[Vidéo] Pierre sur les routes du monde : conseils pratiques et sensations

Bonjour et bienvenue sur En Echappée pour une nouvelle interview de voyageur ! Pierre nous a fait le plaisir de témoigner de ses expériences à vélo ! Ancien ingénieur, devenu musicien et entrepreneur, Pierre ponctue ses changements de vie par de longs voyages à vélo !

Après un voyage d’un an entre la France et l’Australie avec un co-équipier en 2012, il se lance en solo deux mois entre la France et le Maroc en 2014, puis trois mois entre le Pérou, la Bolivie et l’Argentine en 2017 !

Un témoignage riche en conseils et qui nous fait vivre les émotions des voyages à vélo vécus par Pierre !

L’article et les vidéos sont longs, n’hésitez pas si besoin à utiliser le sommaire ci-dessous pour aller directement à ce qui vous intéresse !

Ce dont on parle dans cette interview :

Présentation de Pierre et de ses voyages

pierre voyage a velo

Pierre et sa randonneuse (source : Pierre Malleret)

Maxime : Bonjour à tous, ce soir nous sommes avec Pierre qui va nous présenter ses voyages à vélo et que nous allons interviewer. Bonjour Pierre ! Peux-tu te présenter ?

Pierre : Salut Maxime et Lucie ! Je m’appelle Pierre, trente-deux ans, je suis rentré dans le monde du voyage à vélo à partir de 2012 où j’ai fait mon premier grand voyage, à deux avec un compagnon que j’ai rencontré sur Internet, par petite annonce. On a décidé d’aller de France en Australie, par l’Asie.

J’ai fait des études d’ingénieur télécom, j’ai fait un boulot de consultant télécom que j’ai arrêté il y a trois ans pour me consacrer à la musique et à une petite entreprise de textile que j’ai monté avec ma copine. Je vous fais la chronologie un peu dans le désordre.

En fait j’aime bien fait des voyages dans les changements de vie. En 2014, j’ai arrêté mon boulot, donc tout de suite : voyage. Et puis c’était deux ans après le voyage en 2012, donc j’ai fait France-Maroc en solo. C’était ça la nouveauté, c’était d’essayer le voyage tout seul. Et puis comme tout voyage, ça finit par te manquer au bout de quelques années, donc 2017, là je reviens d’un voyage de trois mois pour découvrir l’Amérique du Sud, Lima – Santiago, avec tous les beaux paysages que j’avais vu d’Amérique du Sud, je les ai enfin parcouru à vélo. Donc voilà ma « carrière » de voyageur à vélo jusqu’ici.

M : Wow !

Le choix du compagnon de route – trouver un co-équipier sur internet

Lucie : D’accord, donc tu disais que ton premier voyage était en binôme avec une personne que tu ne connaissais pas avant, ça s’est bien passé ? Vous aviez les mêmes envies ?

P : Donc pour être plus précis, j’avais très envie de voyager. Je pense que, comme tout premier voyage, c’est une envie, un besoin. Il fallait le faire, ce voyage d’un an. Mais je voulais le faire d’abord avec mes amis. Mais finalement, ça ne s’est pas fait, parce que chacun sa vie quoi. Et moi j’avais quand même très envie de le faire, un premier voyage à vélo d’un an. J’ai cherché sur Internet et j’ai rencontré un premier mec. J’ai rencontré beaucoup de gens, mais il y en a un avec qui ça a bien collé, on s’est dit « On va le faire, on va aller en Australie ».

Et puis on s’est dit que ça serait bien de partir avec un autre quand même. Parce que l’on ne se connaît pas si bien que ça et que c’est peut-être mieux d’être à trois, au cas où il doive y avoir des séparations. Donc on a rencontré un troisième et on est partis à trois. Mais au bout de deux mois… Et même l’équipe a été à cinq à un moment, on a rencontré une fille, qui a rencontré un mec aussi… Au maximum on a été cinq dans les Balkans, puis on s’est vite retrouvés à trois en Turquie.

Et à partir de la Turquie, on s’est séparés du premier que j’avais rencontré. Et on a continué tout le voyage, les huit autres mois, juste tous les deux. C’est pour ça que quand je résume, c’est compliqué mais quand je résume, je préfère dire que l’on était deux. Mais en fait, on est partis à trois, on s’est séparés avec un, parce que chacun sa philosophie du voyage, quoi. Puis avec l’autre, ça avait bien collé, on avait la même philosophie, le même besoin d’être avec quelqu’un et le même objectif fort de se dire « On va en Australie » et sur l’échelle d’un an.

Donc finalement les deux réponses : avec l’un on s’est séparés et avec l’autre on est restés, ça l’a bien fait. Cependant, au bout de six ou sept mois de voyage, on a proposé de faire notre première séparation, on a fait une semaine, j’ai proposé « Moi j’ai envie de rester une journée de plus dans cette ville, j’aime bien, et bien si on se séparait et on se retrouve dans une semaine dans ce village là-bas ? » On a fait ça et ça a fait du bien ! C’est génial en fait. Et donc quand je rencontre des gens, surtout des copains, qui partent à deux ou à trois, je conseille de prévoir de se séparer pendant un moment. Parce que, comme tout, on en a forcément marre, des petites habitudes du quotidien, du 24/24. Et se séparer, ça fait vachement du bien.

[Coupure technique !]

L : On fera un montage !

