Chronique n°3 : À l’école du monde, K. Savoye

À l'école du monde, K.Savoye

À l’école du monde, K.Savoye (source : En Echappée)

Bonjour et bienvenue sur notre blog pour cette troisième chronique de notre défi « Quinze livres sur le voyage à vélo pour quinze semaines de découvertes » !

Comme nous vous le proposions dans notre article de présentation du défi, chaque semaine, pendant quinze semaines, nous allons lire un livre sur le voyage à vélo et le résumer pour vous sur le blog.

Après la chronique de La Bible du Grand Voyageur, un guide de voyage, on reprend avec un récit !

À l’école du monde, Kristelle Savoye

Dans ce récit à la première personne, Kristelle Savoye, jeune institutrice de vingt-cinq ans en année sabbatique, nous parle de son année à vélo sur les routes d’Afrique, d’Amérique du Sud et de Chine, du 1er septembre 2004 à fin août 2005 : une année scolaire.

Nous avons été attirés par ce témoignage d’une jeune femme en solitaire et par son projet original de partir à la rencontre des écoles du monde, qu’elle raconte dans cet ouvrage en vingt-cinq chapitres correspondant à des périodes de l’année (hors épilogue et annexes), dans un style « carnet de bord ».

Le livre est agrémenté de dessins réalisés par ses anciens élèves et de mails envoyés par ses proches, ce qui donne du naturel et de la vie au récit. La narration généreuse réserve une place de choix place à des réflexions passionnantes sur le monde, les peuples et sur soi.

Vous voulez vous procurer ce livre et nous encourager ? Passez par ce lien et nous toucherons une petite commission, sans que le prix ne change pour vous !

L’article est long, nous vous proposons donc un tableau qui présente son contenu. Vous pouvez choisir de tout lire, ou bien de cliquer sur les parties qui vous intéressent pour qu’elles s’affichent.

Afrique
Septembre 2004 Résumé Enseignements
Mi-septembre Résumé Enseignements
Fin septembre Résumé Enseignements
Dembella Résumé Enseignements
Mi-octobre Résumé Enseignements
Fin-octobre Résumé Enseignements
Octobre Résumé Enseignements
Mi-novembre Résumé Enseignements
France
Mi-décembre en France Résumé Enseignements
Amérique du Sud
Décembre 2004, Santiago du Chili Résumé Enseignements
24 Décembre Résumé
30 Décembre Lota Résumé Enseignements
Début janvier 2005 Résumé Enseignements
Fin janvier Résumé Enseignements
Février Résumé Enseignements
Mi-février Résumé Enseignements
Fin février Résumé Enseignements
Mi-mars Résumé
Fin mars Résumé Enseignements
Avril, aéroport de La Paz Résumé
Fin mai Résumé
France
Juin 2005, France Résumé Enseignements
Chine
Juillet, Pékin Résumé Enseignements
Août Résumé
Retour Résumé
Bilan

Afrique

Septembre 2004

Résumé

Le récit débute à Dakar, au Sénégal. Fraîchement débarquée de l’avion, Kristelle se rend à l’ambassade de France pour signaler sa présence dans le pays et parler de son projet de voyage. Elle veut en effet laisser une trace écrite de son passage, pour des raisons de sécurité. Après une longue discussion avec le gardien, dans laquelle elle doit faire preuve de ruse et de ténacité, elle obtient de laisser une lettre au secrétariat de l’ambassade.

Dakar vue du ciel

Dakar vue du ciel (source : Jeff Attaway)

C’est le 1er septembre et, alors qu’en France la rentrée scolaire commence, Kristelle se lance avec son vélo Ruyam le long de l’Atlantique, dans la chaleur moite (40°C à l’ombre), la poussière et l’incertitude de la route. Elle passe une nuit chez des amis rencontrés lors d’une précédente visite du pays avec une ONG. Son projet de voyager seule à vélo les laisse dans l’incompréhension. Une réaction à laquelle la jeune voyageuse est habituée depuis qu’elle a annoncé son départ à ses proches : tous craignent pour sa sécurité, en tant que femme en solitaire sur les routes d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie. Mais elle veut réaliser son rêve quoi qu’il arrive, un rêve de découverte du monde et de rencontres, et elle n’hésite pas à mettre de côté sa vie de couple et sa carrière pour partir un an à la rencontre des écoles, enseignants et élèves du « Sud ».

Après une visite de Dakar et de l’île de Gorée, Kristelle quitte la ville et sa circulation très périlleuse pour découvrir la savane, ses oiseaux et ses baobabs. Elle est accueillie par un contact à Fadiouth, où elle passe quelques jours avant de retourner à Dakar.

Enseignements

Conseils techniques
  • Pour obtenir de l’eau potable : Kristelle s’est équipée de pastilles de Micropur, comprimés de traitement de l’eau. Ces pastilles permettent de purifier une eau claire mais non potable. (NDLR : en cas d’eau trouble, il faut d’abord filtrer l’eau, puis utiliser les pastilles. À utiliser avec modération).
Conseils et réflexions sur le voyage
  • Comme les auteurs du livre On a roulé sur la Terre avant elle, Kristelle rencontre des difficultés avec les officiels (ambassades, gardes, etc.) et doit faire preuve de patience, de ténacité et de ruse pour obtenir ce qu’elle veut. Elle apprend, comme eux, quelques mots du dialecte local, pour faciliter les dialogues ;
  • Son projet de voyager seule à vélo a suscité beaucoup de craintes de la part de ses proches. La jeune voyageuse a tenu bon en ignorant ces peurs et en s’appuyant sur ceux qui la soutenaient ;
  • Elle n’a eu « que » deux mois et demi pour préparer son année de voyage (entre l’autorisation de l’éducation nationale et son départ), qu’elle a utilisé efficacement pour :
    • Trouver un vélo et rassembler du matériel de base ;
    • Boucler son itinéraire (souple, pour permettre les rencontres et les surprises) ;
    • Trouver des sponsors et des bourses pour financer le voyage et des médias pour le valoriser.

Mi-Septembre

Résumé

Les 1000 kilomètres de savane qui séparent Dakar de Bamako, au Mali, n’inspirent guère Kristelle, dont le but du voyage n’est pas seulement de pédaler, mais surtout de découvrir les écoles du monde. Elle choisit donc de parcourir cette distance en train. Elle doit négocier pour qu’on embarque son vélo, mais obtient finalement qu’il soit acheminé gratuitement, dans un wagon de marchandises.

Le train passe d’abord dans un bidonville de Dakar, puis de village en village où il fait des pauses plus ou moins longues et où des habitants s’attroupent autour des wagons pour proposer des objets en tout genre et de la nourriture aux passagers. La route est chaotique et Kristelle craint pour son vélo, mais il a été soigneusement attaché sur des sacs de riz et il est surveillé par un garde. Ils atteignent Bamako après quatre jours de trajet.

rue-de-bamako

Dans une rue de Bamako (source : Alexandre Baron)

Dans la capitale malienne, la jeune voyageuse est frappée par la pauvreté et l’insécurité qui règnent. Elle assiste à deux accidents de la route mortels et son statut de touriste occidentale en fait une proie pour des enfants désespérés qui tentent de lui arracher des affaires. Elle visite sa première école, une classe coranique, puis elle est hébergée par un couple de jeunes français. Elle profite de son passage dans la ville pour faire prolonger son visa malien et acheter celui pour le Burkina Faso.

Ces démarches administratives faites, non sans mal et à force de négociations, Kristelle se lance à l’assaut de la brousse pour une étape de quatre-cent kilomètres avant Demballa.

