[Vidéo] Brieg nous raconte son tour du monde à vélo avec sa compagne !

Les témoignages de voyageurs à vélo continuent, avec Brieg, passionné de voyages d’aventure !

À vélo, à pied, en kayak… Brieg varie les plaisirs pour découvrir le monde et ses habitants ! Il écrit et anime d’ailleurs un blog spécialisé dans le voyage d’aventure « Besoin d’Aventure« .

Mais aujourd’hui, Brieg nous parle de son tour du monde à vélo, en deux ans, effectué il y a une douzaine d’années avec sa compagne !

Ce dont on parle dans ce témoignage :

Présentation de Brieg

Maxime : Bonjour à tous, nous sommes, Lucie et moi, avec Brieg du blog Besoin d’Aventure pour une interview, pour En Echappée ! Brieg, peux-tu te présenter ?

Brieg : Je m’appelle Brieg Jaffrès, j’habite à Saint Malo et j’ai fait quelques voyages à vélo dont je vais vous parler un peu.

M : Peux-tu commencer par nous raconter ce qui t’as donné envie de voyager à vélo ?

B : J’avais une envie de grand voyage, de partir au moins un an voire plus. Et quand j’étais adolescent, j’ai réfléchi à la manière dont j’allais partir, au moyen de locomotion. Et tous les autres moyens de locomotion ne me convenaient pas forcément pour certaines raisons. Par exemple, partir en sac à dos en bus, en train… ça demande d’attendre un bus, d’attendre un train et ça demande un certain budget. Et moi un des buts de voyager, c’est de pouvoir rencontrer des gens. Et je trouve que le vélo est la meilleure manière de pouvoir aller où on veut, quand on veut. Pouvoir s’arrêter dans des petits villages ou des villes. Aller vraiment où on veut et être en contact direct avec les gens.

M : C’est la liberté.

B : Voilà. Dans la marche on peut le retrouver aussi, mais pour moi la marche, c’est plutôt partir en pleine nature, en montagne. Et pour moi le vélo, c’est un peu l’équivalent de la marche, mais sur la route ou des pistes et être plus dans la rencontre, passer dans des villages, etc.

Un tour du monde en 2 ans avec sa compagne

Lucie : Donc en 2005, tu es parti faire un tour du monde avec ta compagne, peux-tu nous en parler ? Qu’est-ce que vous avez découvert ?

B : On est partis en 2005 pendant deux ans faire un tour du monde à vélo. En gros, on est partis d’un côté et on est revenus de l’autre, après chacun fait l’itinéraire qu’il a envie. Et le but du voyage, c’était vraiment de rencontrer des gens. Donc le vélo, c’était le moyen de locomotion, qui nous permettait le soir de demander aux gens, tous les soirs, s’ils savaient où on pouvait mettre notre tente pour dormir. Et après, les gens nous répondaient vraiment ce qu’ils voulaient : ou « il y a un camping à cinq kilomètres », ou « mettez-vous dans le champ à côté », ou le jardin ou parfois carrément l’invitation chez eux. Nous on était autonomes avec notre nourriture, la tente, on demandait juste de l’eau et le conseil pour savoir où on pouvait se mettre. À la fois par sécurité pour être près d’une maison, près des gens. Et à la fois pour créer un truc et il se passait ce qu’il devait se passer.

L : Tu me disais que vous étiez partis de Lorient jusqu’à Moscou, puis Transsibérien, ensuite l’Asie et Nouvelle-Zélande, l’île de Pâques, l’Amérique Latine, puis l’Afrique. Donc un tour du monde, dans ce sens-là, avec un passage sur pas mal de continents.

M : Et c’était quoi les moments les plus marquants de ce voyage ?

B : Ce que l’on a adoré, c’est le passage en Mongolie. Le fait que les Mongols qui vivent là-bas habitent dans des yourtes. C’est le seul moment dans le voyage où les gens ne nous posaient pas la question d’où on venait et où on allait. Ça avait l’air complètement normal pour eux que l’on soit de passage. On sentait que l’accueil était vraiment simple : on demandait pour mettre la tente à côté des yourtes et on la mettait. Les rencontres étaient vraiment sympas mais hyper simples, c’était étrange comme sensation. Après, tous les pays ont des avantages, des inconvénients. Au niveau des rencontres avec les gens, on a adoré tout ce qui était pays de l’Est aussi et le Maroc aussi. Je connaissais déjà le Maroc, mais à vélo, c’était fabuleux. C’était la fin du voyage et au Maroc on a trouvé presque tout ce qu’il y avait de bien dans un voyage à vélo : les gens sont hyper accueillants, le pays est magnifique, la nourriture est super bonne. Et c’est hyper dépaysant parce que la culture magrébine est vraiment à l’opposé de chez nous. Et ça a beau n’être pas très loin, mais c’était vraiment très dépaysant.