P : Ah oui, je vous ai récupéré, je ne sais pas de quel côté ça a loupé. Vous m’avez loupé à quel moment ?

M : Tu nous disais que ça faisait vachement du bien de se séparer.

P : Oui, de se séparer… et de se retrouver aussi du coup ! T’es super content de retrouver ton copain au bout d’une semaine : « Moi j’ai vécu ci, j’ai vécu ça ». Ouais ça libère, tu te retrouves tout seul. Et puis il y en a toujours un qui attend l’autre, que ce soit le matin pour partir ou sur la route. Il y en a toujours un qui a plus envie de faire quelque chose, plus que l’autre. Et du coup, on a répété ça trois fois comme ça, une semaine de séparation. C’est quelque chose que je recommande, pour n’importe qui qui part à plusieurs. Après un couple je ne sais pas, je ne suis jamais parti en couple et je ne sais pas si c’est plus ou moins facile de se séparer quand on est en couple. Mais en tout cas entre amis, ça me semble presque nécessaire.

photo ombre voyage a velo

Voyage solo ou à plusieurs ? (source : Pierre Malleret)

L : Merci pour ce conseil !

M : Et finalement, qu’est-ce que tu conseillerais à quelqu’un qui veut trouver un compagnon sur un site de petites annonces comme ça ? Tu lui conseillerais de voir quoi, de poser quoi comme question pour être sûr de partir avec la bonne personne ?

P : C’est une question que l’on ne m’avait jamais posée. Déjà, il faut être d’accord sur le mode de voyage, a minima. Est-ce que l’on fait tout en camping ou est-ce que c’est quelqu’un qui a plus envie de confort et d’hôtel ? Il y a cette vision-là qui est essentielle. Les pays que l’on veut visiter. Mais ça, ça n’a jamais trop été un problème. Dans notre cas, on était ouvert à visiter n’importe quel pays, on est là pour visiter n’importe quoi. Se rencontrer évidemment. Ne pas se mettre la pression, ne pas qu’il y ait d’engagement trop fort à faire le voyage ensemble pendant un an, mais plus se le dire en mode « On se donne deux mois au moins ensemble et après on se fait une remise en question. Est-ce que c’était bien ou pas bien ? ». Pour pas que s’il doive y avoir une séparation, ça soit trop dramatique. Parce que c’est difficile de s’entendre avec quelqu’un. Voilà.

L : C’est déjà pas mal !

M : Bon conseil, ce n’est pas forcément le genre de choses auquelles on pensera de premier abord.

P : C’est vrai. Quelque chose de naturel, on pourrait se dire « On essaie de faire un petit voyage ensemble, de trois-quatre jours… ». C’est ce que j’avais fait avec celui avec qui on s’est séparés. Et l’autre avec qui je suis resté, on n’a pas eu le temps de faire une semaine de voyage ensemble, mais je suis resté avec lui. Et puis on se découvre.

L : On ne peut pas tout prévoir à l’avance quoi, il faut juste vérifier les grands axes.

P : Oui, c’est ça, si c’est quelqu’un de compatible avec soi, ça se voit directement. Et en fait, j’ai dû rencontrer six ou sept personnes avant quand même. Déjà, rien qu’en message, on peut virer plein de gens. C’était des choses évidentes, tu sens que ça ne va pas coller. Et puis certains, tu les rencontres et puis… En tout cas pour un voyage d’un an, c’est très rare de trouver quelqu’un qui colle. Et ça m’est arrivé, c’est bien.

L : C’est vrai que c’est assez impressionnant. Passer un an avec une personne que l’on ne connaissait pas, ce n’est pas évident à imaginer.

P : Oui c’est clair, je ne sais même pas comment j’ai pu le faire.

L : C’est bien que tu aies pu. Tu as appris à connaître l’autre compagnon et ça a bien marché. Même en essayant de cerner les choses, ce n’est pas évident de tomber juste. Donc ton conseil de ne pas se mettre de pression et de se dire « On en fait au moins une partie », c’est un conseil raisonnable parce que ça évite de trouver ça dramatique si jamais ça échoue.

P : Oui, ça et prévoir des séparations d’avance, d’une semaine.

L : Pour se laisser respirer.

P : Exactement.

Le voyage en solo

L : Et les autres voyages : France – Maroc et Amérique Latine, tu disais que tu les as fait tout seul ?

P : Oui. Le premier voyage m’a fait me sentir à l’aise. Avant ce premier voyage, c’était inconcevable pour moi de partir tout seul. C’était inconcevable. C’est vraiment pour ça que je suis parti avec des gens. Et puis c’est ce voyage qui m’a appris que… et ces petites séparations qui m’ont montrées qu’une semaine tout seul, ça va, tu gères, c’est chouette. Et puis j’ai moi aussi pris confiance, l’expérience du voyage quoi. Ça faisait six mois d’expérience de voyage, je me sentais bien voyageur, il n’y avait pas de problème. Donc oui, ça m’a apporté l’expérience et la confiance. Donc le deuxième, j’ai dit « Je tente, deux mois tout seul ».

L : D’accord. Et tu as observé une différence de style marquée ? Qu’est-ce que ça t’a apporté de plus ou de moins d’être tout seul ?

P : Tout seul évidemment, on fait ce qu’on veut. On va un peu plus vite. Toutes les expériences sont plus fortes, plus marquantes, parce qu’on les a vécu tout seul et on est fier de soi, parce que c’est toi qui l’a fait.

