[Vidéo] Voyage sportif sponsorisé au Danemark puis voyages solos en Europe avec Valentin !

Bonjour et bienvenue sur En Echappée pour un nouveau témoignage de voyageur à vélo !

Notre ami Valentin est un passionné de nature, de voyages et de sport, thèmes qui l’animent dans la rédaction de son blog Courir le Monde.

En 2012, il a associé toutes ses passions en un voyage à vélo sportif et sponsorisé à travers le Danemark, avec deux amis. Une belle manière de découvrir son pays de cœur tout en avalant du kilomètre !

Fort de cette expérience, il est ensuite parti à la découverte de l’Irlande, de la Corse et de la Sardaigne, à vélo et en solitaire, mais sur un mode beaucoup plus lent.

Retour sur ces voyages très différents !

Ce dont on parle dans cette interview :

Maxime : Bonjour à tous, bonjour Valentin.

Valentin : Bonjour Maxime.

M : Bienvenue dans cette interview de voyageur à vélo. Valentin, peux-tu commencer par te présenter ?

Présentation de Valentin

V : Bien sûr, donc Valentin Chapalain, 27 ans, Nantais, né à Nantes. Je travaille actuellement à l’office de tourisme « Une autre Loire » à Champtoceaux, sur les bords de Loire, petit village situé entre Nantes et Angers. Je suis passionné de voyage et de sport, c’est pour ça que j’aime bien faire des voyages à vélo, pour allier l’aspect voyage, aventure et sportif, vélo.

M : D’accord ! Tu aimes donc les voyages à vélo, quand est-ce que tu as commencé ?

V : Alors mon premier voyage à vélo, c’était en 2012, il y a cinq ans exactement. Je suis parti découvrir le Danemark, qui est vraiment mon pays de cœur. C’est presque ma deuxième nation, ma deuxième patrie. Je suis passionné par ce pays depuis mes dix ans. Donc en 2012, le projet de parcourir le Danemark à vélo s’est concrétisé, avec deux amis : Charles-Henry du Boislouveau et Dimitri Martin, deux Carquefoliens. Ensemble on est partis découvrir le Danemark pendant un mois, à vélo.

Viborg

Un tour sportif du Danemark (source : Valentin Chapalain)

Depuis, j’ai effectué deux autres voyages à vélo. L’Irlande en solitaire en mai 2014 pendant une vingtaine de jours. Et là dernièrement, la Sardaigne et la Corse durant un mois.

M : Donc tes deux derniers voyages étaient en solitaire ?

V : Oui, en solitaire les derniers.

Voyage sportif sponsorisé au Danemark

Voyager à vélo avec une voiture suiveuse

M : On peut revenir sur ton premier voyage au Danemark. Il y avait plusieurs particularités au voyage et notamment le fait que vous étiez sponsorisés et que vous voyagiez avec une camionnette, c’est ça ?

V : C’est ça, exactement.

M : Donc ça se passait comment avec la camionnette ? Entre des étapes en ligne, des étapes en boucle, quelle était votre organisation ?

V : On est partis de Nantes avec un véhicule loué chez Europcar, un véhicule de six mètres cubes. Un petit utilitaire avec suffisamment de place pour mettre les vélos à l’arrière et puis on était trois devant. Donc on est allés au Danemark comme ça, deux milles kilomètres sur deux jours. Et après ça, on a alterné entre des étapes en boucle où on roulait tous ensemble et des étapes en ligne où on roulait à deux. Donc je vais prendre un exemple : on se pose à Sønderborg, première étape, on pose le véhicule, on fait une étape en boucle tous les trois, on revient au véhicule. Puis après on a fait des étapes en ligne, par exemple entre Aalborg et Skagen, dans le nord du Danemark, où là Dimitri et moi on roulait en vélo, tandis que Charles-Henry s’occupait du véhicule, faisait les courses… et il nous a rejoint le soir à Skagen. Voilà par exemple.

M : Donc vous tourniez pour la personne qui conduisait ?

V : Oui, c’est ça. On avait organisé ça avant le voyage déjà. Et ça a été à peu près respecté.

L’itinéraire

M : Vous aviez préparé tout l’itinéraire ?