M : Et dans tous les pays, c’était facile de se faire accueillir comme ça ?

B : Pas partout, ça dépend. Il y a des pays comme le Pérou, la Bolivie, où les gens étaient un peu plus distants. Mais dans l’ensemble, on a toujours trouvé de l’accueil. Même en France d’ailleurs, en rentrant en France, on a eu un accueil incroyable. Mais dans certains pays où les gens sont un peu plus distants, un peu plus discrets… Après en Chine, c’était aussi un peu spécial, parce que pour communiquer, même si on arrivait à dire quelques mots de chinois et à écrire quelques caractères, c’est dans la façon de penser et de réagir que c’est compliqué. On a été accueilli des fois en Chine, mais c’était moins facile que dans d’autres pays.

Le rythme de voyage pendant ce tour du monde

L : Tu me disais que vous étiez dans un rythme d’environ 60 kilomètres par jour, pour convenir à vous deux et profiter. Est-ce que vous faisiez souvent des pauses ou vous étiez souvent sur la route ?

B : Au début du voyage, on pédalait beaucoup, on était super motivés. Même à la fin on était motivés, mais au début, on était sur l’euphorie du départ. Et puis assez rapidement, on a pris un rythme où au moins un jour par semaine, on s’arrêtait. Souvent plutôt dans une ville ou parfois chez des gens si on nous proposait de rester. C’était un peu la pause technique pour nettoyer les vêtements, se reposer un peu, prendre le temps. Et il y a aussi eu des périodes où on est restés une semaine, deux semaines, voire trois semaines dans des endroits. Soit des gens qui nous avaient accueillis, soit des gens que l’on connaissait d’avant.

On a été assez souvent malades et notamment en Bolivie, il a fallu que l’on s’arrête un peu pour se reposer et puis se retaper un peu. Donc on s’est arrêtés à La Paz et on a trouvé une association qui aidait les jeunes des quartiers pauvres. Il y avait des activités pour eux. On n’a pas fait grand-chose, mais on a passé trois semaines avec eux, pour donner un petit coup de main, comme on pouvait.

Quel matériel pour leur tour du monde ?

M : On va parler de matériel. Êtes-vous partis avec des vélos de type randonnée ? Est-ce qu’en 2005, les randonneuses existaient déjà ?

B : Il y avait moins de matériel que maintenant, il y avait moins de choix. Soit il y avait des vélos classiques qu’il fallait adapter, mais ce n’était pas forcément adaptable, par exemple en porte-bagages, il y avait beaucoup moins de choix. Et comme on voulait des vélos costauds qui tiennent deux ans, on a pris des vélos rando-cycles, qui est un magasin à Paris qui fait des vélos de voyage, soit sur mesures, soit – ce qu’il nous a mis – des cadres déjà construits où il a mis ce qui allait bien pour que ça tienne.

M : Qu’est-ce qu’il vous a mis donc ? Et vous avez aussi pris des sacoches ?

B : Oui, on avait des sacoches Ortlieb : deux à l’avant, deux à l’arrière, une de guidon. Sur le dessus à l’arrière, j’avais deux sacs étanches pour mettre la tente et les duvets. Et au niveau du vélo, il y avait des bons pneus, des bonnes jantes, des dérailleurs pas forcément le top du top mais quelque chose qui tient. Tout ce qui est roulement aussi, roulement de moyeu, roulement de pédalier.

L : Est-ce que vous avez eu des soucis techniques sur le trajet ?

B : Du coup, pas beaucoup. On a eu quelques petites crevaisons, mais trois fois rien en deux ans. Et après, c’était de l’usure. En Nouvelle-Zélande, ce n’était pas cassé, mais on a changé la chaîne et la cassette arrière, parce qu’on savait qu’après 15 000 kilomètres, il fallait qu’on les change. Et sur la fin du voyage, en Espagne, la roue libre arrière a commencé à ne plus trop marcher, donc il a fallu que je la change, parce que j’ai plus de poids que ma compagne. Et après on a eu un ou deux câbles de frein et de dérailleur qui ont cassés en deux ans.