Tout seul, tout fait plus peur. On ose moins faire de chose tout seul. Je regrette souvent d’avoir… Par exemple, si je prends mon dernier voyage en Amérique du Sud, au début du voyage j’étais un peu moins à l’aise, tu cherches plus la sécurité, tu vas moins vers l’aventure, donc j’ai peut-être plus pris des routes asphaltées, des routes principales.

Et puis petit à petit, je me suis libéré, j’ai pris des petites routes, des petits chemins. Mais c’est une aventure à tenter. Alors que si j’étais avec un copain, tu te montes la tête à deux, tu es rassuré de tout. Un camping sauvage à deux, c’est fun, c’est marrant, tu fais un feu, tu rigoles à deux, tu fais n’importe quoi. Ou tu vas plus facilement rencontrer les locaux, et puis si toi tu n’oses pas, c’est ton copain qui va oser. Parce qu’il faut quand même un peu de motivation et d’énergie pour aller tenter l’hospitalité, quand on ne te l’offre pas spontanément. Enfin c’est ça qui est le plus beau, c’est quand tu vas rencontrer les gens. Et ça, ce sont des choses que tu oses plus à deux. Et il faut plus d’énergie pour le faire quand tu es tout seul.

Et donc je disais en camping, à deux on se dit « Viens on va camper là, on s’en fout, dans un petit coin de nature, c’est marrant, c’est fun. » Tout seul, ce n’est pas fun, de camper. Mais c’est vachement plus intense. Alors, je l’ai écrit sur mon blog, à droite à gauche, si tu es un peu romantique ou poétique, tu peux trouver ça très beau. Mais ça fait peur. Je ne sais pas si vous avez déjà campé tout seul, en camping sauvage, tu te montes la tête pour tout, est-ce qu’il va y avoir un animal qui va m’emmerder, est-ce que c’est les humains ? S’il y a une voiture qui passe, tu te dis « Attends, qu’elle continue de passer, je n’ai pas envie qu’elle s’arrête. ». Je me dis « Est-ce qu’il va pleuvoir ? Est-ce qu’il va y avoir l’orage ? Un coup d’éclair sur la tente ? ». C’est des tas de trucs que tu te montes à la tête quand tu es tout seul, alors qu’à deux tu es super rassuré. Quand tu es tout seul, tu te dis « Faire un feu, non, il y a des gens qui vont le voir. » Quand tu es à deux, ce n’est pas grave, tu es rassuré. Mais, c’est plus intense. Plus romantique, plus intense. Et puis le lendemain, tu es fier de toi : « C’est moi qui l’ai fait. »

J’apprécie le silence. C’est aussi ça qui fait peur, le silence, mais c’est ça qui est beau. La vraie solitude quoi, le vrai silence autour de toi. La vraie solitude, ce n’est pas fun, mais c’est beau. C’est quelque chose à vivre. Je recommande à tout le monde de le faire au moins une fois, un camping tout seul. Après, la route, tout seul, ça va. Parce que de toute façon, il faut juste avancer, donc ça va. Les galères, tout seul, c’est plus dur, effectivement. Mais c’est plus intense. Quand tu t’en sors, tu es plus fier de toi. Donc je ne préfère pas l’un plus que l’autre, je suis plus à l’aise tout seul maintenant. Tout seul, c’est plus intense. Mais à deux, tu es plus fort, tu vas plus loin, tu oses plus, tu vies peut-être plus de choses. Mais tout seul, c’est plus intense, si ça peut conclure.

Vous avez dû rencontrer beaucoup de gens qui partent seul, qui vous disent « Ouais, tu rencontres plus quand tu es tout seul ! ». C’est une vérité. Chaque expérience est beaucoup plus intense. Parce que tu es plus vulnérable. Si tu rencontres quelqu’un qui t’offre l’hospitalité alors que tu te sentais vulnérable, c’est plus intense.

Voilà ! Faudra couper dans ce que je dis !

L : Non, c’est très intéressant ! Parce que nous, on n’a pas cette expérience-là. Et puis ça résonne un peu avec ce que d’autres gens ont pu me dire, ou de ce que j’ai pu lire. Sauf que là, tu as donné une explication plus viscérale de ce qui se passe, donc c’est intéressant je trouve. D’ailleurs, je vais aller camper dehors ce soir pour tester ! [rires]

Son rythme : des petits objectifs pour un grand voyage

M : Quand tu voyages, c’est quoi ton rythme de croisière ? Nombre de kilomètres, des horaires, qu’est-ce que tu aimes faire en général ?

P : Mes voyages, je les conçois à grande échelle, d’étape en étape, de ville en ville, je pense que tout le monde le fait. Je pars d’une ville et je me dis « Je vise celle-là et j’y serai dans six-sept jours ». Et puis, je me repose deux-trois jours. Donc généralement, mes étapes ça fait ça : six-sept jours de vélo, deux-trois jours de repos dans une ville. Déjà parce que c’est important d’avancer de petits objectifs en petits objectifs. Et puis, là aussi encore plus quand tu es tout seul, c’est important d’avoir un objectif, pour te motiver tout simplement. Et puis, plus tu te rapproches de la ville où tu sais que tu vas te reposer, plus tu es content, c’est pour ça que tu avances quoi.