V : L’itinéraire était préparé, c’est moi qui m’en étais occupé. Chaque membre de l’association – parce que l’on a créé une association en fait, pour pouvoir récolter des subventions, il faut avoir créé une association.

M : Oui, on parlera du dossier de sponsoring.

V : On en parlera après oui. Donc moi j’avais comme mission la création du parcours, tout l’aspect logistique. Donc le parcours était établi, il y avait vingt étapes. Il a été un peu modifié, on n’en a fait que dix-sept, pour différentes raisons.

M : Et vous dormiez où ?

V : Donc on a alterné entre le camping sauvage, qui n’est pas toléré au Danemark, les NaturKamp, qui sont des aires de camping sauvage où on peut camper.

M : Oui, on a pratiqué aussi un peu au Danemark.

V : Et également les campings, on en a fait quelques-uns, pour prendre une douche, c’est toujours intéressant. Et également dans les villes, à Copenhague et Århus, des auberges de jeunesse. Voilà les différents modes d’hébergement.

M : L’itinéraire était préparé donc. Comment le suiviez-vous ? Vous aviez des cartes, un GPS ?

V : Alors, on avait une carte, moi je n’aime pas trop les GPS. Je ne suis pas trop nouvelles technologies, je suis plus à la carte. Et puis j’ai une formation de géographe aussi, donc je suis très à l’aise avec tout ce qui est carte, j’aime bien repérer sur la carte, faire mon tracé, imaginer, voir par quelle ville je vais passer… plutôt que de me faire guider par un GPS, ça ne m’intéresse pas.

carte papier

Une préférence pour les cartes papier (source : Valentin Chapalain)

M : Tu avais prévu chaque route, chaque piste que vous alliez prendre ?

V : Non, pas chaque route, mais par exemple une étape Aalborg – Skagen, je savais que l’on allait d’Aalborg à Skagen, après la route, ce n’était pas précis. On avait malgré tout fait sur Openrunner les parcours avec les profils altimétriques et tout ça, mais on était susceptible de les modifier. Mais c’était assez préparé, assez précis quand même.

M : Et c’était quels types de routes que vous preniez ? C’était plutôt des grandes nationales, des départementales ou carrément des pistes ?

V : Alors, le Danemark est un pays qui présente l’avantage d’avoir pas mal de pistes cyclables, y compris le long des routes départementales. En ville bien sûr, mais aussi à côté des départementales. On a alterné entre des réseaux de pistes cyclables – il y a des étapes où l’on a fait beaucoup de pistes cyclables – et des étapes où on était plus sur des routes départementales. Mais on évite les grands axes quand même.

La journée type

M : Quelle était votre journée type ? Combien de kilomètres ? Quand repartiez-vous ? Est-ce que vous faisiez des pauses ?

V : Alors la journée type, je crois que l’on se levait vers huit heures, on prenait un petit déj’, on repartait, des fois on bougeait le camion, on allait le garer dans un autre endroit, sur un parking qui était plus adéquat. Et puis après on partait et on faisait des très longues étapes, trop longues étapes à mon goût, avec le recul. C’était des étapes de 105 kilomètres en moyenne. Alors on avait des vélos de course, c’est à préciser quand même, donc on pouvait maintenir une bonne allure. Mais de mon point de vue, on roulait trop. Les journées passaient quand même très vite, on n’avait pas le temps de faire beaucoup de chose en plus du vélo. On partait en moyenne vers dix heures et on finissait vers quatre-cinq heures. On faisait des pauses bien sûr sur le parcours, des pauses pique-nique, des pauses dans des endroits touristiques sympas, des beaux paysages, puis on finissait la journée en cherchant un endroit pour camper. Souvent on se couchait assez tard, parce qu’on ne voulait pas trop être vus quand on plantait la tente, surtout quand on faisait du camping sauvage. J’ai le souvenir de planter la tente à une heure du matin, à côté de Viborg, dans un grand champ. Donc un rythme assez particulier quand même.

M : Oui, mais comme le soleil se couche à 23H30…

V : Et se lève à quatre heures du mat’ !

Le matériel

M : Donc tu disais que vous aviez des vélos de course. Vous voyagiez donc de manière légère, est-ce que vous aviez quand même une petite sacoche, une banane, une trousse à outil ?

