L’improvisation en voyage peut procurer un immense sentiment de liberté : on laisse place à l’imprévu et on accepte de se laisser surprendre !
Ce lâcher-prise peut faire peur : Et si je ne trouve pas où dormir ? Et si je me perds ? Et si rien ne se passe comme prévu ? Mais il vaut le coup quand il permet les rencontres spontanées (hôtes généreux, amis d’un instant rencontrés sur la route, etc.), les découvertes (observation d’animaux, tourisme dans des petits villages isolés, etc.), quand il nous laisse le temps de flâner et quand il nous donne l’occasion d’être créatifs pour surmonter les obstacles du parcours (avec les moyens du bord) !
Improviser et laisser plus de place à l’imprévu dans nos aventures à vélo était un de nos objectifs, après des premiers voyages relativement préparés (itinéraires repérés à l’avance sur des cartes, liste de matériel complète, hébergements gratuits et payants plus ou moins pensés avant le départ).
Le voyage de vingt jours le long de la côte Est espagnole, en mars dernier (2016), était une bonne occasion de tester un style de voyage plus spontané :
- Pas d’itinéraire prévu, une navigation improvisée sur place à l’aide de cartes routières ;
- Pas de recherches sur le lieu, une vague idée du climat et du relief ;
- Peu de temps consacré au matériel, réutilisation de notre équipement habituel ;
- Aucun hébergement prévu à l’avance et un budget réduit (moins de 200 euros par personne pour un voyage qui devait durer un mois).
Cet article est une réflexion issue de ce voyage. Pour les plus pressés, la conclusion ici 😉
Notre retour d’expérience
« Rouler le long de la côte Est espagnole jusqu’en Andalousie, en partant de Perpignan » : les préparatifs pour ce voyage se sont pratiquement limités à définir cette idée de parcours, en ajoutant une petite remise en état de nos vélos, l’achat de cartes routières couvrant les différentes zones que nous allions traversées et la réservation de billets de train pour aller de Nantes à Perpignan avec nos vélos.
On verrait bien sur place pour le reste 🙂
Ne pas avoir d’itinéraire, naviguer à la carte routière et dormir où nous pouvions s’est révélé être une super aventure ! Nous adaptions notre parcours selon l’état des routes rencontrées, du trafic et du relief, ou selon les conseils des locaux. Notre sens de l’orientation s’est amélioré, nous avons appris à relativiser.
Trouver un endroit où passer la nuit n’a pas toujours été facile (contrairement à notre expérience en Scandinavie, où il était si aisé de camper dans les forêts, omniprésentes), mais cela nous a permis de tester notre débrouillardise et de faire des rencontres.
En revanche, le climat s’est montré beaucoup plus rude que nous l’avions imaginé, les nuits étaient très fraîches et nous n’étions pas bien équipés pour lutter contre le froid ! Nous avons aussi passé des mauvais moments à peiner sur des routes très encombrées et polluées, sans trouver de voies alternatives plus adaptées aux cyclistes. Enfin, nous avions vérifié qu’il nous serait possible de rentrer en train, mais nous n’avions pas estimé le coût, qui a bien alourdi notre maigre budget !
Notre retour d’expérience pour 20 jours de voyage en « totale » improvisation : | |
Beaucoup de liberté dans l’itinéraire et les hébergements :
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Aucune connaissance du climat et du terrain :
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Ainsi, nous avons beaucoup apprécié l’improvisation sur le terrain, mais nous aurions pu nous renseigner un petit peu plus sur les lieux traversés avant le départ !
Voyage court / voyage long
Pourquoi cette distinction Voyage court / voyage long ?
Pendant le voyage, Julien, mon frère, qui s’essayait au voyage à vélo pour la première fois, a trouvé à plusieurs reprises que les paysages traversés manquaient de charme, sur des distances parfois très longues.
En partageant ses impressions sur le voyage à vélo, il m’a très justement fait remarquer que si nous étions partis pendant plusieurs mois ou années, ces quelques portions « sans intérêt » auraient été noyés dans la globalité du voyage. Alors que pour un périple de moins d’un mois, comme le notre, chaque journée « comptait ».