Enfin ça c’est le rythme à grande échelle. Si on parle à la journée, pour une journée de vélo, ça dépend du contexte. Je vais te donner une journée normale, il fait jour à sept heures, il fait nuit à vingt heures et la température est normale, il ne pleut pas trop. Généralement, je roule entre quatre et six heures de vélo, en temps de vélo pur, par coups d’une heure. Tu fais une vingtaine de kilomètres, tu fais une pause, tu fais une vingtaine de kilomètres, tu fais la pause midi, donc une plus grande pause, ensuite tu redémarres, encore une vingtaine de kilomètres, et puis une pause, une trentaine de kilomètres et là il commence à être temps de chercher où tu vas passer la nuit. T’as fait quatre-vingt, cent kilomètres comme ça.

Ça, c’est la journée de vélo. Et puis la nuit, soit camping, soit hospitalité, soit ce que j’ai appelé « semi-hospitalité », c’est-à-dire que tu repères une cabane de jardin chez des gens et tu dis « Est-ce que je peux me mettre-là ? ». Tu ne rentres pas, tu t’imposes pas chez les gens, mais tu demandes à être dans une petite cabane, dans leur garage. C’est rassurant. Donc ça, ça te donne le rythme, mais je te disais « Ça dépend ». Tu as des pays chaud, quand il fait très chaud, mon rythme ça a pu être plutôt : se lever à cinq heures, démarrer à six heures, s’arrêter à dix heures trente. Parce que là il fait beaucoup trop chaud, il faut que tu trouves de l’ombre, donc la pause midi devient beaucoup plus importante. Dix heures trente et tu vas repartir à seize heures. Dans le sud de l’Espagne en été et au Maroc en août, c’était ce rythme-là que j’avais. Tu vois, ça change forcément le rythme. Et puis ensuite, tu peux peut-être rouler de dix-sept heures à vingt heures pour faire ta session de l’après-midi.

Et j’ai découvert un nouveau rythme au Pérou. J’y étais en février, c’était la saison des pluies et il pleuvait tous les après-midis. Donc tu n’as pas envie d’être sous la pluie tous les jours, surtout si tu sais qu’elle va arriver. Donc assez naturellement, j’ai pris un rythme qui était de m’arrêter à quatorze heures. Mais pour ça, comme j’aime bien faire mes quatre-vingt kilomètres, rouler, faire soixante à cent kilomètres en une journée. Et bien je me levais à cinq heures du matin, je partais à six heures et je ne faisais que des petites pauses, pas de vraie pause midi. Et puis à quatorze heures, j’avais fait ma journée, je pouvais me poser quelque part et puis la pluie pouvait arriver, ce n’était pas grave.

Donc conclusion, la journée type tu la vois, dans mon cas c’est quatre à six heures de vélo, dans certains cas, j’ai poussé à huit heures de pédalage, mais pour moi, c’est pousser ça. Et puis réparti dans le temps selon les conditions météo du moment dans le pays. Donc le moment du midi peut être un vrai moment important, c’est-à-dire que tu vas t’approprier un endroit parce que tu vas y rester quatre heures et y faire une grosse sieste, donc un moment marquant quoi, parce que tu vas peut-être rencontrer des gens, t’arrêter dans un village, ou profiter d’un coin de nature, mais tu vas vraiment te l’approprier parce que tu vas y rester quatre heures. Ou il peut être inexistant parce que tu ne fais pas de vraie pause, tu ne fais que des petites pauses. Et le moment du soir est toujours de toutes façons important, c’est quelque chose que tu t’appropries puisque tu y as dormi. Pour moi, le spot où tu restes le soir, c’est la moitié du voyage. C’est la manière dont tu t’appropries un paysage, un pays, quand tu y passes la nuit, sinon tu ne fais que passer. Quand tu as passé la nuit quelque part, tu te l’es approprié quoi, tu y as dormi !

[Fin de la première vidéo]

Matériel pour un voyage à vélo d’un an

M : On reprend avec Pierre, hier soir on a eu un petit problème technique, donc voilà la deuxième partie de l’interview ! Pierre, on voulait te poser maintenant des questions sur ton matériel de voyage à vélo. Quel vélo tu as ? Qu’est-ce que tu prends avec toi ? Combien de sacoches ou peut-être une remorque ? Quelle tente tu prends ? Quel réchaud ?

Le vélo : une randonneuse cadre Surly Long Haul Trucker

randonneuse surly equipee

Randonneuse cadre Surly, sacoches Ortlieb, et la guitare ! (source : Pierre Malleret)

P : Alors, c’est la question du choix du matériel aussi, ce que j’ai et pourquoi je l’ai. Donc je l’ai choisi pour mon grand voyage de 2012 où j’étais un néophyte du voyage à vélo. Donc j’avais lu un bouquin sur les vélos qui m’avait inspiré. Je suis allé voir les mecs chez Rando Cycles, c’est le spécialiste du voyage à vélo à Paris, son nom doit pas mal tourner parce qu’il a dû faire pas mal de vélo de voyageur, donc je me suis surtout laissé porter par le choix du professionnel, je n’ai jamais été expert du matériel de voyage en vélo. J’ai quand même choisi de prendre un vrai vélo de voyage, d’acheter un vélo spécifique pour le voyage, avec le budget. Donc mon vélo coûtait 1500 €, c’est ce que l’on appelle une randonneuse, un VTT solide quoi, toutes les pièces sont solides, le cadre Surly Long Haul Trucker. La moitié des voyageurs que l’on croise ont ça.