V : J’ai le souvenir que l’on avait tous un sac à dos, un petit sac à dos comme on prend pour aller en cours par exemple. Après on avait tout notre matériel dans la voiture. On avait le nécessaire pour réparer une crevaison dans notre petit sac. Mais sinon, on n’avait pas de sacoche comme les cyclo-voyageurs peuvent avoir quand ils sont en autonomie totale.

M : Quand vous faisiez du camping sauvage, vous dormiez en tente ?

V : Oui, en tente toujours. On n’a jamais fait de nuit à la belle étoile.

M : C’était chacun sa tente ?

V : Non, on avait une tente trois secondes de Décathlon, plutôt spacieuse. Parce que finalement, nos affaires étaient dans le véhicule, donc il n’y avait que nous trois qui étaient dans la tente. J’ai le souvenir d’avoir plutôt bien dormi pendant ce voyage. On était fatigués aussi, donc c’est plus facile.

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La tente Quechua transportée en voiture (source : Valentin Chapalain)

M : Et oui, vous n’aviez pas la contrainte du poids du matériel en plus.

V : Aucune, non. On avait des vélos qui faisaient 8-9 kilos pour le mien et celui de Charles-Henry, celui de Dimitri était peut-être un peu plus lourd. On avait des bons vélos et on n’avait aucune contrainte de poids. Donc on faisait des moyennes assez rapides quand même.

M : Vous faisiez du combien en moyenne ?

V : Entre 20 et 25 kilomètres/heure. La dernière étape, on l’a faite à très vive allure.

La préparation physique

M : Et vous étiez tous les trois des cyclistes ? Vous étiez en bonne condition physique pour ce voyage ?

V : On s’était bien préparés. Charles-Henry faisait de la course à pied à ce moment-là, donc il avait une bonne condition physique. Dimitri est sportif aussi, il s’entraînait pas mal en vélo. On était tous les trois en bonne forme.

M : Tu conseillerais quoi pour ce genre de voyage comme préparation ? Commencer combien de temps avant le voyage ? À quelle fréquence ? Combien de kilomètres ?

V : Nous, on avait commencé vraiment sérieusement trois-quatre mois avant le voyage à bien s’entraîner. Quelle fréquence, je ne sais pas, deux-trois fois par semaine, c’est déjà pas mal, s’habituer à faire des séances longues, de plus de cent kilomètres du coup, pour avaler ce kilométrage. Mais avec le recul, je ne recommande pas forcément de faire autant de kilomètres. Pour faire ce type de voyage, il faut une bonne forme. Pour enchaîner des cent kilomètres tous les jours, il faut une bonne forme. Charles-Henry et Dimitri, durant une étape où je ne roulais pas, ils sont même allés chercher un cent soixante kilomètres dans la journée. Donc on était en forme.

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Être en forme suffit pour une telle aventure (source : Valentin Chapalain)

Autre chose, le dernier jour, Charles-Henry et Dimitri ont roulé le matin et on a roulé tous les trois l’après-midi. On a fait deux étapes dans la journée, donc eux ils sont allés chercher les deux cent, je crois.

Le sponsoring

M : Ah oui, c’est pas mal ! Je vais revenir sur une autre spécialité de ton voyage, c’était le sponsoring. Pourquoi avoir cherché des sponsors ?

V : Pour deux raisons. Déjà une raison financière. À vingt-deux ans, on n’a pas toujours de finances, on a travaillé un peu l’été, on a un peu d’argent de côté, mais un voyage d’un mois, ça coûte relativement cher, surtout quand il faut louer un véhicule,

M : … surtout quand c’est au Danemark…

V : … quand c’est au Danemark. Il y avait beaucoup d’essence, on a fait pas mal de kilomètres.

M : C’était combien votre budget ?

V : Dans les mille cinq-cents euros par personne. On était à quatre-mille cinq-cents en tout. En se faisant plaisir, c’était un budget assez large. À Copenhague, on a fait pas mal de soirées, on s’est fait plaisir quand même. Donc quatre-mille cinq-cents euros, un budget assez conséquent à sortir.

M : En comptant le matériel ?

V : En comptant le matériel sans les vélos. On avait acheté un peu de matériel. Donc en comptant tout. L’essence, les hébergements, la nourriture, les soirées, les souvenirs… Le budget total.