De plus, le voyageur qui a beaucoup de temps devant lui et un itinéraire flexible peut se permettre facilement de faire halte pour quelques jours dans une ville pour compléter/adapter son équipement au besoin, ou tout simplement pour faire une pause en cas de conditions climatiques trop difficiles. Il peut aussi décider de revoir entièrement son itinéraire, quitte à « perdre » plusieurs jours, voire semaines, de voyage.
Cinq jours de paysages maussades et/ou de routes nationales ? Trois jours de pluie torrentielle sans pouvoir sortir ? Un gros détour par une zone commerciale pour trouver un K-Way ?
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Particulièrement quand le voyage est court, moins d’un mois par exemple, on préfère consacrer le temps qu’on a aux découvertes, aux rencontres et à ses envies du moment, plutôt qu’à régler des problèmes techniques qu’on aurait pu éviter, ou à chercher en vain une route moins polluée !
Voyage court : dans quelle mesure improviser ?
Nous sommes persuadés qu’un voyage, quel qu’il soit, peut-être tout à fait réussi, même sans avoir été préparé.
Cependant, suite à notre expérience en Espagne, nous avons eu envie de partager avec vous quelques conseils pour ne pas passer à côté de votre voyage de courte durée (moins d’un mois, par exemple), tout en laissant de la place à l’improvisation !
Dans les paragraphes suivants, nous vous proposons les préparatifs minimaux, selon nous, pour profiter à fond de votre périple, une fois en route.
Destination
Le choix de la destination est propre à chacun : conseillée par des amis, pays « coup de cœur », recherche d’un certain type de climat, curiosité culturelle, etc.
Les récits de voyageurs à vélo décrivent des aventures cyclistes un peu partout sur la surface du globe, du Sahara, à l’Himalaya, à la jungle du Darien ! Les possibilités sont nombreuses !
Cependant, les voyageurs au long cours décrivent très souvent dans leurs récits des périodes d’ennui, voire de mal-être, sur leur vélo, dans des paysages sans charme ou des zones industrielles encombrées. Ces passages alternent avec des moments plus glorieux dans des forêts luxuriantes ou des villages pittoresques… mais ils existent et font partie de l’aventure.
Pour éviter que tout votre voyage court ne soit qu’une longue période d’ennui ou d’inconfort, nous vous conseillons de vous renseigner un minimum sur la destination qui vous attire, par exemple grâce :
- Aux forum (tels que Voyage Forum), où les témoignages des utilisateurs pourrons vous être d’une grande aide ;
- Aux récits de voyage (blogs, livres, etc.). N’hésitez pas, d’ailleurs, à consulter nos 14 chroniques de récits et leurs résumés 🙂
Le choix de la destination est aussi associé au type de climat, de relief et à l’état des routes : trois points importants pour le choix de votre équipement (vélo, pneus et camping, notamment).
Les choix de destinations sont vastes, mais il est intéressant de savoir :
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Itinéraire
Une fois la zone géographique qui vous attire identifiée, on peut se poser la question de l’itinéraire à suivre.
Et ici, une improvisation totale est tout à fait possible, au grès de vos envies et/ou des conseils de cyclocampeurs croisés en route, des locaux, etc.
Il est intéressant de se procurer des cartes routières de la zone traversée avant le départ, pour mieux se rendre compte des distances. En effet, lors d’un voyage court on peut improviser, mais en ayant toujours en tête le cadre temporel fixé par la durée du voyage.
Par exemple, lors de notre voyage en Espagne, nous choisissions l’itinéraire la veille pour le lendemain, mais nous avions identifié plusieurs points d’arrivée possibles (ayant une gare ferroviaire, pour pouvoir rentrer chez nous facilement).
L’itinéraire peut se construire au jour le jour… … en ayant une idée des distances à parcourir ; … en gardant en tête la date de fin du voyage ; … en ayant différentes options pour le lieu d’arrivée (selon votre avancée). |
Matériel
C’est peut être le point qui s’improvise le moins : on pense au choix du vélo, au matériel de camping éventuel, aux provisions et aux vêtements (notre liste de matériel, pour les curieux).