M : Oui, c’est un modèle très apprécié.

P : Ouais, sur la route, j’ai croisé pas mal de voyageurs en Amérique du Sud, un sur deux avait le Surly, on est copain de Surly quoi ! Et après sur le vélo, je ne sais plus vous dire quel groupe j’ai, mais bon c’est du solide quoi !

Quatre sacoches Ortlieb et des pneus Schwalbe

Et les pneus, Schwalbe Marathon, c’est pareil, tout le monde les a ! J’ai rarement croisé des gens qui n’avaient pas ça. Donc mon matériel, c’est la randonneuse classique, avec les quatre sacoches. Je me suis porté sur le choix des sacoches plutôt que la remorque, mais je m’étais beaucoup posé la question. Il m’a semblé que la remorque, c’est plus adapté pour quelqu’un qui n’a pas un vélo adapté au voyage, qui a son vieux vélo quoi. Et pour ne pas l’abîmer, pour ne pas mettre trop de poids dessus, c’est bien de mettre une remorque, je crois. Mais je ne peux pas dire grand-chose de la remorque, puisque je ne l’ai pas essayée, donc je n’ai pas la comparaison pour dire que l’un est mieux que l’autre. Mais bon, on le sait, il y a des avantages dans l’un et des avantages dans l’autre, ça on le sait.

M : Quelle est ta marque de sacoches ? Des Ortlieb ?

P : Des Ortlieb oui. Je suis allé chez le voisin de Rando Cycle, qui est Rando Boutique et qui a tout le matériel de voyage à vélo et je me suis laissé guider aussi. Les Ortlieb ont tenu la route, il n’y a pas de souci. Il y a des gens qui partent avec un vélo pas spécialisé et pas cher et ce n’est pas un mauvais choix non plus. Surtout quand on n’a pas le budget aussi. Ça prouve qu’on peut partir pour un an de voyage avec un vélo à 200 €, ça marche quoi ! Je pense que ces gens-là ont plus de problèmes techniques, mais c’est une aventure aussi les problèmes techniques. Le cadre qui pète, faut aller faire réparer… Mais bon, en ayant mis le budget, je n’ai jamais eu à me soucier de problème technique, des gros quoi. J’ai roulé 25 000 kilomètres et je n’ai jamais changé un rayon de ma vie, je ne sais pas faire, je ne l’ai pas fait. Les gros changements, je les ai fait faire par un professionnel, donc après, je démonte mon vélo pour le mettre dans l’avion, tu mets des coups de clés par ci par là, mais je n’ai rien dû faire de très technique.

Ndlr : Pour avoir testé en voyage les pneus bas de gamme (8 crevaisons en quelques jours !) et les sacoches non imperméables… les pneus Schwalbe Marathon Plus et les sacoches Ortlieb ont grandement amélioré notre expérience en voyage, malgré nos vélos d’occasion 🙂 !

Une tente deux places Big Agnes Fly Creek UL2

bivouac desert tente Big Agnes

Bivouac avec la tente Big Agnes (source : Pierre Malleret)

L : Et en terme de tente, as-tu une tente que tu as choisi pour une certaine raison ? Est-ce qu’elle te convient ? Est-ce que tu en as changé ?

P : Je l’ai choisie pareil, je suis allé Au Vieux Campeur et je me suis laissé guider par le professionnel qui m’a donné une bonne tente, Big Agnes, c’est une marque américaine, deux places, ça me semble bien. 1 kilo, j’avais insisté sur le faible poids. Et bien je l’adore. Pareil, elle a fait un an et six mois de voyage et du coup elle a six ans et géniale, toujours là. Elle n’a jamais cassé, pas de problème.

M : C’est quel modèle chez Big Agnes ? C’est la Fly Creek ?

P : Oui, c’est ça, Fly Creek UL2. Donc je la recommande, elle est toujours avec moi, légère, facile à monter, je l’adore.

Si vous avez besoin de conseils pour trouver votre tente de voyage, retrouvez ici notre comparatif de 12 tentes de randonnées légère – bivouac 3 personnes !

M : C’est une autoportante il me semble.

P : Oui. Et ça, c’est important, parce qu’il y a pas mal de région dans lesquelles tu as juste besoin de la tente en mode moustiquaire. C’est-à-dire que tu n’as pas besoin de tout mettre, tu poses ça dans le garage… Il m’est arrivé de dormir dans des garages, n’importe où, un temple… Mais tu mets ta tente pour les moustiques et tu la mets juste en mode autoportant, quand il fait assez chaud, c’est très pratique.

Un réchaud MSR à essence : quelques points négatifs – partir une prochaine fois sans réchaud ?

J’ai un réchaud, un MSR, un modèle que tout le monde a, à une centaine d’euros.

M : À quel carburant ?

P : À essence.

L : As-tu vu la différence avec un autre combustible ? On peut plus facilement trouver à recharger ?