M : Vous aviez aussi tente, réchaud. C’était quels modèles ?

B : On avait une tente autoportante, en forme de dôme. On a trouvé ça important parce que l’on pouvait la mettre n’importe où : quand on était à l’abri d’une grange, ou même dans des hôtels en Chine où c’était un peu sale ou qu’il y avait des moustiques… on pouvait poser la tente sur un lit deux places. On avait prévu la tente intérieure de cette taille-là pour pouvoir la mettre n’importe où. Et puis on avait une avancée assez grande pour pouvoir mettre les sacoches.

M : Est-ce que tu as le nom du modèle ?

B : C’est une tente Vieux Campeur, mais je crois qu’ils ne font plus de tentes, je ne sais plus.

M : Ils font encore des tentes… quoi que non, ils vendent celles des autres fabricants.

B : Je ne sais pas s’ils ont continué leur gamme, par contre, on est rentrés du voyage, on avait un petit souci de fermeture éclair, on leur a envoyé et ils nous ont changé les trucs, remis à neuf. On a été assez contents de cette tente-là. Niveau réchaud, on avait un réchaud à essence, comme ça on pouvait avoir du carburant n’importe où, on allait à la station-service et puis on remplissait notre bouteille. Ca nous faisait une bonne semaine en général. On avait aussi un filtre à eau, pour pouvoir prendre de l’eau n’importe où, pour que ce soit bien filtré.

L : Est-ce que vous aviez des batteries, en termes d’énergie ?

B : On n’avait pas besoin de beaucoup de batterie, car on était encore avec des photos argentiques [rires]. On est partis il y a douze ans ! Le numérique existait déjà, mais c’était le début, et on avait déjà des appareils, et pas forcément les sous pour réinvestir. Donc on avait quand même acheté une caméra pour filmer, mais on avait gardé l’appareil photo classique. Ca ne consommait pas beaucoup. Et la caméra – c’était une caméra avec deux mini-DV, des mini-cassettes – et ça ne consommait pas beaucoup non plus, c’était l’avantage. Du coup on avait deux grosses batteries et on tenait minimum une semaine, voir plus avec. Après on arrivait à recharger, soit chez des gens, soit quand on s’arrêtait dans une auberge, ou un truc comme ça.

Le tracé et le suivi de l’itinéraire

L : D’accord ! Et en termes d’itinéraire, vous aviez tracé les choses assez précisément ou c’était… « On va par-là » avec une carte ?

B : On avait prévu les grandes lignes. On a réussi à se décider à faire ce voyage là quand on s’est mis d’accord sur les endroits où on voulait aller. On savait qu’on allait passer à Moscou, au lac Baïkal, à Pékin, en Asie du Sud-Est. Ce que tu as décrit, on l’avait déjà en tête. Et puis, au jour le jour, on avait la carte. On avait acheté quelques cartes à l’avance et puis après, sur place, on trouve des cartes du pays qui sont plus ou moins bien, mais on se débrouille avec. Et après c’était au jour le jour qu’on choisissait notre route. Si on avait envie d’aller un peu vite on prenait plutôt la route principale, et s’il y avait trop de trafic, trop de voitures et qu’on avait du temps, souvent on aimait bien se perdre un peu sur des petites routes de campagne, car souvent c’est là qu’on fait des rencontres assez sympas.

Le budget pour ce tour du monde en 2 ans

M : Pour votre projet, est-ce que vous aviez préparé un budget ? Si oui, c’était autour de combien ? Et est-ce que vous l’avez respecté ?

B : Oui, on avait un budget, et pour avoir ce budget là on s’est dit qu’il nous fallait trois ans pour l’avoir. Donc on a continué à travailler pendant trois ans. On l’avait estimé à 15 000 euros chacun pour deux ans, en comprenant tout, c’est-à-dire tout le matériel, les avions, l’assurance, et puis la vie quotidienne, la nourriture et quelques hébergements. Et on l’a parfaitement respecté ! On s’est amusés à calculer en rentrant – on savait qu’on le respectait à peu près pendant le voyage, on voyait ce qu’on dépensait – mais on a regardé assez précisément en rentrant ce qu’on avait dépensé et on était vraiment très proches de ce qu’on avait prévu. Après, on s’est aussi adaptés à notre budget. On aurait pu se faire plaisir des fois et dépenser plus, mais on avait ce budget là…

M : Donc tu dis, en comptant le matériel les 15 000 ?

