
La couverture du blog d’Elvira, Bike Syndrome (source : Bike Syndrome)
Vous vous rappelez d’Elvira ? À Stockholm, nous avions interviewé cette jeune voyageuse suédoise. Elle nous avait parlé de son premier voyage à vélo d’un mois en Europe de l’Est, où elle avait parcouru 2700 km et six pays à 18 ans.
Elvira nous avait alors parlé de son rêve : rejoindre la Chine en partant de chez elle, en passant par l’Asie Centrale. Son rêve est aujourd’hui devenu réalité alors qu’elle est partie de chez elle au début du mois de mars ! Lors d’une pause à Berlin, elle a répondu à nos questions et nous parle de son voyage, le voyage de ses rêves !
Peux-tu décrire rapidement ton voyage ? Peux-tu donner une rapide description des routes et des pays où tu vas voyager ?
J’essaie de traverser tout le continent eurasien à vélo et j’ai débuté mon voyage en partant de chez moi le 6 mars. Jusque là, j’ai pédalé jusqu’à Berlin et il me reste encore une looongue route à faire !
J’ai devant moi les Carpates et l’Europe de l’Est, les montagnes de Turquie et du Caucase, la campagne du Nord de l’Iran et le désert du Turkménistan, la route M41 (route du Pamir) au Tadjikistan et au Kirghizistan, les tribus nomades mongoles et la région exceptionnelle de l’Altaï en Sibérie.

L’itinéraire prévu par Elvira (source : Bike Syndrome)
Pour l’instant, je n’ai aucune date de retour, mais je pense voyager une année complète. Je dois pédaler entre 15 000 et 20 000 km donc ça me prendra environ dix mois, avec une moyenne de 100 km par jour, sans compter les jours de repos. Je suis actuellement dans une auberge de jeunesse à Berlin mais j’ai surtout dormi en bivouac et je vais continuer comme ça (les nuits sont un peu froides cependant avec des températures négatives !)
Quand l’idée d’un tel voyage t’es-t-elle venue pour la première fois ? Pourquoi avoir choisi ces destinations ?
Je veux faire ce voyage depuis de nombreuses années, depuis que je suis tombée sur les mots “voyage à vélo” sur un site internet suédois de sport en extérieur. Et pendant toutes ces années, la Chine a toujours été l’objectif. Je ne suis pas tout à fait sûre des raisons pour lesquelles l’Est m’a toujours attirée : la culture exotique, à mes yeux, une histoire riche et aussi les grands paysages montagneux.

Dans la campagne suédoise (source : Bike Syndrome)
Comment t’es-tu préparée pour le voyage ?
Physiquement, je ne me suis pas préparée du tout – tu deviens naturellement de plus en plus fort en pédalant. J’ai acheté mon vélo de voyage assez longtemps à l’avance pour pouvoir le tester avant le départ, et le remonter un peu moi-même pour comprendre mieux sa mécanique. J’ai pris quelques vaccins – la rage par exemple, car les chiens errants deviennent fous quand ils voient des cyclistes, et que c’est une maladie mortelle. Je ne pense pas cependant que tu puisses vraiment être complètement préparé pour un voyage comme ça – tu dois simplement sortir et le faire !
Quel est ton équipement ? (vélo, sacoches, équipement spécifique, vêtements, kit de premiers secours…)
Mon vélo est le classique Surly Long Haul Trucker. Il a vraiment les fondamentaux indispensables du vélo de voyage : un cadre acier ce qui est plus durable que l’aluminium et peut être ressoudé s’il est cassé, des œillets pour porte-bagages arrière et avant, un jeu assez grand pour des gros pneus, et des composants simples qui peuvent être trouvés et remplacés dans le monde entier, même dans les pays en développement. Pour cette raison, j’ai choisi la version avec des roues de 26 pouces, qui est plus commune dans les pays en développement que les 28 pouces.

Le Surly Long Haul Trucker d’Elvira (source : Bike Syndrome)
Je n’ai pas pris beaucoup de pièces de rechange : une chambre à air de rechange, un kit de réparation des crevaisons, de l’huile pour la chaîne, des patins de freins, quelques rayons de rechange, des maillons de chaîne et des clés allen sont indispensables – ainsi que du ruban adhésif et mon couteau suisse !
J’utilise les sacoches Vaude Aqua qui existent en différentes tailles et qui sont imperméables, ce qui est essentiel à mon avis. Au-dessus de mon porte-bagages arrière, je met un grand sac imperméable de 5 litres avec ma tente et mon tapis de sol, ainsi qu’un sac de randonnée de 30 litres pour faire du tourisme dans les villes et pour randonner à pied.
Ma tente est la MSR Hubba Hubba HP qui est très populaire dans la communauté des voyageurs. Elle est robuste aux tempêtes et pèse moins de 2 kg (la version deux personnes, je voulais un peu d’espace et donc j’ai choisi celle-ci plutôt que la version une personne). Le sac de couchage est un Marmot Cloudbreak 30 Reg qui a une température de confort de 5,2°C (ce qui est un peu léger jusqu’ici, je le complète avec une couverture fine en laine polaire et un drap de sac (sac à viande) pour avoir plus chaud).