Enseignements

Conseils et réflexions sur le voyage
  • Quand une portion de trajet ne l’intéresse pas, la jeune voyageuse n’hésite pas à prendre le train et à réserver le vélo pour des trajets qui l’inspirent plus ;
  • Lors de négociations pour charger son vélo dans le train, Kristelle est dans l’impasse avec son interlocuteur. Elle a alors la bonne idée de changer d’interlocuteur et obtient finalement ce qu’elle veut avec cette personne plus compréhensive ;
  • Face à la précarité qu’elle expérimente lors de son trajet de quatre jours en train, la jeune voyageuse prend conscience du luxe dont elle dispose en France, de pouvoir boire à sa soif, se laver les mains et accéder à des transports fiables ;
  • En se liant d’amitié avec des autres passagers, Kristelle découvre la beauté des rencontres éphémères liées au voyage, mais aussi la grande tristesse des adieux.

Fin Septembre

Résumé

Entre Bamako et Dembella la route dans la savane paraît monotone à la jeune aventurière qui s’occupe en chantant, en récitant des poèmes et en calculant sa vitesse moyenne. De nombreux cyclistes roulent à ses côtés, portant sur leurs vélos des bottes de bois, des chèvres sur le porte bagage, ou toute une famille ! Femme et occidentale, la voyageuse doit supporter les sifflements et la drague de certains hommes.

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La brousse malienne (source : Olivier Epron)

Elle rencontre quelques problèmes pour s’approvisionner en eau. Heureusement, elle peut se servir dans les réservoirs communs des villages et bâtiments publics. Un soir, elle est surprise par la tombée du jour et n’ose pas planter sa tente dans la brousse. Elle demande pour la première fois l’hospitalité à des habitants, et après le refus d’une villageoise, elle est accueillie par le maire du village qui l’invite à dormir dans les locaux de la mairie. Sous la pleine lune qui illumine le ciel, Kristelle savoure enfin sa nouvelle liberté avec sérénité.

Le lendemain est similaire en tous points à cette première journée dans la brousse : les paysages sont beaux, mais peu variés, la quête d’eau est difficile et la nuit tombe vite (17h30). Cette fois, Kristelle plante sa tente dans la brousse, trop fatiguée pour chercher l’hospitalité. Elle finit par atteindre Demballa le jour suivant, guidée par son intuition, plus que par ses cartes ou par les indications des habitants. Elle va rendre visite au maire qu’elle avait rencontré lors d’une précédente visite avec une ONG.

Enseignements

Conseils techniques
  • Bouteilles d’eau : en Afrique, la jeune voyageuse transporte dans ses sacoches six litres d’eau en bouteille. Elle consomme environ un litre et demi toutes les deux heures ;
  • Protection de la peau : le soleil africain frappe fort, ainsi Kristelle se badigeonne fréquemment de crème solaire ;
  • Trousse à pharmacie : la jeune cycliste évoque du paracétamol et des pansements ;
  • Pour cuisiner : elle n’a pas de réchaud, mais des barres chauffantes, qui s’avèrent moyennement efficace pour faire bouillir de l’eau ;
  • Un gadget indispensable selon elle : le rétroviseur pour vélo ;
  • Tente deux places : grâce à sa tente deux places, elle peut garder ses sacoches à l’intérieur, à ses côtes, pendant la nuit.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • L’approvisionnement en eau est, en ce début de voyage, un problème récurrent pour la jeune femme qui espère améliorer sa gestion de cette ressource rare au cours du périple ;
  • La voyageuse souffre du dos et des mollets, son corps n’est pas encore habitué à la route ;
  • Pour dissuader les hommes de lui causer des soucis, Kristelle n’hésite pas à s’inventer un mari et à affirmer qu’il l’attend à sa prochaine étape. Elle porte même une fausse alliance.

Dembella

Résumé

Au village de Dembella, Kristelle apprécie la vie rurale qui, bien que dure, l’apaise. Elle se joint aux villageoises pour piler le mil, tâche qui s’avère technique et difficile.

Elle va ensuite à la rencontre d’une école en plein brousse, à vingt-kilomètres de Dembella : cent-cinquante élèves pour un professeur et peu ou pas de matériel scolaire. La jeune institutrice est sous le choc, mais elle pense à tous les enfants du pays qui n’ont pas la chance d’aller à l’école du tout. Dans une autre école, un professeur doit s’occuper à lui seul de cinq-cent écoliers répartis en six classes de six niveaux !

Kristelle décide de se lancer et de prendre en charge une classe. Elle rentre alors dans le vif de son projet : aller à la rencontre des écoles, mais aussi participer à l’enseignement quand elle le peut. Les enfants sont agréables et volontaires, et la jeune institutrice se sent à sa place, mais elle est parfois déstabilisée par l’immense politesse et le sérieux des élèves, ce qui conduit à des fous rires collectifs. Finalement, le professeur la laisse seule gérer l’école entière pour le reste de la journée.

Le lendemain à l’école, ce que la jeune voyageuse croit être une classe de travaux pratiques agricoles, est en fait une journée de labeur pour les élèves qui ont pour consigne de récolter le maïs du champ du proviseur. Un « exercice » qui aurait fait la une des journaux en France !

Enseignements

Conseils et réflexions sur le voyage
  • Une fois acclimatée, la jeune voyageuse n’a plus peur des serpents… mais de faire des erreurs culturelles, comme par exemple manquer de saluer une personne, ou marcher sur des terres sacrées. (NDLR : une solution ici est d’observer, d’accepter ses erreurs et de demander pardon) ;
  • Kristelle laisse les villageois essayer son vélo en toute liberté. C’est un moyen de les remercier pour leur hospitalité et de créer des liens.

Mi-Octobre

Résumé

En route vers Sissako, la jeune aventurière est consciente d’un manque : un homme avec qui partager sa vie. Mais par n’importe lequel. Un homme qui accepterait sa liberté, son amour pour le monde et sa passion du voyage.

Si sereine dans la brousse, elle perd son calme dans les villes, où la circulation est extrêmement dangereuse pour les cyclistes. Son objectif, en ville, est de trouver une connexion internet, pour garder un contact avec son monde, ce qu’elle parvient à faire même si la connexion est lente. La jeune femme est comblée par son voyage, mais un peu triste quand elle ressent que la vie continue sans elle en France. Elle a l’impression de ne pas plus être à sa place dans son ancienne vie que sur les routes d’Afrique et elle appréhende le retour.

Le voyage en solitaire est pour Kristelle l’occasion de réfléchir sur elle même, de faire le point sur son passé et de s’accepter telle qu’elle est. Plus libre, son esprit se permet de lui envoyer des signaux, comme des rêves reprenant des moments clés de son existence. Elle sent que le périple va changer sa vie, sa façon de vivre et la manière dont elle éduquera ses enfants.

L’aventurière visite une école de la ville : comme dans les écoles de brousse, les élèves sont beaucoup trop nombreux pour une classe et manquent de matériel. Elle est surprise et un peu attristée par l’accueil plus solennel que sincère qui lui est réservé, et déçue par des directeurs qui lui demandent rapidement de l’argent ou du matériel.

Enseignements

Conseils et réflexions sur le voyage
  • Lors de ses passages dans des villes, une des priorités de Kristelle est de trouver un cybercafé pour se connecter à sa boîte mail et garder le contact avec ses proches. Elle est heureuse de constater qu’elle a toujours des choses à leur raconter et que le dialogue ne faiblit pas.

Fin Octobre

Résumé

Kristelle roule dans la brousse sous une chaleur accablante (45°C à l’ombre… mais il n’y a pas d’ombre), direction Mopti. Epuisée, elle se révolte contre cette route rectiligne qui n’offre aucune ombre, aucun répit. Elle finit par faire du stop, son périple ne consistant ni en un exploit sportif, ni à rouler à tout prix. Après cela, elle choisit des petites routes non goudronnées, qui la rapprochent de la population. Elle partage d’ailleurs le travail d’une famille de paysans, rencontre chaleureuse et généreuse.