M : Ça va !

V : Ça va oui, ça reste raisonnable. Mais du coup, on s’est dit, le deuxième pourquoi [NB : à la question du sponsoring] : comment valoriser un simple voyage ? Parce que finalement, ce sont des vacances. Comment essayer de valoriser des vacances pour récupérer un peu d’argent et valoriser professionnellement ? Et donc, on a contacté le service jeunesse de la mairie de Carquefou. On a eu un interlocuteur qui nous a un peu aidé, donné des idées : « si vous argumentiez un peu là-dessus, le développement durable, ça peut être pas mal. » On a fait le lien avec le fait que le Danemark soit vraiment un élève modèle en ce qui concerne le développement cyclable. Copenhague est vraiment une des villes où l’on roule le plus à vélo, où la part modale dans les déplacements est très élevée à vélo.

M : Oui, presque 50%.

V : Dans la ville de Copenhague, c’est 50%, dans l’agglomération 40%. Donc on s’est dit qu’il y avait peut-être quelque chose à creuser. Et donc on a présenté un dossier de sponsoring à la mairie de Carquefou pour avoir une bourse initiative jeunes. La première étape, c’était ça. On a postulé, on a été reçu et on a eu six cent euros.

M : Chacun ?

V : Non, en tout. Mais c’est déjà bien, c’était un bon début. Donc on s’est dit : pourquoi ne pas contacter des partenaires privés ? Et c’est là après que l’on a eu l’idée du Super U de Carquefou. Après on n’a pas eu que des réussites bien sûr, on a eu des refus aussi, des gens qui ne voulaient pas ou qui n’étaient pas intéressés. Et donc on a réussi à valoriser notre voyage comme ça. Et en contrepartie des subventions de la mairie, on devait organiser une exposition photos et également faire un retour sur ce qu’il se fait en termes d’aménagements cyclables au Danemark.

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Fiers d’être Carquefoliens ! (source : Valentin Chapalain)

M : Super ! Et comment contactiez-vous les partenaires privés ?

V : C’est plutôt Dimitri qui s’en est occupé, moi aussi un petit peu. On a fait du mailing, on a appelé, on s’est rendus sur place. On avait notre dossier de sponsoring.

M (présentant le dossier) : Ce dossier. D’une quinzaine de pages ?

V : Oui, une petite vingtaine de pages. Donc au culot un peu. Mais on avait quand même ciblé des entreprises qui étaient dans le domaine de l’environnement, dans le domaine des transports, des vélocistes. Après, les vélocistes, on n’en a pas contacté tant que ça. Des magasins de sport : Décathlon, Intersport, tout ça. Ils n’ont pas trop adhéré au projet, mais on les a contactés. Et au final, on a réuni quelques sponsors : Super U de Carquefou, la mairie de Carquefou, Europcar qui nous a fait un tarif préférentiel sur la location du véhicule, l’équipementier PowerON Sports qui nous a fait nos maillots (montrant le maillot) dont j’ai un exemplaire ici…

M : Je te laisse le montrer à la caméra !

V : Le maillot du Danemark Rundt 2012. On en avait chacun trois. PowerON Sports nous a fait les maillots.

M : Avec tous les sponsors dessus.

V : Voilà, tous les sponsors : Super U, PowerON Sports, Europcar ne doit pas être dessus je crois. Et Bicycle à Carquefou, un magasin de vélo.

M : Et vous avez réuni combien ?

V : Donc la mairie de Carquefou, 600 €. Le Super U de Carquefou nous a alloué 1000 €, dont 200 € en provisions : barre de céréales, pâtes de fruit, et 800 € en espèces. Et les autres, PowerON Sports, c’était plus un tarif préférentiel sur les maillots, Europcar sur la location. Et Bicycle nous a prêté du matériel de vélo gratuitement.

M : Donc ça, c’était ton premier voyage à vélo. En 2012.

V : C’est ça, il y a cinq ans. Il y a cinq ans on y était, on devait être vers Skagen, après une étape de 140 kilomètres.

M : Et pour finir sur ce voyage, qu’est-ce qui t’a le plus plu ?