P : Je pense que comparé au gaz oui. Je ne pense pas que ça soit une bonne idée le gaz, parce qu’il faut le recharger et qu’il n’y en a pas dans tous les pays. Sauf si on fait un voyage dans des pays où on sait qu’il y aura des recharges. Mais si on est partis pour un an au tour du monde, il ne vaut mieux pas, l’essence il y en a partout. J’ai rencontré un mec en Argentine, il avait un réchaud à alcool. J’ai trouvé ça pas mal, parce qu’il était moins encombrant que le mien. Le problème du mien, c’est quand même l’encombrement et puis le poids : il faut avoir un demi-litre d’essence quand même. C’est un poids supplémentaire. Il m’a posé des problèmes techniques aussi, puisqu’il s’est pété… Donc ce n’est pas forcément un choix que je reproduirai.

En fait je me pose beaucoup la question de partir sans réchaud. Tu ne fais que des repas froids, tu prends des pâtes toutes prêtes que tu plonges juste dans l’eau. Si tu veux t’alléger, je pense que tu peux te passer du réchaud, si tu fais des sandwichs, ou si tu es dans des pays pas chers où tu peux faire des restos tout le temps…

L : Il y a pas mal de gens qui se posent la question en ce moment. J’ai vu des messages sur des forums qui demandaient si c’était possible de partir sans réchaud et il y avait des expériences.

P : Oui parce que ça a l’air d’être le truc tellement obligatoire en fait. Quand on part en voyage, il y a le réchaud. Et je me suis rendu compte que ça n’allait pas du tout. Ce n’est pas une obligation et c’est quand même un poids. J’étais content quand il faisait très froid de me réchauffer avec un café chaud, de me réchauffer les mains effectivement. Donc je pense que ça dépend encore de la durée du voyage et de la géographie : si on est dans des pays chauds ou des pays froids. Je pense que s’il fait froid, quand on est en hiver et que l’on fait du camping sauvage, on est quand même content de l’avoir. Mais on peut s’en passer, c’est sûr.

L : Je vais continuer à suivre les discussions là-dessus, c’est intéressant de voir quel régime alimentaire les gens peuvent avoir, éventuellement basé sur plus de produits frais.

P : Oui, tu peux te faire des sandwichs le soir. Mais si tu es gourmet, si tu aimes cuisiner, c’est sûr qu’il te faut un réchaud. Moi je ne suis pas gourmet, je ne suis pas difficile, il faut juste que je remplisse mon ventre quoi. Je prends plaisir dans tous les cas.

L’organisation de ses sacoches et le reste du matériel

Donc j’ai la sacoche arrière droite qui est pour les habits, elle est remplie d’habits et des affaires pour la toilette. Dans la sacoche arrière gauche, j’ai le duvet, le matelas gonflable Therm-A-Rest – le petit modèle, celui qui s’arrête au niveau des jambes, des fesses, je trouve que ça suffit – et puis le matériel de réparation, mais je n’en ai pas tant que ça de matériel de réparation : juste les clés, de quoi réparer une crevaison. Je me suis allégé par rapport à ça au fur et à mesure des voyages. La sacoche avant gauche, c’est pour l’appareil photo, le drone – puisque sur le dernier voyage, j’ai troqué l’appareil photo pour le drone – et puis mes papiers, des gants. Et puis l’autre [NB : la sacoche avant droite], c’était bouffe plus réchaud. La tente, je la mets sur le porte-bagages, entre les deux sacoches. Avec la guitare, quand j’en avais une. Et l’eau, pareil sur le porte-bagages. Et donc je me suis allégé par rapport à mes premiers voyages. Tu te rends compte qu’il y a plein de choses dont tu ne te sers pas. Et là, sur mon dernier, j’étais assez optimal. Il me semble que j’étais très optimal en termes d’habits, la tente elle est légère tout ça, on fait toujours le choix de si on prend un appareil photo ou pas. Donc vous avez vu, ce coup-là, j’ai pris un drone.

L : Très bien ! Pour le matériel, ça donne une bonne idée. Tu penses que ça pèse combien le vélo et le matériel ?

P : Le vélo fait 17 kilos, les sacoches doivent faire 20. Et selon la bouffe et l’eau, 25.

L : Et la tente de 1 kilo ?

P : Oui, dont la tente de 1 kilo, c’est pas mal. J’ai croisé pas mal de gens en Amérique du Sud, au niveau de la Bolivie, de l’Argentine. Et j’ai trouvé que j’étais parmi les plus légers. Il y en avait, ils ont les quatre sacoches et ils ont aussi un gros sac par-dessus, plein de choses. Mais je me dis, mais sachant que moi, tout rentre dans mes sacoches, qu’est-ce qu’ils peuvent bien avoir dans ce gros sac énorme ? Et j’ai de la place encore dans mes sacoches. Il m’a semblé que j’étais parmi les plus légers. Je me demande « Mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien emporter ? ». Certains…

L : On verra dans les autres interviews si certains trimbalent quarante kilos de bagages !

P : Et la sacoche de guidon, le petit livre du moment, mes papiers, l’argent, ma clé, ma clé Allen. La sacoche de guidon qui est remplie quoi.

Son budget en voyage

M : En voyage, c’est quoi ton budget par jour en général ?

P : Dans le voyage en 2012, on a fait les comptes à la fin. C’est plus après que l’on s’en est rendu compte puisque l’on n’avait pas de budget. Mais on voyageait assez pauvrement, sans se refuser un hôtel de temps en temps. On était à 400/500 € par mois.

L : Par personne ?

P : Oui, par personne.

M : D’accord, une quinzaine d’euros par jour.