B : Oui.

L : Chacun, pour deux ans.

M : Et le matériel, c’était à peu près combien ?

B : Je dirais, chacun, 2500, 3000… oui 3000 peut-être. Les vélos s’était déjà 1500 euros. Et après le reste du matériel c’est quand même partagé, à part quelques vêtements. Donc pas plus de 3000 je pense.

S’adapter aux différents climats et saisons

L : Pour pouvoir voyager partout dans le monde, avec plein de saisons différentes, vous étiez un peu chargés ? En vêtements adaptés ?

B : On avait un petit peu de tout, pour faire chaud et froid, mais après on avait prévu l’itinéraire en fonction des saisons. On savait qu’il fallait partir à telle date – on est partis au mois de Mars en fait – donc on a eu un petit peu froid au début en France, mais on savait qu’on arrivait sur le printemps. On a passé le printemps et l’été en Europe de l’Est et en Russie. Quand l’hiver est arrivé, on a descendu la Chine. Au Vietnam, on est arrivés après la saison des pluies. Toute l’Asie du Sud-Est on est arrivés sur l’hiver suivant, mais après la saison des pluies. Nouvelle-Zélande, on était en été là-bas. Pour l’Amérique du Sud, on était à la période sèche, qui est l’hiver là-bas, mais c’est en fait la bonne période car il ne pleut pas. Et puis, pareil, l’Afrique on y a été en hiver, puis on est remontés sur la fin de l’hiver en France. On est arrivés au printemps en France. C’était calculé. Après on a eu des moments chauds et froids, mais on avait réfléchi.

Suivre Brieg et découvrir ses autres voyages d’aventure !

M : Nous allons donc clore cette interview, merci Brieg de nous avoir parlé de ton voyage ! Quoi que… je crois que tu as fait d’autres voyages à vélo à part ce tour du monde !

B : Oui, mon plus gros voyage c’est ce voyage à vélo, mais j’aime bien partir à vélo, à pied ou en kayak, ou en ski de randonnée, j’aime bien tout ce qui est voyage d’aventure nature.

L : D’ailleurs, tu es auteur d’un blog dans lequel tu parles de tous ces voyages d’aventure. Besoin d’Aventure, ton blog. Donc sur ce blog on va trouver toutes tes aventures à vélo, en kayak, à pied…

B : Oui, en partie, en sachant que j’essaye surtout sur le blog de donner des idées d’itinéraires et des conseils techniques pour préparer et partir à l’aventure. Je me base sur mes propres expériences, mais j’essaye surtout de donner des infos sur l’itinéraire que j’ai fait, plutôt que de raconter vraiment mon histoire – j’en parle un petit peu, mais c’est vraiment pour donner des idées aux gens.

L : D’ailleurs, Brieg nous avait écrit un article sur la Vélodyssée avec un enfant, qu’il avait fait avec sa fille, et c’est vrai que l’article est structuré comme ça et que c’est très pratique, très utile, avec les étapes et les points clés, tout ce qui est utile pour le voyage. C’est assez pratique et bien fait !

B : Merci.

L : On te remercie d’être venu jusqu’à nous, à Nantes, chez nous pour cette interview et on vous invite tous à aller visiter le blog de Brieg, que ce soit pour le vélo ou d’autres types de voyages.

M : besoindaventure.fr


Nous espérons que ce témoignage vous a plu et qu’il pourra vous être utile dans vos préparatifs !

Si vous avez apprécié, n’hésitez pas à partager à vos proches 🙂

À très bientôt sur En Echappée !

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Maxime et Lucie En Echappée
On est tous les deux des passionnés de voyage à vélo et très curieux à ce sujet. Suivez sur ce blog nos voyages à vélo, et découvrez nos rencontres, inspirations et conseils pour préparer les vôtres ! Le blog évoluera au fil de nos découvertes cyclistes et de nos rencontres. Notre projet est de vous livrer nos expériences, mais aussi de donner de la voix aux autres voyageurs pour compléter nos avis. Alors, débutants ou confirmés, suivez-nous et partez avec nous en échappée !

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