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Bateaux de pêche à Mopti (source : upyernoz)

À Mopti, elle rejoint un ami malien rencontré en France et elle passe quelques jours dans sa famille, charmée par les conversations sincères et l’hospitalité de ses hôtes. En visite dans les champs environnants, elle découvre le fléau que sont les criquets, qui dévorent tout sur leur passage et laissent les populations en situation de famine. Au cours d’une promenade non loin de la ville, la jeune voyageuse fait l’expérience de sa première crevaison. Ce sera sa seule crevaison pour une année de voyage et 15000 kilomètres parcourus !

L’aventurière reprend la route et met le cap sur le pays Dogon. Elle est déçue par le village de Bandiagara, dont les bâtisses en terre ne l’émeuvent pas, puis elle emprunte une route de sable très difficile, sur laquelle elle doit pousser son vélo pour avancer. En pays Dogon, Kristelle ne retrouve pas les témoignages de sympathie manifestés par les Maliens à son égard jusqu’à présent : le lieu est extrêmement touristique et son statut d’Occidentale riche bloque la sincérité. Cependant, elle est émerveillée par la beauté des lieux, le sol rouge, le relief escarpé, une cascade en fond et un troupeau.

À Doga, petit village du pays Dogon, la jeune fille finit par faire une bonne rencontre, celle d’un jeune guide touristique local qui propose de l’héberger pour deux nuits. Elle aura ainsi l’occasion de visiter les villages alentours et de découvrir la culture du lieu. Mais peu sensible aux traditions et à l’ancien, Kristelle préfère aller à la rencontre des gens, de ses contemporains. Elle passe son temps à échanger avec son hôte sur des sujets variés, du matériel de voyage à la politique. Avant d’arriver à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, la jeune femme est victime d’enfants acharnés qui tentent de lui arracher des affaires et de l’eau en la pourchassant. Effrayée par cette violence, elle s’interroge sur l’avenir d’une génération habituée à mendier et elle s’attriste.

L’ambiance du Burkina séduit immédiatement Kristelle, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, peut-être à cause des multiples boutiques qui exhibent des fruits appétissants. Elle est hébergée dans la famille d’un contact, à Ouahigouya, et de même dans la ville suivante. L’hospitalité est de mise !

À Ouagadougou, la capitale, la circulation reste assez périlleuse, mais les vélos ont une véritable place et il existe quelques pistes cyclables. Kristelle est même interpellée par la police car elle avait grillé un feu.

Enseignements

Conseils techniques
  • Gérer son stock d’eau : dans la savane, la jeune voyageuse estime l’eau trop précieuse pour faire cuire des pâtes. Elle préfère se préparer un thé, le breuvage idéal contre la déshydratation dans le désert, et grignoter un peu de pain ;
  • Sauvegarder ses photos : à chaque fois qu’elle le peut, l’aventurière sauvegarde ses images sur des CD, qu’elle conserve dans ses sacoches et qu’elle pourra envoyer à sa famille ;
  • Argent : la jeune femme transporte une master card et une carte visa, rangées dans des endroits différents de ses sacoches, mais elle ne rencontre que très peu de distributeurs de monnaie. La plupart des banques sur son trajet africain acceptent l’argent liquide en euros, qu’elle change en franc CFA ;
  • Importance du matériel de réparation : lors d’une petite excursion d’une journée, Kristelle n’emmène pas avec elle de quoi réparer une crevaison. C’est une erreur et elle doit marcher sur de nombreux kilomètres en poussant son vélo ;
  • Se former à la mécanique vélo : avant son départ, la jeune femme a passé quelques heures chez un réparateur de cycles pour se former aux bases de la mécanique et pouvoir appréhender les réparations classiques ;
  • Équilibrer ses sacoches : Kristelle découvre l’importance d’équilibrer ses sacoches quand elle transporte dix litres d’eau quotidiennement.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • Comme les deux auteurs du récit de voyage On a roulé sur la Terre, Kristelle constate que les notions de distance sont très différentes d’un pays à l’autre, ce qui exaspère un peu son côté occidental ;
  • Elle découvre qu’en Afrique, le vrai danger ne vient pas des gens (agressions, vols, viol), comme ce que craignaient ses proches, mais plutôt des zones désertiques où la moindre défaillance (manque d’eau, panne mécanique) peut être fatale à cause de la chaleur intense ;
  • Sur la route, la jeune femme est toujours ouverte aux conversations et se fait des contacts. Cela lui permet alors d’avoir des pied-à-terre facilités dans les futures villes qu’elle traversera (amis ou famille de ses premiers contacts, etc.) ;
  • Pour alimenter les échanges, elle transporte avec elle des cartes postales de France, pour pouvoir montrer les différents paysages à ses hôtes ;
  • À l’image de Sylvain Tesson et Alexandre Poussin, auteurs de notre premier récit chroniqué, la jeune aventurière développe un sens poussé de la conversation/négociation et gagne en ténacité : elle ne se laisse pas impressionner, même quand ses interlocuteurs sont des autorités locales.

Octobre

Résumé

À Ouagadougou, Kristelle est accueillie chez une expatriée française qui l’avait contactée via son site internet pour lui proposer de se rencontrer. La jeune voyageuse est comblée de retrouver un peu de luxe occidental, quand son corps commençait à fatiguer sous le coup des rudes conditions de la brousse. Elle est aussi heureuse d’accéder à une douche et à des toilettes, après l’expérience des latrines (trou au sol) puantes et infestées de bêtes, qui faisaient office de toilettes dans la plupart des cases de ses hôtes.

banlieue de ouagadougou

Dans la banlieue de Ouagadougou (source : Martin Wegmann)

Finalement, sa nouvelle amie lui confie sa maison pour une semaine pendant qu’elle se rend en voyage au Bénin. Kristelle est introduite aux amis français et africains de sa bienfaitrice, ce qui lui permet d’avoir une vie sociale développée lors de cette pause bien méritée. Elle est charmée par un voisin expatrié, mais elle ne veut pas d’attaches, son voyage ne faisant que commencer. Elle se remet en route, direction l’ouest burkinabé.

Sa tante et son oncle la rejoignent à Ouagadougou et l’accompagneront à vélo pendant deux semaines. La jeune aventurière est avide de leur faire découvrir l’Afrique authentique, à l’écart des attractions touristiques. Au début, leur nombre et le manque d’habitude de ses oncle et tante bloquent un peu la sincérité des habitants, mais rapidement le groupe est plus à l’aise et s’intègre mieux à la population.

Enseignements

Conseils et réflexions sur le voyage
  • Grâce à son site internet, Kristelle partage ses aventures avec ses anciens élèves, ses proches, mais aussi avec des lecteurs arrivés sur le site par hasard. Ainsi, à Ouagadougou, elle reçoit une invitation d’hébergement de la part d’une lectrice enthousiasmée par son projet !

Mi-Novembre

Résumé

Sa famille repartie, la jeune femme roule vers Banfora, au sud du Burkina. Loin de l’image de désert qu’elle imaginait, le paysage offre végétation et cascades sous lesquelles elle se baigne et profite de leur fraîcheur. Sur la route, Kristelle est surprise par un groupe d’éléphants qui traversent à la hâte ! Fidèle à son projet, elle s’arrête quand c’est possible dans les écoles qu’elle croise sur son trajet et passe une demi-journée ou même quelques jours dans les classes. Elle y partage sa culture avec les enfants, qui sont très curieux de l’enseignement en France.