La MSR Hubba Hubba HP d’Elvira dans la neige (source : Bike Syndrome)
Mon kit de premiers secours est fait maison et est composé d’antidouleurs, d’antibiotiques, de cortisone, de bandages, de solution hydro-alcoolique, etc.
Pour les visas, les as-tu demandés avant de partir, ou vas-tu les demander sur la route ? As-tu déjà lu toutes les conditions administratives dans chaque pays ou vas-tu improviser en route ?
Ah, les visas… L’Asie centrale est peut-être la partie la plus bureaucratique du monde, et obtenir les visas est une vraie lutte. Comme la validité est de maximum trois mois, je ne peux pas les recevoir de Suède – à part le visa russe Business qui est valide pour un an. J’ai demandé celui-ci via une agence finlandaise (Russiantours) et le processus a pris deux mois.
Voir notre article : Comment obtenir le visa russe pour un voyage itinérant à vélo
Je demanderai les autres visas sur la route. J’ai noté les adresses des différentes ambassades mais globalement je connais les procédures pour obtenir les visas. En Turquie je vais demander le visa iranien qui m’autorise à rester en Iran pour trente jours, au Turkménistan je ne peux rien avoir de plus qu’un visa de transit valide pour cinq jours seulement !! Je vais devoir tracer à travers le Turkménistan. Au Kirghizistan, il n’y a étonnamment pas besoin de visa pour les citoyens de l’UE.
Pour plus d’infos, Elvira parle de son équipement, ses demandes de visa (en particulier du visa russe) et de ses aventures sur son blog en Anglais Bike Syndrome.

Sortie de Stockholm : direction l’aventure ! (source : Bike Syndrome)
Interview originale en Anglais (Cliquer pour afficher)(Cliquer pour masquer)
I am attempting to cross the whole continent of Eurasia completely by bicycle and I began the journey from my doorstep on March 6th. So far I’ve made it to Berlin so I still got a looong way to go! Ahead of me I got the Carpathians in eastern Europe, the mountains of Turkey and Caucasus, the green north of Iran and the desert of Turkmenistan; the Pamir Highway in Tajikistan and Kyrgyzstan, the steppes of Kazakhstan, the Mongolian nomad tribes and the amazing Altai region in Russia (Siberia). So far I haven’t got any come back-date but I’m expecting to be gone for this whole year. I have to pedal somewhere between 15 000 and 20 000 km so it will take me at least ten months, averaging 100 km/ a day not including the rest days. I am currently staying in a hostel in Berlin but I’ve mostly been wild camping and will continue to do so (the nights are still kind of cold however with a few minus degrees!) When did you first think of such a trip? Why did you choose these destinations? I’ve been wanting to do this trip for many years, since I first stumbled across the terms of bicycle touring on a Swedish outdoor website. And for all these years China has always been the goal. I’m not quite sure why but the east always attracted me – the to me exotic culture, and rich history as well as the grand mountainscapes. How did you get prepared for the trip? Physically I didn’t really prepare for the trip at all – you naturally get fitter as you’re biking. I bought my touring bike pretty long in advance so that I’d be able to test ride it before the departure, and rebuilt a little myself to learn the mechanics better. I have taken a few vaccines – Rabies among them, since stray dogs get crazy when they see cyclists and it’s a fatal disease. I however don’t think you could ever get completely prepared for a trip like this – you simply gotta get out there and do it! What is your equipment? (bike, panniers, special equipment, clothing, first aid kit…) My bike is the classical Surly Long Haul Trucker. It really got the fundamental musts for a touring bike; A steel frame which is more durable than aluminium and could be welded if broken, eyelets for a rear and a front rack, big enough clearance for fat tires and simple components that could be found and replaced worldwide even in development countries. Due to this reason I also picked the 26″ wheel version which is more common in development countries than 28″. I don’t bring a lot of spare parts, but an extra tube, a puncture repair kit, oil for the chain, brake pads, a few extra spokes, chain links and allen keys are a must – and duct tape and electric tape and a Swizz army knife! I use the Vaude Aqua panniers which come in different sizes and are all waterproof which is essential in my opinion. On top of my rear rack I keep a big 5 L drybag with my tent, sleeping pad and a 30 L hiking backpack to use when sightseeing in cities and when hiking. My tent is the MSR Hubba Hubba HP which is also very popular in the touring community. It is storm sturdy and weighs just about 2 kg (the 2 persons version, I wanted a bit of space and hence I picked that one instead of the 1 person version). The sleeping bag is a Marmot Cloudbreak 30 Reg which has a comfort zone of 5.2 degrees Celsius (which makes it a bit cold so far, I complete it with a thin fleece blanket and a sleeping sheet till it gets warmer). My first aid kit is a homemade one consisting of painkillers, antibiotics and cortisone, bandage, hand anticeptic etc. For the visas, did you buy them before leaving, or will you buy them on the way? Did you read about all the administrative conditions in each country already or will you improvise on the way? Ah, the visas… Central Asia might just be the most bureaucratic part of the world, and the visas are a real hazzle. Since the validity is maximum three months I couldn’t get them in Sweden already – except for the Russian Business visa which is valid for one year. I applied for that via a Finnish agent (Russiantours) and the process took about two months. The other visas I will have to apply to along the way; I yet have to write down the adresses to the different embassies but overall I know the procedures to obtain them. In Turkey I will apply for my Iranian visa which will allow me to stay in Iran for 30 days – to Turkmenistan I can get nothing but a transit visa valid for five days only!! I will have to rush through Turkmenistan. Kyrgyzstan is surprisingly visa free for EU citizens. Note : fore more informations, Elvira wrote about her equipment, her visa applications (in particular about the russian visa) and her adventures on her blog in English Bike Syndrome.
C’est la fin de cette interview très technique ! Nous remercions Elvira pour ses réponses et vous, lecteur, d’avoir lu jusqu’au bout ! Si vous voulez suivre le superbe voyage d’Elvira et que l’Anglais ne vous fait pas peur, vous pouvez visiter son blog Bike Syndrome et la suivre sur sa page Facebook. 🙂
Recherches utilisées pour trouver cet article : velo de voyage surly
merci beaucoup pour cette traduction qui me permet de suivre Elvira que j’admire
De rien Françoise ! ça nous fait super plaisir de relater ses aventures 🙂