P : Oui, c’est ça. Donc c’est quand tu fais du vélo. Je vous ai dit que je concevais mon voyage d’étape en étape, de grande ville en grande ville. Et quand tu fais du voyage, il y a des jours où tu ne dépenses rien, ou sinon un ou deux euros de bouffe. Enfin il peut se passer une semaine où tu ne dépenses rien. Puis après tu arrives en ville, tu te reposes, tu te payes un hôtel. Et d’un coup, t’es un backpacker, tu te payes un hôtel, tu vas faire l’attraction du coin, tu te payes des restaurants plus chers, parce que tu as la flemme de te faire de la cuisine… Mais je pense que je pourrais voyager bien plus pauvrement. Je n’avais pas de budget, je n’étais pas très très serré niveau budget, donc tu dois pouvoir faire encore moins. Notamment quand tu es posé dans les villes, tu prends l’auberge la moins chère possible, le camping le plus pourri, tu te fais à manger.

M : Ou du Warm Showers.

P : Oui bien sûr, tu fais du Couch Surfing ou du Warm Showers, j’en ai fait beaucoup en 2012. Il y a moyen d’être bien moins cher que moi.

L : Oui et puis 15 euros par jour, ce n’est pas extravagant non plus.

P : Et puis dedans, ça comprenait les billets de train éventuels aussi. Tout ce qui n’était pas matériel que tu as acheté avant, ni le billet de retour.

L : On te comprend, nous en ville en général, on s’autorise largement d’aller voir des choses que l’on a envie, s’il y a un musée qui nous plaît… on se fait un restaurant… Je pense qu’à moins que cela soit un objectif d’être vraiment minimaliste, il ne faut quand même pas s’empêcher de tout, juste parce que l’on voyage à vélo.

P : Oui. Mais ça dépend du budget, il y a vraiment des gens qui n’ont pas un rond et qui décident de partir.

L : Et ils ont raison !

P : C’est tant mieux, ils ont raison. Et il y en a aussi beaucoup qui n’ont pas voyagé et qui pensent qu’il faut beaucoup. Ils pensent qu’ils n’ont pas assez alors qu’ils pourraient le faire, en voyageant très pauvrement, parce que j’en ai rencontré beaucoup.

L : On en a connu un qui voyageait pour 5 euros par jour par exemple. Là, ça ne coûte pas cher.

P : Oui, c’est le minimum, c’est peut-être un truc comme ça.

L : Ça donne espoir pour des gens qui n’auraient pas forcément de ressource. Et comme tu disais tout à l’heure, on n’est pas obligé de partir avec du matériel flambant neuf. On se débrouille toujours.

Le tracé de l’itinéraire : cartes papier ou Google Maps ?

M : Et donc tu disais que ton itinéraire, tu allais de ville en ville, mais comment est-ce que tu dessinais ton itinéraire ? Est-ce que c’était un peu prévu à l’avance ou plutôt au jour le jour ?

P : De proche en proche. Il me semble bien avoir un objectif principal. Là, j’ai fait Lima – Santiago. Donc, c’était bien de savoir que j’allais à Santiago. Puis, ça se dessine petit à petit à partir de là. J’ai débarqué à Lima, je ne savais pas par quelle route j’irais. J’ai débarqué et je me suis dit « Bon maintenant, je m’y colle, par où je passe ? » et puis là tu choisis une route en fonction de tes envies, j’avais le choix entre partir vers la plage et puis rejoindre la montagne une semaine après, ou filer directement dans la montagne. Je suis resté à Lima pendant une journée, puis j’étais quand même très attiré par la montagne, en découdre avec ces cols à 4000 mètres. Et en plus, j’ai fini de me convaincre en regardant la carte des vents. Je voyais que la route par la plage, c’était plat, mais apparemment j’avais un vent de face, donc ça a fini de me convaincre. Donc je me suis donné une grande étape : de Cuzco à 1000-1500 kilomètres plus loin. Donc ça, c’est une étape à moyenne échelle, puis après c’est au jour le jour un petit peu.

L : Avec les cartes routières, du coup ?

P : Non. En 2012, le grand voyage, avec les cartes routières. À petite échelle en Europe, puis plus ça va, moins tu peux trouver de carte à petite échelle, donc j’avais la carte à l’échelle du pays, mais ça suffit parce qu’il n’y a pas beaucoup de route. Et donc je n’ai fait que des cartes. Pareil au Maroc, je n’ai fait que des cartes. Mais là, sur ce voyage, j’avais acheté mes cartes pour les trois mois en Amérique du Sud et rapidement, je me suis rendu compte que ce n’était pas assez précis. Parce que j’avais envie de prendre les plus petites routes, les pistes… Donc ça va pour les routes principales, mais comme mes cartes étaient à l’échelle du pays, elles te montraient une route qui avait l’air d’être une piste alors qu’en fait, il y en avait dix qui étaient du même niveau. Donc ce n’était vraiment pas bien, alors je suis parti sur Google Maps, sur ton mon voyage. Donc avec le GPS, ça aide quand même, de mon téléphone. Il y a toutes les routes, même si j’ai déjà prouvé qu’une route n’existait pas, ou qu’il manquait une route. Ce n’est pas complètement parfait. Mais surtout, il y a un mode relief, donc tu vois tout le relief de la carte, tu vois les montagnes, ça aide vachement. Et il y a aussi les courbes de niveau sur Google Maps. Et on peut le charger sur son téléphone, en mode hors connexion. Tu peux charger le bout de zone que tu vas utiliser dans les cinq prochains jours par exemple. Donc vraiment, si c’est à refaire, je ferais ça. J’ai changé, j’étais parti en ne jurant que par les cartes et maintenant, je ne jure que par Google Maps. Et je pense que d’avoir des cartes à grande échelle, ça a pu m’empêcher en 2012 de faire des routes plus petites, plus belles, des détours plus natures. J’avais fait globalement des routes principales.