La jeune aventurière se tient informée au mieux des actualités géopolitiques et adapte son itinéraire en fonction. À Gaoua, principale ville du sud du Burkina, elle assiste à une grande fête où les danseurs sont en transe : c’est une explosion de couleurs et de musique aux allures magiques. Son voyage la comble et elle est heureuse, mais les mauvaises conditions d’hygiène, notamment alimentaire, et l’eau non traitée l’ont rendu malade : son ventre la fait souffrir au quotidien et elle se vide, ne digère plus rien.

À chacune de ses pauses, elle rencontre des habitants, parfois marqués par des traumatismes de guerre, mais tous sincères et très généreux. Nul ne semble s’étonner de ses demandes d’hospitalité et on lui propose toujours de quoi manger et de quoi se laver (une bassine et un gobelet généralement). Son contact avec la population l’enrichit humainement et culturellement. Quand elle repart, elle ressent toujours deux émotions : la joie de se remettre en route et la tristesse de ne pas approfondir ses nouvelles relations.

Très affaiblie par la maladie, Kristelle réduit son itinéraire dans le sud burkinabé et décide de rentrer à Ouagadougou en bus. De là, elle doit prendre un avion pour rentrer quelques jours en France, avant son départ en Amérique latine. Le trajet en car est semé d’embûches (crevaisons, manque de carburant, bagages qui tombent du toit où ils ont été ficelés, etc.), mais les trop nombreux passagers semblent habitués à ces situations.

L’arrivée dans la capitale est marquée par des contrôles approfondis, dus à la tenue en ville du sommet de la Francophonie, cible pour de potentielles attaques. Kristelle retrouve le voisin français qui l’avait charmée et se repose chez lui. Il lui faut quelques jours pour récupérer et une relation intime se lie entre les deux jeunes gens, mais ils savent que l’aventurière ne peut pas s’attacher, que le gros de son projet est encore devant elle. Elle monte dans l’avion, émue de quitter une Afrique qu’elle a aimée, attirée par l’Amérique qu’elle va bientôt découvrir et heureuse de retrouver ses proches.

Enseignements

Conseils techniques
  • Entretien du vélo : Kristelle profite de ses pauses pour  laver son vélo, le désencrasser (il y a beaucoup de poussière sur son trajet) et regraisser la chaîne au besoin.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • La jeune femme dit avoir mis deux mois pour prendre ses marques de voyageuse, pour trouver son rythme et pour aller demander l’hospitalité sans trop de craintes ;
  • Elle se tient informée des actualités géopolitiques et adapte son itinéraire en fonction, pour ne pas être prise entre deux feux ou servir d’otage ;
  • Dans les villages, elle n’attache pas son vélo et ne le surveille pas, bien que sa sacoche de guidon contienne des biens de valeur (exemple : appareil photo). Elle choisit de faire confiance aux habitants et cela lui permet de vivre pleinement ses rencontres, sans s’inquiéter sans cesse pour ses affaires ;
  • Alors qu’une côte la décourage, elle demande à un homme en Mobylette s’il accepte de la tracter jusqu’en haut. Il accepte et elle s’accroche à son t-shirt ;
  • De même que les auteurs du récit On a roulé sur la Terre, trois mois d’Afrique ont raison de sa santé gastrique (eau de mauvaise qualité) et elle perd dix kilos.

Mi-Décembre en France

Résumé

Aucun vol direct ne pouvait l’emmener d’Afrique en Amérique. La jeune femme en profite donc pour passer quatre jours en famille, en France. Cependant, alors qu’elle ne s’était jamais sentie seule lors de ses quatre mois en solitaire, elle ressent un étrange sentiment d’isolement parmi les siens.

Elle ne peut s’empêcher de comparer les conditions de vie si confortables en France et si précaires dans les villages de brousse qu’elle a traversés. Elle est choquée par tant d’écart. Elle se sent incomprise par ses amis. Les quatre mois passés en Afrique ont changé sa vie.

Elle repart pour six mois d’Amérique latine, la tête pleine de questions et avide de découvertes.

Enseignements

Conseils techniques
  • S’adapter au climat : en Amérique du Sud, la voyageuse doit être équipée pour les quarante degrés du désert et les moins dix degrés des cols de la Terre de Feu. Ses sacoches sont plus chargées qu’en Afrique ;
  • Protéger son vélo dans l’avion : lors du retour en France, le vélo de Kristelle a été endommagé et la roue arrière ne pouvait plus être remontée. (NDLR : on ne peut garantir que son vélo sera en parfait état après un voyage en avion. Il faut tenter de le protéger au mieux avec beaucoup de papier bulle et éventuellement une boîte en carton. Certaines personnes préfèrent laisser le vélo apparent, pour encourager le personnel de l’aéroport a être plus délicat. C’est un éternel débat…).

Amérique du sud

Décembre 2004, Santiago du Chili

Résumé

Le voyage de Kristelle reprend sur le sol chilien. Pour la première fois depuis son grand départ, elle est prise de doutes et ressent de la nostalgie pour son ancien quotidien français, mais elle est attendue chez des expatriés français, ce qui la ramène dans le présent et lui permet de se concentrer sur son trajet. Ne trouvant pas sa route et ne parlant pas l’espagnol, la jeune femme se perd et se fait des frayeurs sur une quatre voies.

Ses premières images du Chili sont paradoxales, par exemple un énorme centre commercial installé à côté de champs labourés à la charrue. Elle finit par atteindre Santiago, la capitale, qui lui rappelle les mégalopoles nord-américaines avec ses hauts immeubles, mais aussi l’Afrique, avec ses petits vendeurs de rue qui survivent comme ils peuvent. Après cinq heures et soixante-dix kilomètres au compteur, au lieu des vingt-cinq prévus, la jeune aventurière rejoint enfin la maison de ses hôtes.

santiago du chili

Santiago du Chili (source : Victor San Martin)

Santiago n’intéresse pas la jeune voyageuse qui la trouve trop occidentalisée et consacrée à la consommation. Elle y fait cependant une très bonne rencontre, celle d’une professeure d’anglais et de français chilienne qui lui partage des notions d’espagnol. Kristelle se lie d’amitié avec elle et sa fille et elle prévoit un itinéraire le long du Pacifique, avec un retour à Santiago le 24 décembre pour célébrer le réveillon avec ses nouvelles amies. Son projet de visite des écoles est en pause : la rentrée scolaire n’a lieu qu’en mars dans l’hémisphère Sud !

Enseignements

Conseils et réflexions sur le voyage
  • La barrière de la langue existe et freine parfois les rencontres. Mais pour ne pas se cantonner aux pays francophones, Kristelle apprend à communiquer avec ses mains, ses regards et ses intonations. Elle fait aussi l’effort d’apprendre quelques notions des langues qu’elle ne connait pas ;
  • La jeune femme a appris à se sentir à l’aise chez tous ses hôtes : elle ne considère plus qu’elle dérange, mais se dit qu’elle apporte une distraction et de la conversation à ses nouveaux amis ;
  • Même après quatre mois à rouler en Afrique, le changement de continent s’accompagne de nouvelles craintes pour la jeune voyageuse : chiens errants, agressions, maladies. Elle doit réapprendre à les mettre de côté pour aller de l’avant.

24 Décembre

Résumé

Comme prévu, Kristelle passe le réveillon de Noël en compagnie de ses amies chiliennes. Elle comprend qu’au delà de son projet de visiter les écoles du monde, son voyage puise sa force dans la beauté des rencontres en tout genre.

30 Décembre Lota

Résumé

La jeune femme part explorer la cité ouvrière de Lota. La mine est désaffectée depuis 1997 et la misère règne dans cette ville frappée par le chômage massif. Elle y rencontre une gentille grand-mère qui l’accueille chez elle pour trois jours.

Comme pour Noël, Kristelle réveillonne avec de nouveaux amis, ce qui lui donne l’occasion de toujours améliorer son espagnol et d’en apprendre plus sur l’histoire et la culture du Chili.