V : Qu’est-ce qui m’a le plus plu ? Déjà le fait de voyager au Danemark. C’était la deuxième fois que j’allais au Danemark, mais c’était un peu pour moi l’accomplissement d’un rêve. Ça faisait plusieurs années que j’y pensais à ce projet, et Dimitri et Charles-Henry m’ont permis de le concrétiser. Voyager au Danemark, découvrir le Danemark à vélo, ça m’a beaucoup plu, c’était vraiment super. Partager ça avec deux amis aussi c’était vraiment bien. J’aime bien voyager tout seul, mais quand on partage avec des gens passionnés, qui ont le même objectif, c’est sympa. Et puis il y a toute la préparation en amont, que l’on a évoquée. La création de l’association, on avait aussi créé un site internet, une page Facebook. La recherche de sponsors, la création de parcours, tout ça ça nous a plu aussi. Ce travail en équipe nous a beaucoup plu. Et le retour aussi, avec l’expo photo qu’on a montée nous mêmes, et qui a eu lieu dans différents lieu de la ville de Carquefou c’était aussi sympa. Mais c’est quand même le projet en lui même et l’amont qui m’a plu.

M : Ok et niveau communication, avez-vous été mis en valeur dans des journaux, à la radio par exemple ?

V : Oui, avant de partir on a eu pas mal d’articles dans la presse écrite : Ouest France, Presse Océan, un article dans chaque média. On est également passé à la radio, sur Sun Radio en direct pendant une quinzaine de minutes, tous les trois. On a eu également une personne d’Euradio Nantes qui s’est déplacée à Carquefou et qui a fait un petit reportage sur notre aventure à venir. C’était très sympa. On était allé visiter Bicycle, le vélociste qui nous avait prêté du matériel, ensemble. Elle avait discuté avec lui, lui avait posé quelques questions, pourquoi il nous avait sponsorisé notamment. On a eu également un article dans le magazine Idylle, qui est un magazine nantais. Et sur place, au Danemark, nous avons eu deux articles : un dans un quotidien de la ville d’Aarhus, qui est la deuxième ville du pays, et un à Viborg, petite ville du pays, dans lequel on a fait la une du journal, aux côtés de Barrack Obama je crois. [rires] En gros ! Il y avait une très belle photo et comme titre en danois : « Trois Français viennent découvrir le Danemark à vélo ».

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Un passage remarqué à Vibord (source : Valentin Chapalain)

M : Et les journaux et radios français, c’est vous qui les aviez contactés ?

V : C’est nous qui les avions contactés, oui. Il y avait une personne que l’on connaissait. Donc elle nous avait contacté parce qu’elle était au courant de notre projet. Mais sinon, c’est principalement nous qui avons fait la démarche de contacter. Au retour par contre, ce n’est pas nous qui avons fait les démarches. C’était pour faire la suite de l’histoire, donc on les avait vus avant et on les a vus au retour, c’était leur initiative.

M : Et les médias danois, ce sont eux qui vous ont contactés en vous voyant ?

V : Les médias danois, on en avait contacté certains. À Viborg, c’est nous qui les avions contactés. Par contre à Aarhus… En fait on a rencontré un Français avant de partir, via notre page Facebook, Brice Bedos, qui vit au Danemark. C’est lui qui a contacté la presse et qui nous a organisé ce petit point presse. D’ailleurs, dans ses connaissances, il y a Joachim Parbo, un danois qui est quadruple champion de Danemark de VTT. Et on a eu le luxe, le privilège de faire une étape avec lui.

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Avec Joachim Parbo (source : Valentin Chapalain)

M : Super !

V : On a été guidés, on avait prévu une étape mais on n’a pas du tout fait ce que l’on avait prévu. On a fait 110 kilomètres avec lui, super sympa. C’était une connaissance de Brice et c’est grâce à lui que l’on a eu cet article.

Voyages solo en Irlande, Sardaigne et Corse

M : Donc ça c’était ton voyage au Danemark, avec tes deux amis. Et après tu es reparti, en solitaire, en Irlande.

V : Donc en mai 2014, deuxième voyage à vélo, en solitaire. Cette fois-ci en autonomie, pas de véhicule loué, j’étais tout seul avec mes sacoches, que j’avais achetées auparavant. Donc un voyage complètement différent.