Le matériel doit à la fois rester le plus léger possible, ne pas être trop encombrant pour tenir dans les sacoches et sur les porte-bagages, et être adapté aux lieux traversés (conditions climatiques, types de route, etc.).
Nous vous conseillons de préparer votre équipement avant le départ.
Un matériel fiable :
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Lié à votre confort, le matériel est aussi lié à votre sécurité (freins performants, par exemple) et à votre santé (trousse à pharmacie suffisante, vêtements chauds si besoin, etc.).
Remarque : Nous avons croisé des cyclotouristes qui choisissent de ne pas prévoir leur équipement, qui achètent un vélo d’occasion sur place et improvisent pour l’hébergement (chez l’habitant, à l’hôtel ou en bivouac minimaliste). C’est possible !
Plans dodo
En matière d’hébergement, notre expérience et les témoignages des cyclotouristes, que nous avons eu la chance d’interviewer ou dont nous avons lus les récits, nous mènent à penser qu’une improvisation quasi-totale est possible.
« Quasi-totale » car il faut tout de même avoir pensé aux solutions d’hébergement qui vont se présenter pendant le voyage (chez l’habitant, camping, gîtes, etc.) et prévoir son équipement en fonction.
Ceux qui souhaiteraient loger chez l’habitant toutes les nuits peuvent jeter un rapide coup d’œil à la carte des hôtes sur le site de couch surfing cycliste Warm Showers, avant le départ (quitte à ne contacter les hôtes qu’en cours de route).
Il est quand même bon de vérifier la législation des pays que l’on va traverser en ce qui concerne le bivouac sauvage qui est interdit et puni dans certains pays, voire dans certaines régions/zones d’un pays (réserve naturelle protégée, par exemple).
Pour ceux qui envisagent de dormir chez l’habitant, même conseil : certains pays ont une réglementation stricte concernant l’hébergement « spontané », qui peut être interdit ou contrôlé (par exemple, en Chine ou en Russie).
Il est souvent facile d’improviser pour l’hébergement :
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Transports
Dans le cas où on ne fait pas une boucle (de chez soi à chez soi) et quand on choisit d’improviser son itinéraire, on ne peut pas toujours prévoir le retour de voyage en transports : la date de fin de voyage n’est pas fixée, ni le lieu d’arrivée !
De plus, à l’inverse des voyageurs au long cours qui peuvent prendre le temps d’organiser leur retour tranquillement sur place, on va chercher ici à minimiser le temps passé dans les transports du retour, pour maximiser le temps passé à vélo 🙂
Avant le départ, nous vous conseillons tout simplement :
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Conclusion
Laisser de la place à l’improvisation, en voyage à vélo, est une belle manière pour mieux se connaître, pour aller au bout de ses limites, mais aussi pour se laisser surprendre et vivre une aventure riche ! Dans cette optique, il est très excitant de partir sans n’avoir rien préparé, ou presque !
Cependant, quand le voyage est limité et court (moins d’un mois par exemple), on a à cœur de profiter au maximum du temps passé sur le vélo, des paysages, des rencontres, et de réduire au minimum les portions de trajet désagréables et les ennuis techniques… il devient alors tentant de tout bien prévoir à l’avance. On se débarrasse alors de l’imprévu… mais du mauvais comme du bon !
À partir de nos récentes expériences, notamment en Espagne, nous avons eu envie de vous partager notre réflexion sur la place à laisser à l’improvisation lors d’un voyage « court ». Nous espérons quelles vous serons utiles pour choisir le degré d’imprévu que vous donnerez à votre futur voyage 🙂
Un bref récapitulatif de l’article :
Voyage court : quelle place laisser à l’improvisation ?
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Recherches utilisées pour trouver cet article : https://www en-echappee fr/voyages-courts-quelle-place-laisser-a-limprovisation/Maxime et Lucie En Echappée
Je partage très largement votre opinion sur le sujet. Itinéraire et dodo place à l’impro au grès de ses envies tandis que se renseigner sur la météo et le transport retour me semble important.
Valentin