L : D’accord, c’est intéressant comme concept. Nous, on change encore un petit peu selon les voyages. C’est intéressant de tester des nouveaux moyens aussi.

P : Je préfère encore que ça soit physique, je préfère le papier. Si les cartes étaient bonnes et que j’en trouvais des précises, je les achèterais, pour pouvoir voir loin. Sinon tu es bloqué sur l’écran de ton téléphone, tu te rends moins compte des échelles parce que tu zoomes, tu dézoomes, sans avoir l’idée d’une échelle et ça change tout le temps.

J’adore les cartes quand même, encore plus quand tu es tout seul : tu fais une pause, tu lis ta carte et tu regardes tous les chemins possibles, tous les moindres détails, jusqu’à te permettre de décider de choisir une route plutôt qu’une autre. Tu regardes ce qui va t’arriver, c’est génial. C’est virtuel, tu vois ta route de manière virtuelle et trois jours plus tard, tu l’as faites quoi. Donc tu revois ta carte et ce n’est plus la même chose, puisque tu l’as fait, tu sais très bien à quoi ressemble cette route maintenant. Tu connais les difficultés, si ce col était plus dur qu’il n’y paraît ou pas. Et c’est marrant, parce que tu as ce côté de ce qui est déjà fait, tu connais, et puis ce qui est à faire, ça reste le virtuel, le futur, tu ne sais pas… Tout ça est écrit sur ta carte. Tiens, ça me donne l’idée d’un article, là-dessus. Je ferai un article sur tous ces concepts-là. J’ai fait un article dans mon voyage France-Maroc, je l’avais appelé « Ma carte, mon doudou ». Parce que c’est mon doudou, je l’aie toujours sur moi, à chaque fois que je fais une pause, je la pose, je regarde. C’est mon doudou, tu vois.

Découvrir les voyages de Pierre en détail et le suivre dans ses projets : son blog !

L : Ça fait une bonne transition pour te demander justement si tu peux nous donner ton blog, là où justement les lecteurs pourraient retrouver tes voyages.

P : Et bien go sur pierrequiroulevoyages.com.

pierre qui roule blog voyage a velo

Le blog de Pierre (source : Pierre Malleret)

L : Très bien ! Et tu nous disais aussi que tu étais dans la musique et il me semble que tu as aussi un site pour parler de ça ?

P : Oui ! Donc pour écouter les musiques que je fais, puisque c’est ma seconde passion, c’est map-composer.com. Donc depuis mon site de voyage, j’ai un lien vers mon site de musique et vice-versa d’ailleurs. Pour connaître les deux facettes de ma vie.

L : C’est très sympa ! Nous on va s’y balader en tout cas. Et on conseille à tout le monde d’y aller, parce que tu as fait des beaux voyages et musicalement, je pense qu’il y a des découvertes à faire.

P : Merci, ça me fait plaisir ! Et donc je prévois de faire un mélange des deux, puisque j’ai plein de belles images d’Amérique du Sud là. Et en plus des images de drones. Donc j’ai du boulot, j’ai un film à faire et j’ai aussi la musique du film à faire. Donc je vais joindre les deux passions, je vais y arriver, je vais faire ça.

L : Carrément ! On verra peut-être ça en grand écran en festival !

P : Ah ouais, ça serait chouette ! Oui, je vais démarcher avec ce film. Mais il faut y aller, il faut que je m’y mette. J’ai commencé déjà.

L : C’est bien, ça te maintient dans tes voyages.

P : Oui, c’est vrai.

L : Super projet, on a hâte de voir ça !

P : Je vous tiendrais au courant, merci !

L : Du coup, Pierre, on va conclure comme ça pour cette interview. On voulait beaucoup te remercier parce que toutes tes descriptions, tout ce que tu nous as raconté, ça nous a vraiment fait voyager. Et ça nous a donné plein de perspectives, même différentes de celles que l’on pouvait avoir… et vraiment l’envie de repartir pour mettre en application, pour tester des points de vue. Voilà tout simplement, on a trouvé que c’était vraiment bien décrit et que ça retranscrivait vraiment des sentiments que l’on pouvait avoir sur la route, donc merci beaucoup pour ça, c’est super !

P : Merci !

Pour découvrir le voyage de Pierre entre la France et l’Australie, vous pouvez aussi lire son livre « Vers l’inconnu à vélo » !

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Maxime et Lucie En Echappée
On est tous les deux des passionnés de voyage à vélo et très curieux à ce sujet. Suivez sur ce blog nos voyages à vélo, et découvrez nos rencontres, inspirations et conseils pour préparer les vôtres ! Le blog évoluera au fil de nos découvertes cyclistes et de nos rencontres. Notre projet est de vous livrer nos expériences, mais aussi de donner de la voix aux autres voyageurs pour compléter nos avis. Alors, débutants ou confirmés, suivez-nous et partez avec nous en échappée !

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