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Changement de cap ! (source : Valentin Chapalain)

M : Tu as fait quelle partie de l’Irlande ?

V : J’avais élaboré mon parcours avant aussi. Et donc j’avais principalement visé la partie ouest de l’Irlande, qui est la plus belle. J’avais fait des petites recherches avant de partir et je suis parti de Cork, que j’avais atteint en ferry depuis Roscoff, dans le Finistère. Et depuis Cork, j’ai fait toute la côte ouest, le Kerry, le Burren, Galway, le Connemara, les îles d’Aran… Très très très joli la côte ouest de l’Irlande. Puis après j’ai pris le train, entre Westport, au Nord du Connemara, et Dublin. Et à Dublin, j’ai retrouvé Charles-Henry pour quatre jours de break cycliste. Puis j’ai fini par la côte est, que j’ai trouvé moins exceptionnelle. Sympa, mais sans plus. Et j’ai fini à Cork où j’ai repris le ferry, vingt-trois jours plus tard.

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Souvenir d’Irlande (source : Valentin Chapalain)

M : Et comment tu dormais ?

V : J’avais réservé tous mes logements. En auberge de jeunesse, parce que je craignais un petit peu la météo irlandaise. Donc pour mon premier voyage en solitaire, qui plus est en vélo, j’avais préféré tout louer et prendre un logement à l’abri, pour avoir une douche le soir. C’était une sécurité.

M : Et après avoir voyagé avec deux copains, ça faisait quoi de voyager tout seul cette fois ?

V : C’était différent, mais je me suis rendu compte, même si je le savais déjà parce que j’avais déjà discuté avec des gens qui voyageaient tout seul et qui m’avait dit que l’on rencontrait plein de gens. Notamment une autre voyageuse à vélo, Amandine, qui m’avait donné pas mal de conseils sur le voyage en solitaire et qui m’avait dit que l’on rencontrait plein de gens. Finalement, j’ai été tout seul par moment, mais j’ai rencontré pas mal de monde. J’aime bien voyager tout seul aussi, on fait ce que l’on veut, il y a une liberté que l’on n’a pas forcément quand on voyage à plusieurs. Donc bien aussi. J’avais bien aimé voyager avec des copains, mais bien aussi de voyager en solo.

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Paysage irlandais (source : Valentin Chapalain)

M : Et ça t’as plus, parce qu’après, tu es reparti cette année.

V : C’est ça. Au mois de mars cette année. Je pars de plus en plus tôt : au Danemark, c’était juillet, Irlande, en mai et là au mois de mars.

M : Mais tu vas de plus en plus au Sud !

V : Je vais de plus en plus au Sud, c’est vrai ! Donc là, un périple d’un mois en Sardaigne et en Corse, principalement en Sardaigne, dix-huit jours et le reste en Corse. Donc en autonomie, en solo, à la découverte de ces deux îles que je ne connaissais absolument pas.

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Une destination ensoleillée cette fois (source : En Echappée)

M : Et cette fois-ci, tu avais la tente.

V : Oui, petit changement, j’avais la tente. D’une part, j’étais beaucoup plus confiant vis-à-vis des conditions météorologiques. Même en mars, en Sardaigne, il fait plutôt beau. D’ailleurs, j’ai eu beau, je n’ai quasiment pas eu de pluie. Beau presque tous les jours, une température de 15°C à 20°C, ça va, ça se faisait bien. Donc j’étais en tente, principalement en camping sauvage. Petite nouveauté aussi, j’ai été voir les locaux pour dormir dans leur jardin, avec la tente, un petit peu au culot. J’ai notamment pas mal fait ça au début. Je voyais des gens dans leur jardin et je me disais « Allez, je vais leur demander si je peux dormir dans leur jardin ». Et souvent c’était ok, donc j’ai passé plusieurs nuits, comme ça, dans les jardins, à discuter, ils m’offraient un repas des fois.

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Planter la tente chez l’habitant (source : Valentin Chapalain)

M : Et tu as fait ça combien de fois dans ton voyage ?