Elle commence la nouvelle année en partant à la rencontre d’un village de Mapuches, habitants originels du Chili. Elle roule quelques jours vers le sud, le long de l’océan, dans un paysage verdoyant et vallonné, peuplé de chiens errants et de tarentules géantes, sans croiser aucun village. Arrivée à Tirua, sa destination, elle est accueillie quelques jours par une généreuse famille qui lui fait visiter les environs et qui s’intéresse beaucoup à son aventure, étonnés notamment des conditions dans les écoles de brousse africaines.

Enseignements

Conseils et réflexions sur le voyage
  • Les limites de la pudeur et de l’intimité varient beaucoup d’un pays à l’autre. Par exemple au Chili, Kristelle, peu habituée à des attitudes tactiles, est un peu gênée par le langage corporel de ses amis, qui implique beaucoup de contacts ;
  • Au Chili, la jeune femme constate qu’elle ne provoque pas des attroupements de curieux quand elle s’arrête dans une ville ou un village. C’était le cas en Afrique ;
  • Il est toujours bon de remercier ses hôtes pour leur hospitalité : un petit cadeau, un repas, du divertissement, etc. Pour les fêtes, Kristelle accompagne son hôte au marché et propose de lui offrir le repas, ce qui est très apprécié.

Début Janvier 2005

Résumé

À Villarica, sa dernière étape avant l’Argentine, la jeune voyageuse est fascinée par le paysage grandiose formé par un lac et un volcan parfaitement dessiné et à la cime enneigée. Elle le gravit à vélo et les difficultés de l’ascension sont récompensées par la magie du lieu : des fumerolles de gaz sortent du volcan actif ! Le village, à l’inverse, déplaît à la jeune femme qui le trouve bien trop touristique.

En Argentine, Kristelle veut rejoindre l’Atlantique en passant par le centre du pays. Elle espère ainsi éviter les lieux touristiques, en choisissant un cadre plus désert. Comme en Afrique, elle n’hésite pas à prendre le bus quand des portions de route ne l’attirent pas, son projet n’est pas un exploit sportif et elle a opté pour le vélo à des fins pratiques : prendre son temps mais en allant plus vite qu’à pied. En attendant le bus, la jeune femme se sent isolée et elle est prise de doutes concernant sa sécurité dans ce nouveau pays dont les habitants semblent indifférents à sa situation.

À Neuquen, elle est reçue par des amis de son voisin de bus. Leur sympathie excessive la met mal à l’aise et à raison : ils se montrent insistants, veulent lui emprunter de l’argent et le fils se permet même de l’embrasser sans son consentement ! Elle fait preuve de ruse et trouve une excuse pour déguerpir au plus tôt le lendemain. Son objectif est de quitter la ville en bus. Alors qu’elle attend dans un parc, de nombreux policiers viennent tour à tour vérifier que tout va bien, mais aussi fouiller ses sacoches. Il y a beaucoup de tension dans l’air.

peninsule de valdes

Sur la Péninsule de Valdès (source : Marianocecowski)

Son premier contact avec l’Argentine restera un mauvais souvenir, mais la jeune voyageuse se réconcilie avec le pays en roulant dans les paysages magnifiques de la côte atlantique et en faisant la connaissance de deux jeunes argentins à vélo, avec lesquels elle parcourt la péninsule Valdès pendant quelques jours. Le vent est très fort et omniprésent, ce qui freine, fait basculer et frustre la jeune aventurière, habituée à une vitesse de 25 km/h sur les routes d’Afrique.

De nouveau seule, Kristelle subit une tempête d’une rare intensité à Rio Gallegos (150 km/h). Sa tente s’envole, avec elle à l’intérieur, sur plusieurs mètres, puis elle se déchire. Elle la recoudra avec du fil de pèche. Heureusement, la voyageuse retrouve un contact, autre voisin de bus, qui la cherchait dans les environs pour lui proposer un abri pendant la tempête. La jeune femme a rendez-vous fin janvier à Ushaia avec un ami français qui débutera un tour du monde à vélo, pour rouler quelques semaines en duo. Elle rejoint ce bout du monde en bus – non sans difficultés pour faire accepter son vélo dans des véhicules bondés (car rares) – qu’elle finit par atteindre après une semaine de trajet. À temps !

Enseignements

Conseils techniques
  • Matériel additionnel : des tendeurs, qui sont utiles à la jeune femme lorsqu’on lui propose des trajets en voiture. Ils servent alors à attacher le vélo dans le coffre. Ils lui servent aussi à maintenir ses sacoches arrière après que leurs attaches se soient cassées, malmenées par les routes caillouteuses d’Amérique du Sud ;
  • Couture : ne trouvant pas de fil classique pour recoudre  sa tente, la jeune femme se contente de fil de pèche ;
  • Pour lutter contre le vent en équipe : Kristelle et ses deux compagnons de voyage argentins font bloc contre le vent en se relayant. La personne en tête ouvre la voie, permettant un peu de repos à l’arrière du groupe.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • La jeune voyageuse voit son niveau d’espagnol augmenter, à force de discussions. Cependant, les accents diffèrent entre le Chili et l’Argentine, ce à quoi elle doit aussi s’habituer ;
  • Femme seule sur les routes, elle est souvent l’objet de convoitises et doit repousser des avances plus ou moins entreprenantes (ici, l’excuse du mari est utile : elle prétend être attendue à la prochaine étape par un époux fictif et elle porte une fausse alliance) ;
  • En étant ouverte aux conversations, Kristelle se créé un réseau et des contacts qui l’aident souvent à trouver un hébergement, par exemple chez des amis. Cependant, il faut toujours se méfier, les mauvaises rencontres peuvent arriver. Il faut se fier à son instinct et préparer une échappatoire en cas de doute ou de problème.

Fin Janvier

Résumé

Kristelle et son ami français se retrouvent au camping, à Ushuaia. La jeune aventurière est enchantée de se trouver à l’extrémité sud du continent américain, qu’ils vont remonter à travers la Patagonie. Elle trouve cependant que ce bout du monde est trop touristique, que les prix sont élevés et que les deux océans qui se rejoignent sont souillés de sacs plastiques.

Le matin du départ, après une nuit au camping, elle découvre son vélo totalement démonté devant sa tente ! Mais toutes les pièces sont là et elle peut le remonter entièrement. Un mystère qui ne sera pas résolu. Cependant, le démontage a abîmé certaines vis, et son guidon ne tient plus en place. Craignant le pire, Kristelle finit tout de même par trouver des pièces de rechange et par réparer durablement son vélo.

route de patagonie

Route de Patagonie (source : Pixabay)

Les deux voyageurs se lancent sur les route de Patagonie, chacun à son rythme. La piste est poussiéreuse et ils en sont vite recouverts. La région est plutôt désertique, mais les aventuriers sont bien reçus par les rares habitants qu’ils croisent. Le vent souffle très fort et déstabilise Kristelle, qui finit souvent par tomber. Son corps est couverts d’hématomes et elle craint la fracture, mais la présence de son compagnon de route, même s’il roule loin devant, la pousse à continuer.

Les journées à rouler dans la pampa, vaste paysage vide qui occupe une grande partie du territoire argentin, sont monotones (à l’image de la description donnée dans le récit On a roulé sur la Terre) et fatigantes à cause du vent contraire qui souffle en permanence. Les deux voyageurs apprennent à apprécier les petits détails qui peuvent briser un peu la monotonie du trajet : une pierre, une chenille. La jeune femme constate qu’elle n’y aurait pas fait attention en France.

Ils arrivent bientôt aux pieds de la cordillère des Andes, étape très attendue.

