro-pédalage, mais pour Alexandre, le freinage « semelle sur le goudron » est la solution. Ajoutons à cela qu’il fait nuit noire (nous sommes heureusement équipés de lampes avant et arrière et de kway fluorescents) et que nous devons traverser de nombreuses sorties partant sur la droite, la situation est idéale !

Finalement, nous sortons en direction du terminal et avons encore plusieurs kilomètres sur une piste cyclable qui vient d’apparaître. Nous arrivons enfin au terminal à deux heures du matin (nous étions partis à 20h30).

Bilan : 38 kilomètres au lieu de 16 !

Le passage des portiques

En arrivant au terminal, nous savons que les difficultés ne sont pas uniquement derrière nous. Sonnés et fatigués par notre soirée, nous nous renseignons sur la manière de passer le détecteur situé à l’entrée de l’aéroport. Nous faisons passer nos vélos par un détecteur « grands bagages », puis nous passons avec tout le reste dans un autre portique.

En allant chercher mon vélo, je le récupère dans un mauvais état… Trop grand pour le détecteur, il a été retiré en faisant faire un tour complet à la roue avant, ce qui a fait sauter les freins et détendus le support en métal.

Nous nous attelons ensuite à préparer nos vélos pour l’avion, ce que nous vous décrirons dans un prochain article !

Le bilan de cette mauvaise expérience

Retrouvez notre article conseil « Rejoindre un aéroport avec son vélo » dans quelques jours sur le blog !


Merci à tous d’avoir suivi nos aventures, ce « carnet de voyage » un peu particulier clôt la série du voyage « Objectif Russie » !

Nous espérons que vous avez pris du plaisir à lire nos carnets de route 🙂

Ce voyage d’un mois nous a permis de faire de nouvelles découvertes et expériences que nous allons vous partager les prochaines semaines sous forme de bilans du voyage, ou d’articles de conseil. Alors restez connectés via Facebook, Twitter et notre newsletter, pour ne rien manquer !

À bientôt sur En Echappée !

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Maxime et Lucie En Echappée
On est tous les deux des passionnés de voyage à vélo et très curieux à ce sujet. Suivez sur ce blog nos voyages à vélo, et découvrez nos rencontres, inspirations et conseils pour préparer les vôtres ! Le blog évoluera au fil de nos découvertes cyclistes et de nos rencontres. Notre projet est de vous livrer nos expériences, mais aussi de donner de la voix aux autres voyageurs pour compléter nos avis. Alors, débutants ou confirmés, suivez-nous et partez avec nous en échappée !

2 reflexions sur “Rejoindre l’aéroport de Saint-Pétersbourg à vélo

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