V : Dormir dans les jardins, trois fois. Une fois je voulais le faire, mais la personne m’a proposé carrément de dormir chez lui. Il avait une résidence secondaire juste à côté, donc il m’a laissé sa maison et j’ai dormi tout seul dans sa maison. C’était sympa, surtout qu’il y a eu de l’orage la nuit donc c’était plutôt un luxe. Sinon, j’ai aussi dormi une fois chez l’habitant. Alors là, ce n’était pas forcément prévu, il faisait moins beau à ce moment-là, donc je cherchais un petit bed & breakfast pour passer la nuit à l’abri, parce que j’avais accumulé pas mal de nuits en tente. Et il se trouve qu’il n’y en avait pas trop dans ce secteur. Et dans un supermarché, je commence à discuter avec la personne à l’accueil, je lui demande si elle a des contacts. Et il y a un client qui arrive et qui me propose de dormir chez lui. Georgio, très sympa, j’ai passé la soirée chez lui, il m’a fait des pâtes… à la carbo, et puis on a discuté et puis j’ai passé la nuit chez lui, dans le centre de la Sardaigne. Sinon, c’était principalement du camping sauvage, souvent sur la plage, parfois dans la montagne.

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Bivouac qui s’installe (source : Valentin Chapalain)

M : Donc tes trois hébergements chez l’habitant, c’était en Sardaigne ?

V : C’est ça, en Corse je n’ai fait que du camping sauvage.

M : Et est-ce que c’est autorisé et est-ce que c’est facile le camping sauvage en Sardaigne et en Corse ?

V : Alors, ce n’est pas autorisé, il ne me semble pas. En Sardaigne au début, je ne trouvais pas ça évident, il y avait beaucoup d’endroits où soit il y avait des barbelés, soit ce n’était pas évident de passer. Pareil pour laisser le vélo, ce n’était pas trop simple. Puis, plus ça allait, plus j’y arrivais. Et puis, sur les plages, c’est assez facile, en retrait des plages, dans les dunes ou la pinède, ça s’y prêtait bien.

Son prochain projet !

M : Super ! Et maintenant, c’est quoi tes prochains projets ? Est-ce que ça sera aussi en autonomie ? En solitaire ?

V : Mon prochain projet à vélo, c’est un projet quand même assez conséquent, qui regroupera un peu le périple que j’ai fait au Danemark et le voyage en Sardaigne. C’est un projet où je pense partir trois mois, au moins deux mois et demi, en Scandinavie, l’été prochain en 2018. Un projet en itinérance qui ferait le Danemark, la Norvège, peut-être aller jusqu’au Cap Nord, je ne sais pas trop, au moins les îles Lofoten, et redescendre par la Laponie finlandaise, suédoise, Stockholm, puis sûrement finir à Copenhague. Donc 4500 – 5000 kilomètres. Et donc, j’aimerais valoriser ce projet, en me faisant sponsoriser. J’ai des idées, il n’y a rien de calé, mais j’aimerais ramasser des déchets sur mon parcours, avec un sac. Et chaque jour, je pourrais me fixer un objectif, ou en amont, j’aurais fixé un objectif : « Allez, j’essaie de ramasser vingt-trente déchets chaque jour ». C’est des idées comme ça, c’est encore un peu flou, mais il y a cette idée encore une fois d’écologie. Allier le voyage et la promotion de l’écologie. C’est l’idée qui pour l’instant m’anime.

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La Scandinavie, toujours (source : Valentin Chapalain)

M : Super projet !

V : On va s’y atteler !

Son vélo : un Décathlon Rockrider

M : Il y a une question que j’ai oublié de te poser. J’ai vu ton vélo dans notre cour, c’est un Décathlon Rockrider, c’est bien ça ?

V : Exactement.

M : Il t’a servi pour le voyage irlandais et le voyage dans les îles.

V : Oui c’est ça, il a fait également un autre voyage que je n’avais pas mentionné : la Loire à Vélo sur quatre jours avec un copain, Aurélien, entre Nantes et Chinon. Et il avait également été de ce voyage.

M : D’accord. Pourquoi as-tu choisi ce vélo en particulier ?