Enseignements

Conseils techniques
  • Provisions pour traverser la pampa : dans ces vastes plaines, les villages sont très espacés. Les deux aventuriers transportent donc avec eux d’importantes réserves alimentaires de légumes, fruits, viande etc. Une vingtaine de kilogrammes chacun, qu’ils accrochent sur leurs sacoches quand elle sont déjà pleines.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • Quand son ami cyclo-voyageur la rejoint, Kristelle a le sentiment qu’il se considère en vacances. Son sentiment à elle est bien différent : elle se sent au cœur de la vrai vie;
  • La jeune femme avait peur de perdre en liberté à rouler en duo. Il n’en est rien : les deux voyageurs roulent chacun à leur rythme, en solitaire ;
  • Entre les deux voyageurs, des rôles s’attribuent naturellement, selon leur sensibilité et leur expérience (trouver un lieu où camper, cuisiner, demander l’hébergement, etc.) ;
  • D’après Kristelle, la Patagonie est adaptée au voyage en duo car il est bon d’être accompagnée dans ces terres très faiblement peuplées et immenses ;
  • Quand des bibliothèques municipales ouvertes à tous se présentent, Kristelle aime s’y reposer.

Février

Résumé

Les deux aventuriers entrent dans un des plus beaux parcs naturels d’Amérique du Sud, Torres del Paine. Pour ne pas payer le droit d’entrée, ils passent par des chemins de traverse plutôt techniques : pentes à 30% et cailloux sont au rendez-vous. Il leur faut souvent pousser les vélos à deux, ce qui est largement récompensé par de somptueux paysages, entre lacs et sommets. Kristelle ressent alors ce qu’elle définit comme la Liberté : une profonde harmonie intérieure, une acceptation de sa personne et de ce qu’elle veut devenir.

torres del paine

Torres del Paine (source : Liam Quin)

Ils font du camping sauvage à proximité d’un camping pour profiter gratuitement de la douche, cachent leurs affaires dans la nature et partent explorer le parc à pied pour quelques jours. L’aventure de Kristelle prend temporairement une autre dimension, plus sportive par rapport à son projet éducatif de départ. Il pleut fréquemment, mais le soleil apparaît souvent pour illuminer les vues sublimes. Alors qu’ils traversent une rivière à vélo, de l’eau jusqu’au niveau bas des sacoches, l’ami cycliste de la jeune femme égare sa tente, son chez-soi censé l’accompagner tout autour du monde.

Les deux voyageurs oscillent constamment entre Argentine et Chili, logeant la frontière entre les deux pays, pour arriver à El Calafate, ville touristique permettant d’accéder au célèbre glacier Perito Moreno, maintes fois photographié. Devant le glacier, Kristelle est subjuguée et tombe amoureuse de cette merveille de la nature. Les deux compagnons passent l’après-midi à le contempler. Le glacier porte chance à l’ami de la jeune femme : il rencontre une Argentine qui lui fait cadeau de sa tente, n’en ayant plus besoin, et qui plus tard fera un bout de route avec lui.

Enseignements

Conseils techniques
  • Economies de temps et d’eau : la jeune femme explique faire sa vaisselle rapidement, en même temps qu’elle se douche ;
  • Respect de la sécurité en camping : elle nous raconte qu’après leur passage au Torres del Paine, un campeur-sauvage à mis le feu par accident à plus de 15000 hectares du parc, à cause de son réchaud qu’il avait renversé sur des herbes sèches. (NDLR : les réchauds sont bien pratiques pour cuisiner, mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit de carburant et d’un brûleur… il faut bien suivre les consignes de sécurité du fabricant et utiliser le réchaud sur une surface lisse, non inflammable et de préférence en extérieur.

Mi-Février

Résumé

Ayant quitté El Calafate dans la matinée, Kristelle est avancée en voiture par deux aimables ouvriers. Ils la déposent chez un inconnu qui l’accueille spontanément et généreusement. La jeune femme profite de cette pause pour redécouvrir la pampa à pied. Elle découvre alors que ces vastes plaines sont bien plus que le paysage monotone qui l’avait ennuyé à vélo. Elle observe beaucoup de diversité dans la faune et la flore et apprend à aimer la pampa. Un peu plus tard, son compagnon de voyage les rejoint et ils passent tous deux la nuit chez leur sympathique hôte.

À El Chalten, village au cœur de la cordillère des Andes, ils posent de nouveau leurs vélos pour une randonnées pédestre dans la montagne. Ils sont rejoints par une cyclo-voyageuse qu’ils avaient rencontré en Terre de Feu et qui les a contactés pour rouler quelques jours avec eux.

el chalten

El Chalten vue du ciel (source : David)

Trois voyageurs, cela change le rythme de Kristelle qui était habituée à la solitude. Elle se sent privée de liberté, ne pouvant avancer au rythme qu’elle souhaite, mais elle reconnait l’intérêt du groupe, en soirée pour partager repas et conversations, et surtout l’entraide, qui leur permet d’avancer là où elle n’aurait pas même osé s’aventurer. Le périple est désormais très sportif, entre pentes à gravir à pied, tranchées et une rivière profonde qu’il leur faut traverser en portant leurs vélos. Malheureusement, leur nouvelle compagne de route est victime d’une chute qui l’empêche de remonter sur son vélo. Par chance, un poste de douane n’est pas loin et ils peuvent s’y reposer et bénéficier de l’aide des douaniers.

Les routes des trois voyageurs se séparent : leur nouvelle amie repart en voiture vers une ville où elle est attendue et Kristelle souhaite retrouver sa liberté, son rythme et une plus grande flexibilité pour rencontrer les locaux.

Enseignements

Conseils techniques
  • Hygiène : l’aventurière dit n’avoir qu’un unique savon, qu’elle utilise aussi pour faire sa lessive. (NDLR : pour notre part, nous avons testé et approuvé le gel douche au parfum neutre pour se laver le corps, les cheveux, faire la vaisselle et la lessive) ;
  • Sécurité : Kristelle a sur elle un sifflet, en cas de problème, pour pouvoir plus facilement se signaler et/ou donner l’alerte.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • La jeune femme a prévu un parcours global qui lui permet de rouler dans chaque hémisphère en période estivale ;
  • Quand la jeune femme est face à de superbes paysages, elle ressent le manque d’une personne privilégiée avec qui partager ses émotions ;
  • Dans les moments de grand effort physique, la jeune voyageuse découvre que son corps a bien plus de ressources qu’elle ne le pensait ;
  • La formation de secouriste de la jeune aventurière lui est très utile quand sa compagne de route se blesse ;
  • Pour la jeune femme, le vrai danger du cycliste en solitaire est l’accident en milieu isolé, où la moindre erreur peut être fatale.

Fin Février

Résumé

Sur la route pour Santiago, Kristelle est de nouveau en solitaire et totalement seule dans ce paysage de glaciers et de lacs. Elle décide d’essayer son réchaud à gaz pour la première fois, mais la bouteille se perce mal et se met à fuir tout en tourbillonnant frénétiquement sur elle-même. La jeune femme abandonne cette idée. Elle profite de sa solitude pour se baigner nue et pour observer son corps, modifié, tanné et amaigris par le voyage.

Sous la pluie battante, la jeune voyageuse a le sentiment de rouler dans la jungle, au milieu des bambous et des plantes vertes. Elle arrive à Tortel, village isolé, construit entre fjords, lacs, forêts et montagnes. Le sol est très boueux, le vélo ne peut y rouler. L’aventurière fait la rencontre d’un jeune étudiant qui lui propose l’hébergement. Sa maison présente un certain confort et elle en profite pour se reposer deux jours sur place.

La jeune femme rejoint ensuite Cohayque, ville touristique qui ne l’inspire pas. De là, elle va prendre un bus pour Santiago, où elle prévoit de retrouver ses hôtes chiliennes avec lesquelles elle avait passé le réveillon de Noël. Cela fait trois mois qu’elle roule en Amérique du Sud.

Enseignements

Conseils techniques
  • Les vêtements, leur entretien : Kristelle refuse de porter des tenues de cycliste, pour ne pas détonner par rapport aux locaux qu’elle rencontre. Elle préfère porter des vêtements tout simple qui représentent mieux sa personnalité. Elle fait aussi attention à respecter les cultures, par exemple en couvrant ses bras et ses jambes en Afrique. Pour faire durer son unique short, elle le recoud et le consolide même avec du gros scotch.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • Avec le temps et l’habitude, chercher un nouvel hébergement chaque jour est devenu une sorte de jeu qui ne fait plus peur à la jeune femme ;
  • La jeune aventurière se dit qu’elle pourrait offrir à son corps un peu plus de féminité. Toute à son voyage, elle ne prend pas spécialement soin d’elle, ne pouvant se laver que rarement dans les vastes étendues vides d’Argentine et du Chili.

Mi-Mars

Résumé

Le paysage devient aride quand Kristelle rejoint San Pedro de Atacama, porte d’entrée d’un des déserts les plus arides du monde… où pourtant la jeune femme se retrouve mouillée par quelques averses de brume. Dans ce désert, elle redécouvre la définition du silence et gravit à pied des dunes de sable.

Bientôt, elle pédale sur du sel, au milieu d’une magnifique réserve de faune. Les gardiens, touchés par son histoire, l’installent confortablement pour la nuit. Dans un village, la jeune institutrice intervient pour deux jours dans l’école locale. Elle s’imprègne du système éducatif chilien, calqué sur le système états-unien. Les conditions ne sont pas mauvaises, et l’école fait penser à une école rurale française, mais Kristelle est frappée par le manque de discipline qui règne dans les classes, à l’exact opposé des classes de brousse africaines.

Fin Mars

Résumé

Souffrant de turista, la jeune aventurière se repose quelques jours à Calama, ville qu’elle trouve laide. On la met en garde contre les vols, qui sont paraît-il monnaie courante. La jeune femme pense à Christophe, sa rencontre de Ouagadougou. Leur relation se construit, malgré l’éloignement, grâce à des contacts par mail et de rares appels. Des sentiments amoureux se développent en elle et son esprit est toujours plus occupé par lui.

Dans les cités minières, Kristelle découvre la grande misère des habitants, rendus malade par les poussières de minerais et qui noient leur quotidien sombre dans l’alcool. Elle s’interroge sur l’égalité entre les Hommes, entre les peuples, sur le droit de vivre. Un soir, ne voulant pas camper sur la plage, pour des raisons de sécurité, la jeune voyageuse demande l’hospitalité dans une caserne militaire à proximité. Ne pouvant l’accepter dans la base, les militaires décident de monter la garde devant sa tente, sur la plage, toute la nuit.

 la paz bolivie

Le téléphérique de la Paz (source : Russland345)

Elle quitte l’Argentine et le Chili pour la Bolivie, où elle est marquée par la beauté et l’authenticité des boliviennes, mais frappée par la misère ambiante. Elle atteint La Paz, capitale du pays et plus haute capitale du monde (de 3600 à 4100 mètres). Sur place, un ami d’amis lui laisse sa maison alors qu’il est absent. Elle profite de ce confort pour regarder ses photos et revivre quelques instants de son périple. Elle apprend avec joie que Christophe la rejoindra bientôt pour passer ses vacances avec elle en Bolivie !

Malgré son nom menaçant, la « Route de la mort » et son col à 5000 mètres attirent Kristelle qui n’a jamais encore roulé sur de telles montagnes. La montée se fait sans encombre, en prenant son temps, et elle dresse le camp au niveau du col, alors que la neige commence à tomber. Le lendemain, la jeune femme est gelée et se lance dans une descente de 3000 mètres de dénivelé, très prudemment et en se rabattant quand elle entend un véhicule. La piste est défoncée et des coulées de boue imprévisibles rendent le trajet très périlleux, surtout pour les autobus et les camions. La moyenne est de quinze morts tous les dix jours, c’est la route la plus dangereuse du monde.

La jeune aventurière doit faire le trajet de retour en bus, pour atteindre La Paz à temps pour accueillir sa tante qui vient partager ses vacances avec elle. Elle est terrifiée à l’idée de rouler sur cette route mortelle en bus, mais le voyage de quatre heures se passe plutôt bien et la jeune femme retrouve la capitale bolivienne avec soulagement.

Enseignements

Conseils techniques
  • Isoler le sol de sa tente : Kristelle n’a pas de tapis de sol, elle utilise une couverture de survie pour isoler le sol de sa tente. (NDLR : nous utilisons nous aussi la couverture de survie pour contrer l’humidité et le froid du sol, mais nous ajoutons par dessus des tapis de sol en mousse) ;
  • Garder le contact avec ses proches : la jeune femme a choisi de voyager sans téléphone portable et se contente des téléphones qu’elle trouve sur son trajet. En revanche, internet lui est indispensable pour maintenir le contact avec ses proches et elle se demande si elle serait partie sans l’existence d’internet ;
  • « Immortaliser les rencontres » : la jeune voyageuse invite ses rencontres à laisser leur nom et un petit mot dans ses carnets de voyage.
Conseils et réflexions sur le voyage
  • En Bolivie, on la met en garde contre les faux policiers, qui demandent de l’argent sous prétexte de faux contrôles de papiers. On lui conseille de toujours leur demander leur carte de fonction, pour tenter de déjouer leur stratagème.

Avril, Aéroport de la Paz

Résumé

Kristelle pose son vélo pour deux semaines de tourisme avec sa tante, puis deux semaines avec Christophe, son amoureux de Ouagadougou.

Avec sa tante, la jeune femme explore quelques jours une partie du pays en 4×4 : étendues de sel, île volcanique et ses geysers, lacs peuplés de flamants roses. Elles découvrent aussi une nouvelle cité minière frappée par l’alcoolisme. Elles visitent la mine, mais à leur curiosité se mêle un sentiment de mal être face aux travailleurs qui survivent plus qu’ils ne vivent. Toujours fidèle à son projet, Kristelle se rend dans des écoles boliviennes, urbaines comme rurales, pour observer et contribuer.

Quand sa tante repart en France, la jeune femme accueille Christophe pour deux semaines de vacances. Ils découvrent ensemble le lac Titicaca et randonnent sur les îles du lac. Une complicité se noue entre les deux jeunes gens, mais déjà Christophe doit repartir et ils ne savent quand ils se reverront. De nouveau seule à La Paz, Kristelle ressent le besoin de poursuivre son périple.

Fin Mai

Résumé

De La Paz, Kristelle prévoit de rejoindre le Chili en bus, d’où elle prendra l’avion direction la France. Mais à la gare routière, un  événement malheureux survient : la jeune femme se fait voler son vélo, pourtant cadenassé, et pratiquement tous ses biens. Il ne lui reste, heureusement, que ses effets les plus précieux (documents et photos du voyage), qu’elle avait gardés sur elle dans un sac à dos.

Personnel de la gare, policiers, public, rien n’y fait, personne ne peut, ou ne veut, témoigner et l’aider à comprendre ce vol. Seule action possible : contacter son assurance au plus vite pour obtenir une compensation.

Le vol de son vélo l’affecte. Elle perd sa confiance, son sens de l’orientaion, sa débrouillardise. Elle a un sentiment d’inachevé, même si elle connait sa chance que le vol ne soit arrivé qu’à la toute fin du séjour américain.

Juin 2005, France

Résumé

Kristelle passe un mois chez elle, en France, entre souvenirs et questionnements sur le futur, avant de repartir en avion  pour la Chine, avec sa meilleure amie. Les deux jeunes femmes achèteront des vélos sur place, qu’elles laisseront à la fin de l’aventure.