V : C’est le vélo que j’avais en fait, je l’ai depuis 2008-2009. Donc en 2014, je ne me suis pas trop posé la question, il était en bon état et je n’avais pas trop envie de réinvestir dans un autre vélo. Donc je l’ai pris, je n’ai pas crevé une seule fois et je n’ai eu aucun pépin mécanique. Zéro. Il a des bons développements qui permettent de passer un petit peu partout. Il n’est pas trop lourd, il est robuste. Je le trouve vraiment très bien. Et en Sardaigne, il a été fidèle à lui-même : aucun pépin, aucun souci. Donc pour l’instant, je reste fidèle à Pépète. Il s’appelle Pépète désormais, baptisé par mon ami Aurélien dernièrement. Je ne sais pas s’il sera du voyage en Scandinavie par contre, parce que c’est quand même trois mois, 5000 kilomètres. Ou alors, il faudra une bonne révision peut-être, parce que là, il commence à… notamment les pneus, les freins, les vitesses, commencent à souffrir un petit peu. Pour l’instant, je m’en sers pour faire mes déplacements urbains.

M : Est-ce que tu l’avais adapté pour le voyage ?

V : Pas du tout, j’ai juste mis un porte-bagages, c’est tout. Et il supporte bien les trois sacoches. Je porte à peu-près 25-30 kilos. Ce n’est pas énorme, mais il supporte bien.

valentin velo sacoches

Le vélo Rockrider et les sacoches de Valentin (source : Valentin Chapalain)

M : Trois sacoches ?

V : Oui, trois sacoches. Deux à l’arrière et une par-dessus des deux. Et pour la Scandinavie, je pense investir dans des sacoches avant pour mieux répartir le poids. Et puis je partirai deux mois et demi, trois mois, j’aurais un petit peu plus de matériel. Parce que des fois, quand on n’a que trois sacoches arrière, on sent le vélo parfois qui n’est pas très stable. Je pense que cela stabilise un peu d’avoir des sacoches avant aussi.

M : Et bien merci pour cette interview !

V : Avec plaisir !

Le blog de Valentin : courir-lemonde.com

M : Pour finir, je te propose de partager à nos lecteurs, auditeurs et spectateurs, ton blog. Peux-tu nous en dire plus sur ce que tu racontes dessus ?

V : J’ai un blog qui s’appelle courir-lemonde.com, je l’ai depuis un an à peu près. Il a pris le relai de mon ancien blog qui s’appelait chap44. Donc c’est un blog, courir-lemonde.com, qui traite des voyages, des voyages que j’entreprends, tout type de voyage, pas uniquement des voyages à vélo. Je fais également des voyages genre trekking, des voyages dans des villes, des voyages plus festifs. Un peu tout, des voyages plutôt posés en amoureux. Je propose mes articles de voyages, je fais également des articles coup de cœur sur des destinations, par exemple les 10 endroits que j’aime bien au Danemark, les 10 endroits que j’aime bien à Marseille. Des conseils également : comment rencontrer des gens en voyage, pourquoi voyager à vélo… Et il y a également une facette plus sportive, parce que je fais également beaucoup de course à pied, où je raconte mes courses, mes marathons, mes semi-marathons, mes trails. Et j’ai également une page que j’utilise pour relayer les articles du site.

valentin voyage courir le monde

Déjà reparti pour une nouvelle aventure ? (source : Valentin Chapalain)

M : On partagera la page et le blog !

V : Très bien, merci !

M : Et pourquoi ce nom « courir-lemonde » ?

V : En fait, « courir » c’est l’aspect plutôt sport et « le monde » c’est le voyage. Ça fait le lien entre les deux, ma passion pour la course à pied et celle pour les voyages.

M : Merci beaucoup Valentin pour cette interview !

V : Merci à En Echappée pour cette interview sur les voyages à vélos.

M : À bientôt !

V : À bientôt !

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Maxime et Lucie En Echappée
On est tous les deux des passionnés de voyage à vélo et très curieux à ce sujet. Suivez sur ce blog nos voyages à vélo, et découvrez nos rencontres, inspirations et conseils pour préparer les vôtres ! Le blog évoluera au fil de nos découvertes cyclistes et de nos rencontres. Notre projet est de vous livrer nos expériences, mais aussi de donner de la voix aux autres voyageurs pour compléter nos avis. Alors, débutants ou confirmés, suivez-nous et partez avec nous en échappée !

Une réflexion au sujet de “[Vidéo] Voyage sportif sponsorisé au Danemark puis voyages solos en Europe avec Valentin !

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