À peine arrivées à Pékin, elles découvrent la complexité de ce nouveau pays qu’elles vont explorer : l’anglais est peu pratiqué, tout est écrit en idéogrammes chinois et le langage par signes ne fonctionne pas.

Enseignements

Conseils et réflexions sur le voyage
  • Sylvain Tesson et Alexandre Poussin, les auteurs du récit On a roulé sur la Terre, avaient eux aussi fait l’expérience de cette difficile communication avec les Chinois (pour des Occidentaux). En effet, les regards et les signes ne sont pas interprétés de la même manière, ce qui rend très difficile toute communication non verbale.

Chine

Juillet, Pékin

Résumé

Arrivées à Pékin, les deux voyageuses se rendent chez Carrefour pour trouver des vélos. Elles obtiennent des VTT pour une trentaine d’euros chacune, mais d’une qualité moyenne et trop petits pour elles (elles ne trouvent pas de vélos plus grands, la taille moyenne des habitants étant inférieure à la leur). Des contacts les aident à trouver un hébergement chez un ami, bien qu’il soit interdit pour les Chinois de loger des touristes sans les signaler aux autorités à l’avance. Leur hôte prend le risque, mais ne passe pas de temps avec elles.

Kristelle ressent un fort choc culturel, ne comprend pas les gens et leur fonctionnement. La discipline lui semble omniprésente et oppressante par une très grande présence policière et un très grand nombre de règles strictes. Elles visitent la place Tian An Men puis, saturées par le rythme et la pollution de la capitale (surtout Kristelle, habituée aux grands espaces), elles roulent vers la Muraille de Chine.

 pekin

Vue sur Pékin (source : Diego Delso)

La campagne déçoit Kristelle, trop industrialisée aux abords de Pékin, puis trop similaire à la campagne française pour lui offrir le dépaysement recherché. La jeune femme passe les premières nuits payantes de tout son voyage dans des petits hôtels miteux. Elle souffre de la pollution, des interdits, mais surtout de l’apparente indifférence des habitants à leur égard. Aucune communication ne leur est possible.

Quand la route est trop passante et donc dangereuse, ou quand elles fatiguent trop sur leurs mauvais vélos, les deux amies n’hésitent pas à faire du stop, avec un succès moyen, ou à prendre le train. Elles visitent le parc naturel Chang Bai Shan, réputé pour sa beauté, mais Kristelle est exaspérée par le capitalisme qui règne : une fois les droits d’entrée payés, il faut encore payer pour chaque vue remarquable (cascade, lac, par exemple) et le parc est aménagé en un circuit unique et surveillé, empêchant toute promenade à son propre rythme.

Enseignements

Conseils techniques
  • Sacs à dos : pour pouvoir alterner facilement entre vélo et marche, les deux jeunes femmes ont troqué les sacoches pour des sacs à dos harnachés sur leurs porte-bagages arrière grâce à des tendeurs ;
  • Cartes routières : en Chine, tous les panneaux directionnel étant en idéogrammes, les deux voyageuses possèdent deux exemplaires de leurs cartes : un en anglais (pour un usage rapide et facile) et un en chinois, pour comparer les noms des villes et les panneaux de direction.

Août

Résumé

Kristelle a hâte de rentrer en France pour construire son futur et pour retrouver Christophe qui termine son contrat en Afrique. La Chine lui laisse un sentiment d’inachevé : elle n’a pas pu comprendre ce vaste pays, elle n’a pas pu rencontrer ses habitants, ses écoliers. Elle a l’impression ne n’avoir pu interagir vraiment qu’avec les policiers, qu’elle critique pour leurs abus de pouvoir, mais qu’elle remercie pour les avoir tirées de plusieurs mauvaises passes avec des hommes éméchés ou des petits délinquants. Contrairement à l’Afrique et à l’Amérique du Sud, rien ne la retient en Chine.

 

Retour

Résumé

Les deux voyageuses repartent en avion, de Shanghai. Elles arrivent en ville alors qu’un typhon fait rage. Leur vol étant annulé, elles sont prises en charge par leur compagnie aérienne et peuvent décoller le lendemain.

Kristelle fait le point sur son voyage. Elle a découvert à quel point l’environnement joue sur son bien-être, à quel point les rencontres l’intéressent et l’enrichissent. Elle a aussi compris combien elle est française, en s’éloignant de sa culture pour découvrir celle des autres.

Après le récit

Le livre s’achève sur un épilogue émouvant, des remerciements et des annexes très intéressantes : données indicatives sur les pays traversés, pour les lecteurs souhaitant approfondir leur compréhension du contexte du récit, quelques chiffres sur son épopée et surtout la liste détaillée de tout son matériel.

Kristelle partage aussi l’adresse web de son site, où elle partage récits de voyage et photo.

Conclusion

À l’école du monde est un récit extrêmement généreux dans les descriptions des situations, des rencontres et des paysages ! Kristelle, comme elle l’explique dans l’épilogue, a mis des mots sur son aventure, notamment pour exprimer des sentiments qu’elle n’avait pas pu partager à haute voix en rentrant de son année de voyage.

La narration est naturelle et la jeune femme nous fait part avec sincérité des questionnements et des doutes qui l’occupaient tout au long de sa route, par exemple à propos du retour à une vie sédentaire, de son avenir, de la personne qu’elle veut devenir. Ses réflexions, très personnelles mais pourtant universelles aux voyageurs, nous invitent à nous interroger sur nos motivations et sur le sens de nos vies. Le voyage prend une tournure initiatique, tant pour Kristelle que pour ses lecteurs.

Le témoignage d’une femme seule sur les routes du « Sud » est aussi très intéressant pour comprendre ses sentiments face à l’insécurité et face au regard et aux intentions de certains hommes. Elle nous donne ses astuces pour déjouer les avances et se faire respecter. Cependant, peut-être par pudeur, elle ne parle pas des aspects délicats en voyage, comme l’hygiène menstruelle par exemple. (Informations partagées par La Bible du Grand Voyageur, pour les intéressé(e)s !).

Nous recommandons cette lecture, qui mêle action et réflexions profondes sur soi, sur l’amour, sur le monde et sur ses habitants ! Un précieux récit aussi pour tous ceux qui s’intéressent au milieu éducatif.

Ce qui nous a particulièrement marqué :

  • La tournure initiatique que prend le voyage, favorisée par la solitude de Kristelle, propice à l’introspection et à la réflexion ;
  • La force des liens qui se créent avec ses hôtes et la générosité de ceux qui lui laissent même leur maison ;
  • Le choc culturel ressenti par la jeune femme en Chine, son incompréhension du pays et de ses habitants, son incapacité à communiquer avec eux.
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Ce défi « Quinze livres » nous passionne ! Nous découvrons de si belles histoires qui nous enrichissent par leurs enseignements variés, issus de l’expérience des grands voyageurs.


Nous espérons qu’il en est de même pour vous et que vous prenez autant de plaisir à lire nos chroniques que nous à les écrire 🙂 N’hésitez pas à nous faire part de vos impressions en commentaire ou par mail !

À bientôt et bonnes fêtes de fin d’année à tous !

Recherches utilisées pour trouver cet article : Kristelle Savaye


Maxime et Lucie En Echappée
On est tous les deux des passionnés de voyage à vélo et très curieux à ce sujet. Suivez sur ce blog nos voyages à vélo, et découvrez nos rencontres, inspirations et conseils pour préparer les vôtres ! Le blog évoluera au fil de nos découvertes cyclistes et de nos rencontres. Notre projet est de vous livrer nos expériences, mais aussi de donner de la voix aux autres voyageurs pour compléter nos avis. Alors, débutants ou confirmés, suivez-nous et partez avec nous en échappée !

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